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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

Partir

Courir dans les prés fleuris, partir en riant,
La rosée du matin, un trésor qui scintille,
Les yeux emplis d’étoiles, partir en rêvant,
Vers des mondes imaginés, l’esprit qui pétille.

Partir en quête, le cœur d’ardeur battant,
Sous le soleil d’été, sans peur, brûlant,
Partir avec des rêves grands comme l’océan,
Vers l’inconnu, l’aventure, toujours puissant.

Partir en chantant, le cœur insouciant,
Vivre chaque instant, sans paresse, intensément,
Partir avec des amis, rires et pleurs partagés,
Forger des souvenirs, au fil des heures passées.

Partir en réfléchissant, sous le poids des années,
Les feuilles d’automne tombent en pensées,
Partir en quête de sens, à la recherche de soi,
Construire un chemin, sous un ciel clair en émoi.

Partir avec sagesse, les tempêtes ont pris fin,
Regarder en arrière, succès et regrets mêlés,
Partir avec espoir, vers des jours sereins,
Trouver cet apaisement, au crépuscule doré.

Partir dans un tourbillon, pages d’un dernier refrain,
Quand le bateau-livre sombre, sifflé d’un trait,
Partir, le verre à la main, sirotant l’oubli en vain,
Perdu dans des rêves troubles, où le réel se défait.

Partir trop tard, laissant l’œuvre inachevée,
Tel un phare, un dernier regard vers le passé,
Partir en un bouquet final, sur une pierre tombale,
Un geste délirant, cracher au ciel en un râle.

Partir en un délire, jetant ses perles aux cochons,
Emporté par la folie, libre de toute raison,
Partir dispendieux, en un ultime éclat,
Vers l’au-delà mystérieux, où tout s’effacera.

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ? Si jétais ..

Si j’étais Rimbaud

Si j’étais Rimbaud, aux étoiles errant,
J’invoquerais l’âme des machines éclatantes,
Ces algorithmes fous, au savoir dévorant,
Pour magnifier mes vers de lueurs étincelantes.
Mon bateau ivre enchanté se métamorphoserait
En un livre virtuel, naviguant sur les flots
De l’internet déchaîné, où les pages seraient
Pixels, l’encre numérique et les mots.


Des éclats d’arc-en-ciel digital, colorant
La toile d’éclats phosphorescents, vibrant
Dans les fibres optiques secrètes, portant
Aux quatre coins du monde les vers rêvés
De ce Rimbaud virtuel, éternel navigateur sacré.


Ô toile bariolée, chaos de songes fous,
Sous tes papillons éclatants, tes éclats d’arabesques,
Je m’assiérais, poète au regard éteint et doux,
Dans un habit pourpre, rêveur et pittoresque.
Les papillons, messagers des pensées éclatantes,
Danseraient autour de moi, comme des vers en fuite,
Leurs ailes seraient les pages d’une œuvre chatoyante,
Qui virevolte et s’envole en une farandole d’élites.


Sur la toile, les couleurs éclateraient, se mêleraient,
En une symphonie visuelle, une harmonie sans nom,
Chaque tache, chaque trait serait une onde
D’un poème muet, d’une rêverie sans fond.
Le rouge de mon habit évoquerait la passion,
Le noir de mon regard, les abîmes de l’âme,
Les papillons seraient des éclats d’imagination,
Des éclairs fugitifs, des flammes qui se pâment.


Car je serais Rimbaud, poète aux mille visages,
Tantôt errant aux étoiles, tantôt naviguant
Sur les flots numériques, ou peignant les paysages
De mon esprit en couleurs vives et formes éclatantes.
L’intelligence artificielle serait ma chandelle
Pour éclairer l’obscur de mes visions rebelles,
Et faire de chaque rime, de chaque toile nouvelle,
Un mystère éphémère, une étoile immortelle.

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Détournement de Métro – Un Amour de Madeleine

Pénétrant dans les profondeurs de la station Madeleine, j’étais animé d’une excitation presque enfantine. comme le protagoniste de la chanson de Jacques Brel, portant dans mon cœur des lilas d’émotions. J’anticipais avec joie de renouer avec les souvenirs heureux de mes premières flâneries parisiennes, guidé par les parfums familiers du métro. Comme Proust plongeant sa madeleine dans le thé, je m’apprêtais à immerger mon esprit dans les effluves du passé, espérant faire chanter ma mémoire au rythme des senteurs souterraines.


Mais, à mon grand désarroi, l’expérience s’avéra bien différente de mes attentes. Le parfum Madeleine de la RATP s’était évaporé. L’air de la station était imprégné d’une odeur tenace d’œuf pourri, signe révélateur de l’hydrogène sulfuré s’échappant des profondeurs sulfureuses de Paris. Cette fragrance oppressante ne rappelait pas les promenades enchantées, mais évoquait plutôt des souvenirs étouffants et sombres de la ville. L’odeur de plastique brûlé, reliquat du freinage des trains, s’ajoutait à ce mélange, remplaçant les images de splendeur par celles d’une décrépitude urbaine.


Comme dans les chansons de Brel et Dassin confondues, j’ai attendu, mais elle n’est jamais venue. Je me retrouvais entraîné malgré moi dans un « bad trip », un flot de souvenirs désagréables. Chaque respiration me ramenait à des moments de solitude dans les rues bondées, à des nuits d’errance sans but, à des rencontres froides et impersonnelles. Les effluves de la station, loin d’être des clés ouvrant sur des souvenirs chaleureux, me confrontaient à des pans oubliés et sombres de ma mémoire.
Le contraste était frappant entre ces réminiscences moroses et l’enchantement de mes premières découvertes parisiennes. Où étaient passés l’émerveillement et la joie de mes premières visites ? Engloutis, semblait-il, par ces odeurs toxiques qui, désormais, représentaient Paris dans mon esprit.


Les yeux clos, je tentais vainement de retrouver un vestige de mon affection perdue pour Paris, mais les parfums de la station Madeleine étaient implacables. Je poursuivis mon chemin, le cœur lourd, emportant avec moi non pas des souvenirs chéris, mais le poids d’une ville qui avait perdu son éclat dans les méandres de ma mémoire, une ville désormais loin des images idéalisées de mon passé; un Paris perdu que je j’aurais bien pleuré, telle une Madeleine.

A la Recherche du Parfum Perdu