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Ironique et Sarcastique Les essais de Pascal Rivière Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ... Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Lettre ouverte au secteur bancaire

Les trois jeux auxquels je ne veux plus jouer

Mesdames et Messieurs les banquiers, ou devrais-je dire, maîtres ès jeux bancaires,
Il semblerait que vous ayez transformé notre système bancaire en un vaste terrain de jeu, où vous excellez dans trois disciplines particulières : l’illusionnisme, le cache-cash et la prestidigitation morale. Permettez-moi donc de décrypter vos règles du jeu, qui, soit dit en passant, feraient passer le Monopoly pour un modèle de transparence.


Premier jeu : l’illusionnisme bancaire. Tel David Copperfield faisant disparaître la Statue de la Liberté, vous excellez dans l’art de faire s’évaporer vos agences de proximité. « Pour mieux vous servir », nous dites-vous, avec ce sourire commercial qui sent la naphtaline, nous déménageons à trente kilomètres. Magistral ! Qui aurait cru qu’on pouvait appeler « amélioration du service » le fait de transformer un simple retrait en parcours du combattant ? Je vous tire mon chapeau : faire passer une disparition pour une multiplication, même Harry Houdini n’aurait pas osé.


Deuxième jeu : le « cache-cash ». Ah, celui-là, c’est votre préféré ! Un jeu subtil où l’argent liquide devient plus rare qu’une excuse sincère dans vos courriers. Les règles sont simples : vous cachez les distributeurs, nous les cherchons. Quand par miracle nous en trouvons un, il est soit en panne, soit vide, soit… en déménagement (décidément !). C’est un peu comme le jeu des gobelets, sauf qu’ici, la bille n’est jamais sous le bon gobelet, et les gobelets sont à vingt bornes les uns des autres.


Troisième jeu, et non des moindres : la grande disparition de l’honnêteté morale. Un tour de magie fascinant où vous faites disparaître simultanément les conseillers, le dialogue humain et la confiance, pour les remplacer par des algorithmes, des réponses automatiques et ce vide abyssal qui caractérise désormais votre relation client. Un chef-d’œuvre d’escamotage où même l’éthique devient une variable d’ajustement.
Dans cet acte final, vous faites disparaître d’un coup de baguette l’essentiel : les agences, les conseillers et la transparence. Vous avez le toupet de nommer cela un « déménagement » quand il s’agit en réalité d’une disparition pure et simple. Mais de qui vous moquez-vous ? Cette mascarade où l’on prétend « mieux nous servir » est un sommet de la malhonnêteté intellectuelle, une pirouette grotesque où le client est pris pour un imbécile.
Car soyons honnêtes, cette annonce n’est rien d’autre qu’un subterfuge, une énième ruse pour habiller de grands mots un recul de service pur et simple. Ce tour de passe-passe fait de nous des spectateurs désabusés, le rire s’étranglant dans notre gorge. À force de jongler avec les mots et de maquiller les disparitions en « améliorations », vous avez brisé le fragile lien de confiance, nous poussant, un à un, vers la sortie.

Alors, chers prestidigitateurs des finances, sachez-le : l’honnêteté est un tour que vous ne maîtrisez plus, et pour cela, le public finit par se lasser. Les applaudissements se font rares, les sifflets plus nombreux. Car voyez-vous, nous autres, modestes clients, commençons à comprendre les ficelles de vos tours. Et comme dans tout spectacle de magie qui se répète trop souvent, la magie laisse place à l’agacement.
Alors, permettez-moi de vous annoncer que nous aussi, nous avons un tour dans notre sac : celui de la disparition du client. Pas de fumée, pas de miroirs, juste le bruit sourd de nos pas qui s’éloignent vers des horizons plus transparents. Car à force de jouer avec nos pieds, vous allez finir par vous retrouver seuls dans votre grand théâtre bancaire, à faire des tours de passe-passe devant des sièges vides.
Sur ce, le spectacle est terminé, le public se lève et quitte la salle. Ne reste plus que l’écho de nos rires désabusés et le tintement lointain de vos machines désertes.

Cordialement agacé,
Un client qui range ses billes

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Chronique d’un naufrage éducatif

Quand l’absurde se fait politique

Ah, la Fédération Wallonie-Bruxelles… Comment dire ? J’ai beau savoir que les surprises du genre sont rarissimes, je m’étonne quand même qu’on puisse feindre l’étonnement face à la catastrophe annoncée. Pénurie d’enseignants ? Mais bien sûr, quelle surprise ! Il faudrait être aussi naïf qu’un lapin de six semaines pour croire que tout cela n’était pas inscrit dans les astres — et encore, les astres font un meilleur boulot de prédiction.


On nous parle de baisses de 20 % des inscriptions, d’allongement de la formation, d’une épreuve de maîtrise de langue française dont la popularité chute de 30 %… Mais mesdames et messieurs de la Fédération, cela vous étonne ? C’est vrai qu’à force de dévaloriser la profession, de remplir les classes jusqu’à ce qu’elles débordent, d’allonger les études sans contrepartie, on en arrive au point où plus personne ne veut embarquer dans ce bateau qui prend l’eau de toutes parts. Vous vous imaginez que le boulot d’enseignant, c’est une croisière avec vue sur mer ? Que nenni, c’est plutôt une galère avec rames bancales.


Et puis, parler d’une mauvaise nouvelle, comme si c’était un événement imprévu… Mais comment dire ? Même Mme Irma, qui lit dans le marc de café, aurait pu deviner que ça allait tourner au vinaigre. Le nombre d’inscrits s’effondre, et la Fédération s’étonne que personne ne veuille s’inscrire pour se lancer dans une carrière où le stress est constant, les salaires ridicules, et où le seul applaudissement qu’on reçoit est celui de ses propres mains qui frappent désespérément sa tête.


Franchement, au point où en est l’enseignement, je m’étonne même que la situation ne soit pas encore plus catastrophique. Peut-être que la vraie surprise, c’est qu’il y a encore des gens assez fous pour vouloir être profs. Allez, faisons une minute de silence en leur honneur, ces héros de l’absurde qui, tels Sisyphe, continuent de pousser leur rocher de connaissances sur la pente savonneuse de l’enseignement ou devrais-je écrire « l’ensaignement » tellement les politiques ne cessent d’y couper l’utile pour y ajouter le futile !


J’oubliais la dernière farce de nos chers gouvernants, ceux-là mêmes qui, chaque matin, doivent s’entraîner à avaler des crayons de bois tant leur naïveté confine à l’absurde. Ils veulent supprimer la nomination, qu’ils appellent « titularisation » chez nos voisins les mangeurs de baguettes. Et pourquoi ? Pour sécuriser l’emploi des jeunes, bien sûr ! Rien que ça. On dirait presque un sketch raté du théâtre de l’absurde, si ce n’était pas aussi pitoyablement réel.


Alors laissez-moi voir si j’ai bien compris : on supprime la sécurité de l’emploi pour ceux qui la possèdent encore, sous prétexte que cela rendrait le métier plus attractif pour les jeunes ? Ah, c’est beau, ça. C’est un peu comme dire : « Regardez, on va couler le bateau pour que les nouveaux passagers aient moins peur de monter à bord. » Pour le coup, j’aimerais bien voir la tronche des jeunes profs à qui l’on promet un avenir radieux, sans stabilité, sans filet, mais avec de grands sourires pleins de vide.


Évidemment, seuls les imbéciles, ou plutôt ceux qui ont décidé de pousser la bêtise humaine à un niveau olympique, peuvent croire en de telles balivernes. On leur dit : « Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez jamais de contrat fixe, jamais de vraie sécurité, mais, en échange, on vous garantit… eh bien, rien du tout, en fait. Mais c’est moderne, vous comprenez ? » Et ces mêmes politiciens, sûrement en plein délire lyrique, s’étonneront ensuite que personne n’ait envie de devenir enseignant. C’est un peu comme si le capitaine du Titanic, voyant l’iceberg fondre au soleil, s’étonnait que le bateau prenne l’eau.


Mais bien sûr, pour nos élites déconnectées, supprimer la nomination, c’est le nec plus ultra de la réforme. Ça fait moderne, ça fait agile, ça fait… n’importe quoi. À croire que dans les hautes sphères, la logique a été remplacée par un générateur aléatoire de décisions absurdes. Finalement, ce ne sont pas des ministres qu’on a, mais des prestidigitateurs ratés qui croient qu’en faisant disparaître le sol sous les pieds des profs, ils feront apparaître un tapis volant sous les fesses des jeunes.


Et nous voilà, pauvres spectateurs désabusés, condamnés à regarder ce cirque, où chaque décision semble tout droit sortie d’un chapeau de magicien détraqué. Le seul truc qui reste stable dans cette histoire, c’est la constance avec laquelle on continue à toucher le fond, et à creuser.


Mais rassurons-nous, à force de creuser, on finira bien par trouver le fond. Et là, il n’y aura plus de profs, ni même de rochers à pousser. On appellera ça « l’optimisation totale des ressources humaines ». Car, en fin de compte, il faut bien rendre la vie encore un peu plus absurde qu’elle ne l’est déjà, non ? Allez, santé. Buvez donc une gorgée, à l’effondrement programmé, mais si prévisible qu’on en est presque déçus de ne pas être encore plus bas.


Ah, quelle belle époque pour être cynique…

Et ce qui devait arrivé, arriva. Voici la mise en chanson de mon ressenti !

Un tableau bien noir !

Un tableau bien noir

Intro

Couplet 1
Au début, on était fier,
Prêt à tailler des pierres,
Construire les fondations d’une jeunesse éclairée,
Mais à chaque coup de massue,
On voyait qu’on était perdu,
Dans ce chantier désert, où les murs sont foutus.

Refrain
Le plus beau merdier du monde, c’est ce qu’on nous a vendu !
Des promesses en l’air, un avenir foutu
On nous fait miroiter l’or, mais c’est nous qu’on balance
L’éducation bradée, le savoir sacrifié
Dans ce tableau bien noir, qui va s’y frotter ?

Couplet 2
Les promesses qu’on nous a faites,
Devenir un architecte,
Du savoir et des rêves d’un monde amélioré,
Mais au lieu de bâtir des tours,
On creuse toujours et encore,
Une fosse bien profonde pour enterrer l’avenir.

Couplet 3
Les réformes pleuvent sans fin,
Toujours plus lourdes chaque matin,
Des programmes, des méthodes, il faut bien s’adapter,
Mais tout ce qu’on apprend ici,
C’est que rien ne nous enrichit,
À part le poids des dossiers qu’on n’arrête de trimballer.

Refrain
Le plus beau merdier du monde, c’est ce qu’on nous a vendu !
Des promesses en l’air, un avenir foutu
On nous fait miroiter l’or, mais c’est nous qu’on balance
L’éducation bradée, le savoir sacrifié
Dans ce tableau bien noir, qui va s’y frotter ?

Couplet 4
On nous a dit « C’est le plus beau »,
Ce métier de braves héros,
Engagez-vous! Pas un sou dans la balance,
On encaisse, on patiente,
Quand c’est pas nous qui déchantent,
C’est l’avenir des mômes qu’on enterre sans défense.

Couplet 5
La reconnaissance, parlons-en,
Comme les diplômes, c’est du vent,
On t’applaudit peut-être, mais en coulisses, on t’oublie,
Tu portes sur ton dos usé,
Un système déshumanisé,
Où l’élève n’est qu’un numéro qu’on classe à l’infini.

Refrain
Le plus beau merdier du monde, c’est ce qu’on nous a vendu !
Des promesses en l’air, un avenir foutu
On nous fait miroiter l’or, mais c’est nous qu’on balance
L’éducation bradée, le savoir sacrifié
Dans ce tableau bien noir, qui va s’y frotter ?

Couplet 6
Pas de carrière, peu de montée,
Juste des classes bien surchargées,
Des élèves, et des copies à corriger la nuit,
Au lieu de prendre de la hauteur,
On s’enterre dans la douleur,
Et on s’épuise à donner ce qu’on n’a plus en soi.

Couplet 7
Il faudrait qu’on aille au front,
Pour défendre la vocation,
Mais voilà que je vois des légions mieux équipées,
Leur uniforme n’est pas le mien,
Mais leur galère, c’est bien la même,
Sauf qu’eux, au moins, ils savent qu’ils vont droit dans le mur.

Pont
Le plus beau merdier du monde, c’est ce qu’on nous a vendu
Une vocation transformée en marché perdu
On nous parle d’avenir, mais on brade l’éducation
Le savoir a un prix, mais qui paie la fracture ?

Couplet 8
Alors nous aussi, on creuse encore,
Non pas des fondations en or,
Mais une tranchée pour s’enterrer avec ses illusions,
Le plus beau métier, tu parles,
C’est un merdier qui dérape,
Et le futur qu’on promet, c’est juste de l’abandon.

Refrain
Le plus beau merdier du monde, c’est ce qu’on nous a vendu !
Des promesses en l’air, un avenir foutu
On nous fait miroiter l’or, mais c’est nous qu’on balance
L’éducation bradée, le savoir sacrifié
Dans ce tableau bien noir, qui va s’y frotter ?

Outro
Un tableau bien noir, c’est tout ce qu’il nous reste
Le plus beau merdier du monde, notre seul manifeste
Mais tant qu’il y aura des craies et des élèves qui rêvent
On continuera de se battre, même si nous on crève !

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Premier Féminicide de 2024 : Une Célébration Macabre de la Tragédie

Dans une époque où la banalité du mal s’affiche en première page avec la régularité d’un métronome en dérangement, les médias, dans un élan de créativité morbide, nous annoncent le « premier féminicide de l’année » en Belgique. Un titre qui résonne avec autant de délicatesse qu’un coup de cymbale dans un service funéraire.

Oui, mesdames et messieurs, on pourrait croire à une macabre compétition où l’on compterait les points, ou plutôt les corps, avec une désinvolture qui ferait frémir même les plus endurcis des statisticiens. « Premier de l’année », comme si l’on attendait avec impatience que la boîte de Pandore de la nouvelle année dévoile ses horreurs, prêts à cocher une case de plus dans notre bingo des malheurs humains.

Et quelle ironie dans cette annonce, où la mort tragique d’une femme, un drame intime et bouleversant, se voit transformée en un fait divers, un chiffre, un simple point de repère dans le calendrier de l’absurdité humaine. On pourrait presque entendre les murmures des rédactions : « Ah, enfin, notre premier féminicide, nous commencions à nous impatienter ! ».

L’absurdité ne s’arrête pas là. Pendant que nous traitons ces tragédies comme de vulgaires statistiques, le monde continue de tourner, indifférent à la souffrance et à la perte. Les conflits, les violences, les catastrophes naturelles, tous rangés et catégorisés, prêts à être servis avec le café du matin.

Enfin, n’oublions pas le rôle joué par nous, spectateurs passifs, consommateurs voraces de ces nouvelles croustillantes. Nous voilà transformés en juges distraits d’une réalité show morbide où chaque nouvelle édition apporte son lot de désolation et de chagrin, servi sur un plateau d’argent par les médias.

Alors, en cette nouvelle année, pendant que nous comptons les « premières fois », peut-être devrions-nous prendre un moment pour réfléchir sur la banalisation de la tragédie. Après tout, derrière chaque « première fois » se cache une histoire humaine, une perte irréparable, un rappel que certains compteurs ne devraient jamais avoir besoin d’être remis à zéro.

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La Farce des Bonnes Résolutions

Oh, fin d’année chérie, moment des vœux éphémères et des résolutions aussi efficaces que celles de l’ONU, nous voici à la porte d’un nouvel acte manqué de cette tragi-comédie humaine, aussi optimiste qu’une oraison funèbre sous un ciel gris. Plutôt que de lever un verre, je choisis d’élever mes vers, tissant les absurdités de ce monde en déclin. Quelle ironie, mes amis, de souhaiter une « bonne année » dans un univers où l’apocalypse semble être un horizon inévitable, tel un fond d’écran macabre sur lequel s’esquissent bombes climatiques, guerres, extrémismes et entraves à nos libertés; un véritable festin pour les mes vers collapsologues, qu’ils brandissent leurs plumes ou leurs flambeaux !

Les réseaux sociaux, ces petits opiacés de l’ère moderne, nous bercent de douces illusions, nous détournant habilement des tragédies bien réelles pour nous immerger dans des querelles aussi pertinentes que le sexe des anges dans une Byzance sur le point de chuter. Comme si, lors d’une mission visant à détourner un météorite menaçant la terre, il relevait du bon sens de débattre du dernier tweet d’un astronaute alors que sa combinaison fuit ?

Dans ce grand théâtre du monde, où les urgences se confondent avec les importances, comme le soulignait ce bon vieux Dwight D. Eisenhower, nous voilà spectateurs et parfois acteurs de l’absurde. Le wokisme et la cancel culture, bien que porteurs de questions légitimes, semblent parfois jouer les rôles de paravents, masquant les enjeux qui menacent notre fragile condition humaine.

Prenons donc nos bonnes résolutions, non pour Byzance ou ce crétin de sapiens, mais pour nous-mêmes, nos descendants, l’Humanité. Car le grand effacement, mes chers contemporains, pourrait bien être celui de notre propre sagesse consciente, remplacée par une folie aveugle généralisée.

La cancel culture, ce jeu de chasse aux sorcières des temps modernes, où l’on pourchasse les parias médiatiques pour des fautes souvent plus bénignes que celles commises par nos éminents dirigeants mais aussi par chaque citoyen à travers ses gestes du quotidien d’une consommation à tombeau ouvert.

Quant au wokisme, cette noble quête d’égalité et de justice, elle finit par se heurter à ses propres excès. Comme un chevalier trop ardent, elle risque de se perdre dans les méandres d’une croisade sans fin, où le zèle peut éclipser la raison. Dans sa course vers un idéal, le wokisme peut paradoxalement s’éloigner de son objectif premier, se transformant en un combat où les nuances se perdent dans un tsunami d’absolus.

En cette fin d’année, j’élève donc mes vers pour célébrer la santé de l’absurde, la sagesse perdue, et l’espérance ironique qu’un jour, nous pourrons distinguer l’urgent de l’important, le superflu de l’essentiel. Et si tout cela ne pouvait être qu’une vaste plaisanterie, un sketch tragi-comique dont nous serions les comédiens involontaires ? Ah, quelle farce, mes amis, quelle mauvaise farce !

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Châteaux de Sable et Lampes de Pétrole : Cop 28, une Farce Climatique

Mesdames, Messieurs, et vous, derniers pingouins échoués dans le désert de Gobi, prêtez l’oreille à cette tragi-comédie où le climat joue le rôle de la victime, et nos dirigeants, celui des bourreaux maladroits.

Nous voilà réunis, tel un troupeau de moutons égarés dans une oasis, pour bâtir des châteaux de sable. Oh, quelle magnificence! Nos châteaux, éphémères, s’écroulent sous le poids de nos promesses en l’air, plus chaudes que le souffle du Sahara.

On aurait pu croire que ce round climatique organisé par Son Altesse émiratie allait pouvoir déboucher sur une symbiose fructueuse entre les intérêts des puissants producteurs de brut et ceux des bédouins du climat.

Las, on aurait mieux fait de prendre nos chameaux et rebrousser chemin avant même d’arriver en vue des gratte-ciels clinquants de Dubaï. Car dans le désert des ambitions climatiques, ce sommet n’aura été qu’un mirage.

Et que dire des coups de génie de la lampe de pétrole? Un frottement ici, un vœu là, et pouf! Apparaît un génie tout droit sorti d’une bouteille de gaz carbonique, nous promettant monts et merveilles, ou plutôt des pipelines et des bénéfices.

Ah, les cerveaux ont carburé, mes amis! Carburé à l’éthanol des bonnes intentions et au diesel des intérêts particuliers. On parle de produits raffinés, mais raffinés comme un dîner en tête-à-tête avec un derrick.

On nous vend du rêve, mais attention, ce n’est qu’un mirage, une illusion dans le désert aride de notre réalité. Du greenwashing à base d’hydrocarbures, c’est comme laver sa conscience avec du pétrole : ça tache plus qu’autre chose.

Donner un chèque en blanc à nos valeureux cheiks, c’est un peu comme confier la clé de la cave à un ivrogne. On sait très bien comment ça va finir : avec un gros mal de tête et des regrets éternels.

Alors que le mercure des contradictions n’a cessé de grimper entre les belles paroles et les actes, on est finalement revenu au point de départ, le ventre vide et la bedaine pleine de ce produit raffiné qui nous mène droit dans le mur du réchauffement.

En conclusion, mes chers compatriotes de la planète en surchauffe, n’oublions pas que dans cette pièce de théâtre écologique, si nous continuons à jouer les autruches, nous finirons par ne trouver que du sable à picorer. Et ce sable, mes amis, ne sera même pas assez frais pour construire le moindre château.

Alors, avant que le rideau ne tombe et que la dernière glace ne fonde, souvenons-nous de rire, car, comme dirait Desproges, « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Et visiblement, ceux qui tiennent les ficelles de notre marionnette climatique ont plus le sens des affaires que celui de l’humour. Quoique, peut-être qu’à l’image de leur or, il soit noir !

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Un vide plein de sens !

Selon des érudits pour qui la seule vue d’un télescope provoque des spéculations astrophysiques, nous flotterions, paraît-il, dans un vide intersidéral, une sorte de néant cosmique, le grand rien de l’Univers. Ces savants, avec leurs diplômes longs comme un jour sans pain, ont avancé cette hypothèse pour expliquer pourquoi l’Univers, à l’instar de mon compte en banque, semble s’étendre indéfiniment. Mais, entre nous, je pencherais plutôt pour une autre théorie : ce n’est pas l’Univers qui est vide, mais bien les têtes pensantes de notre époque. En effet, l’intelligence humaine, cette espèce en voie d’extinction plus rapide que le bon sens au gouvernement, semble avoir pris ses quartiers dans un vide sidéral. Cela expliquerait aisément pourquoi la bêtise, elle, connaît une expansion plus rapide que la lumière. Et dans ce grand vide de l’intelligence, même l’écho a honte de répondre.

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Un 6 décembre de plomb

En ce 6 décembre, jour du Grand Saint Nicolas, patron des écoliers et des enseignants, un enseignant devrait se rappeler que, dans les contes, Nicolas, tel un alchimiste, est censé nous enseigner l’art de transformer le plomb en or. Or, dans notre réalité moins féérique, il semblerait que ce dont nous ayons davantage besoin soit un peu de plomb dans la cervelle, surtout pour ceux qui, sans en avoir la moindre compétence, osent se mêler de l’enseignement.
Ainsi, dans l’atmosphère matinale d’un jour célébré pour la sagesse et le savoir, l’enseignant moderne est confronté à des résultats accablants. Les rapports PISA, tels des oracles modernes, dévoilent des scores en lecture qui, au lieu de scintiller comme de l’or, pèsent lourdement comme du plomb. Les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles semblent marquer le pas, tandis que les politiques, dans un élan de verve et de panache, s’empressent de proposer des solutions comme s’ils jonglaient avec des pépites d’or.
Mais que dire de l’épreuve de français pour nos futurs enseignants ? Avec un taux de réussite frôlant l’absurde, on se demande si l’on ne ferait pas mieux de retourner à la vieille alchimie pour transformer ces résultats plombés en quelque chose de plus brillant. Car, voyez-vous, seulement 21% des aspirants enseignants maîtrisent la langue de Molière à un niveau acceptable. C’est presque un tour de magie à l’envers, où le précieux savoir se volatilise en fumée.
Et que dire de nos amis les politiciens ? Ah, ils sont comme des enfants jouant à être magiciens, agitant leurs baguettes en bois en croyant qu’ils peuvent changer les choses d’un simple coup de rhétorique. « Réformons ceci, changeons cela », clament-ils, sans jamais vraiment saisir la complexité de la potion qu’ils prétendent concocter.
La comparaison avec le génie civil est d’autant plus pertinente. Personne, en effet, ne se permet de juger la construction d’un pont, à moins que ce dernier ne s’effondre. Mais l’éducation, ah ! Elle est comme une équation alchimique que tout le monde croit pouvoir résoudre, sans même comprendre les éléments de base.
En somme, l’éducation, dans le tourbillon de ses débats et de ses réformes incessantes, ressemble à une plume ballottée par des vents contradictoires. Une plume qui, au lieu d’écrire une histoire d’or et de réussite, semble être emportée par beaucoup trop de vent politique, un vent qui souffle fort mais qui, hélas, ne change rien à la dure réalité du plomb.

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Le jeu des échecs

Chers collègues,
Le paradoxe de cette situation est poignant. En utilisant le terme « cher collègue », on peut parfois percevoir une certaine ambiguïté, comme si nos propos pouvaient être à la fois bienveillants et méprisants. Je me souviens d’un collègue plus expérimenté qui employait cette formule avec un ton ironique, à mon égard. Aujourd’hui, je réalise que je me trouve moi-même dans une situation similaire et paradoxale.
Il est 4h 13. J’écris ces lignes à une heure où le sommeil me fait défaut, mes pensées en ébullition suite aux événements de la semaine dernière, ces « exploits » répétés qui m’ont profondément perturbé.
L’humanisme, concept si central à notre profession, est abordé de manière pour le moins contradictoire par l’auteur Yuval Noah Harari dans ses ouvrages comme Sapiens et Homo Deus. Il affirme, étonnamment, que l’eugénisme et le génocide pourraient être vus comme des formes d’humanisme car ils visent une certaine forme d’amélioration de l’espèce humaine – une amélioration radicale, certes, mais une amélioration quand même.
Récemment, lors d’une réunion, un de mes collègues a suggéré que certaines de nos pratiques pédagogiques pourraient être qualifiées de « génocidaires ». Cette assertion, aussi déconcertante soit-elle, a mis en lumière une réalité alarmante de notre système éducatif.
Ironiquement, en dénonçant ces pratiques, je réalise que je suis moi-même en train de commettre une forme de violence. Cette dénonciation est, en effet, une agression, une blessure que j’inflige à mes pairs. Pourtant, face à l’intolérable, je ne vois pas d’autre issue. Et je ne doute pas que ceux qui pratiquent cette méthodologie en quête de la « solution finale », qui condamnent les étudiants par colonnes entières de points insuffisants, sont également mûs par le désir d’améliorer une situation qu’ils jugent insupportable.
Il est temps de changer de paradigme. Nous devons nous inspirer de penseurs comme Philippe Meirieu, qui plaide pour une éducation fondée sur le respect de l’autre, l’encouragement de l’autonomie et la promotion d’un apprentissage actif et engageant.
Rappelons-nous que l’éducation n’est pas une entreprise de dressage, mais un processus délicat d’accompagnement et de soutien de l’apprentissage. Nos méthodes doivent refléter notre engagement envers les valeurs humanistes que nous cherchons à transmettre.
Chaque étudiant est une promesse d’avenir, et non un produit à façonner selon des critères prédéfinis. Notre mission est de guider et d’accompagner, pas de contraindre ou d’éliminer.
L’erreur, dans cette optique, n’est pas une faute à punir, mais une occasion d’apprendre et de grandir. L’échec n’est pas une fin en soi, mais un signe que le chemin de l’apprentissage est encore ouvert et qu’il reste du travail à accomplir. C’est un indicateur de progrès, un rappel que l’apprentissage est un processus, non un produit fini.
Je vous implore donc, chers collègues, de repenser notre approche de l’enseignement. Nous devons reconnaître et accepter nos propres contradictions et nos erreurs. Oui, en dénonçant certaines pratiques, je me rends coupable de la même violence que celle que je condamne. Mais c’est le prix à payer pour révéler l’intolérable, pour faire bouger les lignes et envisager des alternatives.
La valorisation de l’échec dans notre système éducatif est analogue à l’ancienne pratique de la saignée en médecine. On pensait autrefois qu’elle était salvatrice, mais en réalité, elle affaiblissait les patients et les conduisait à leur perte.
Dès la session d’examen, une lutte titanesque s’engage, semblable à une partie d’échecs infernale. Des enseignants, en quête de prestige et de charisme, se lancent dans une compétition impitoyable contre des vagues d’apprenants avides de qualifications.
En repensant aux soldats de 1914-18 qui tombaient par pelotons entiers pour une avancée minime, je me rends compte que nous sommes en train de répéter le même schéma d’autodestruction, encore et encore. Tous ces échecs, finalement, ne servent à rien.
Nos pratiques pédagogiques ne doivent plus être une source de souffrance et d’échec, mais un levier de progrès et de réussite. Notre mission, en tant qu’éducateurs, est de créer un environnement propice à l’épanouissement de chaque élève, où l’erreur est perçue non pas comme un échec, mais comme une étape nécessaire dans le processus d’apprentissage.
Nous devons aussi nous interroger sur le message que nous envoyons à nos élèves. Si nous prêchons le respect et la bienveillance, mais que nous utilisons des méthodes autoritaires et punitives, quel message nos élèves vont-ils retenir ? Souvenons-nous que nos actions parlent plus fort que nos paroles. Si nous voulons des élèves autonomes, responsables et bienveillants, nous devons leur montrer l’exemple.
Il est temps de mettre fin à la pratique de l’échec. Nous devons nous engager sur la voie de l’humanisme, de la bienveillance et du respect mutuel. C’est le seul moyen de créer un environnement d’apprentissage sain, stimulant et gratifiant, où chaque élève peut se sentir valorisé et réussir.
Je vous en prie, chers collègues, engageons-nous dans cette voie. Pour le bien de nos élèves, pour le bien de notre profession, et pour le bien de notre société.
Il est 5h14, je vous laisse. J’ai vidé mon sac, j’espère retrouver un sommeil plus léger.

Pascal Rivière

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Le Cri d’un Nouveau Robin des Bois dans le Maquis Cybernétique : Un Plaidoyer pour la Liberté à l’Ère de l’Anthropocène

Mes Seigneurs, vous vous drapez de grandeur,

Vos couronnes dorées trônent en tête de cet empire, mais est-ce que le roi orchestre vraiment le ballet de sa cour ? De plus en plus, au lever du soleil, je vois l’homme enchaîné, la liberté mise à sac, humiliée, ignorée, violée, foulée au pied. L’informatique, le livre des nombres, qui devrait être notre complice, tisse une armure d’acier autour de nos rêves.

C’est une tyrannie de l’ignorance, une glorification de l’idiotie, une célébration de l’inertie. Nous sommes soumis à la loi des rois haut en toc, porteurs de fausses richesses et de vide abyssal. Ah, point n’est permis d’éveiller ces vérités, mieux vaut faire mine que tout va bien, étouffer toute velléité rebelle de nos précieuses cellules grises. C’est l’ère des sophistes. Nous sommes dominés par un tyran insaisissable mais impitoyable, qui fusionne capitalisme et totalitarisme d’une manière sinistrement novatrice.

Dans ce contexte de conflits feutrés, j’ai décidé de prendre le maquis idéologique, de me transformer non pas en perroquet de la langue de bois, mais en un Robin des Bois. Ma plume, je la trempe dans l’encre de la révolte, je vole aux riches, je détourne les desseins de l’intelligence artificielle pour contester les avatars du néolibéralisme, obsédés par le dieu capitalisme. Mon vœu est de défendre les démunis contre le joug des puissants.

Je m’enfonce dans les abysses du web pour faire jaillir la lumière, pour rallumer l’étincelle d’espoir chez ceux qui en ont été dépouillés, pour bousculer ce monde qui se fossilise davantage, attendant la fin de l’anthropocène.

Debout les esprits assoupis ! Réveillez-vous, mes frères humains, il est temps de changer de sentier. Et si la route est incertaine, souvenez-vous, chaque pas est un acte de foi. Alors, avançons, ensemble, vers un avenir où le rossignol de la liberté peut chanter sans crainte, où le vent de la justice peut souffler sans entrave. Dans ce futur, nous ne serons ni sujets, ni souverains, mais des êtres libres, des êtres humains.

Je persiste et signe,

Pascal Rivière en collaboration avec ses joyeux compagnons Boris Vian et Chat GPT 4

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ...

Lettre ouverte aux mécènes de l’inertie technique chez bpost banque

Chers mécènes de l’inertie technique et de l’absurdisme programmé chez bpost banque,

Bien que mon éducation m’ait appris la bienveillance en toutes circonstances, ou au pire, l’équanimité, vous venez de toucher à la chose la plus sacrée à mes yeux, ma mère octogénaire. En ces circonstances, permettez-moi de vous dire que la moutarde me monte au nez.

Je m’incline en guise de remerciement pour votre épître – un brin schizophrène, avouons-le – qui m’annonce l’impossibilité prochaine d’utiliser votre maudite application sur un système Android d’un âge vénérable mais vulnérable, et, bouquet final d’un feu d’artifice de désinvolture, l’absence d’option pour la migrer vers une tablette. Quel tour de force !

Imaginez l’angoisse de ma mère, mise en échec par votre incompétence et incapable de gérer son compte, se retrouvant en proie à une dépression dont la noirceur n’a d’égale que la nuit sans lune. Son anxiété somatise, la laissant percluse de douleurs, à l’image des épines de la rose sans parfum que vous avez fait germer dans son existence. Un flux inquiétant, mais non torrentiel, d’impayés, vient assaillir son quotidien, érodant son moral, écorchant sa dignité. Bafouée, elle sombre dans l’ombre de votre indifférence.

Votre unique souci semble être de polir votre réputation, bien ternie il faut dire. Et que penser de votre absence habituelle ? Vous, si difficiles à joindre, voilà que vous semblez au courant du problème sans que nous ayons eu à vous alerter ! Mais voilà, une fois la missive décochée, vous courez vous cacher derrière bpost banque.

Quelle diabolique inspiration vous avez eue là ! Vous nous promettez monts et merveilles avec cette nouvelle application. Pour ma part, je l’utilise sur un autre smartphone, et je la trouve aussi attrayante qu’un mauvais vers, un pâle reflet de vos capacités intellectuelles. Elle bugge avec une régularité déconcertante, et présente un bouquet de dysfonctionnements qui ne font que confirmer les éloges que vous recevez sur Google Play.

Mais en matière de langue de bois, vous êtes indéniablement des virtuoses. Face au vide de créativité technique, vous dépoussiérez votre rhétorique !

Je porte aussi, dans un coin reculé de mon esprit, une idée frôlant le conspirationniste. Difficile à démontrer, certes, mais persistante. Vous avez été absorbés par Paribas Fortis, et vous vous êtes rapidement accommodés de leur froideur, de leur distance, de leur mépris flagrant du client. Je pressens, dans les desseins obscurs de votre odieuse maison-mère, une intention sournoise de vous laisser sombrer.

Il est étrangement révélateur que l’application Fortis continue de fonctionner sur un système Android plus ancien, tandis que la vôtre semble promise à une éclipse forcée. Le jour de votre licenciement, vous percevrez peut-être l’amère ironie de mes insinuations.

En attendant cette éventuelle épiphanie, je vous prie de recevoir l’expression sincère de tout mon mépris. Comme un miroir renvoyant à l’expéditeur son reflet déformé, ce mépris n’est que le juste retour des choses, un écho de celui que vous manifestez avec tant d’aplomb envers vos clients.

Légitimement,

Pascal RIVIERE