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Ironique et Sarcastique L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Ce « meilleurs voeux » est feu

Une contribution musicale à notre cynisme collectif

Je me suis lancé dans une petite aventure musicale qui me tient à cœur et que j’aimerais partager avec vous. Rien de grandiose, juste une chanson qui traduit ce que beaucoup d’entre nous ressentent probablement à l’approche de 2025.

L’idée m’est venue tout simplement en pensant à ces vœux de nouvelle année que nous allons bientôt devoir échanger. Vous savez, ce moment où l’on se force à sourire en disant « Bonne année ! » alors que l’on pense plutôt « Bon courage ! ». J’ai voulu capturer cette ironie dans une chanson, sans prétention.

Musicalement, c’est une valse musette, mais j’ai délibérément gardé l’appellation « polka » dans les paroles. Pourquoi ? Parce que cette confusion des genres illustre parfaitement la folie qui nous emporte collectivement. Comme si nous dansions une valse en prétendant que c’est une polka, nous continuons à échanger des vœux en faisant semblant de croire en des lendemains qui chantent. Le rythme ternaire de la valse devient ainsi le tournoiement vertigineux de notre société qui perd ses repères.

En écrivant les paroles, je me suis souvenu de Guy Béart et de sa chanson « Bonne année, bonne chance ». Bien sûr, ma version est beaucoup plus modeste, et certainement plus cynique. J’ai simplement essayé d’exprimer ce paradoxe : comment peut-on sincèrement souhaiter une « bonne » année quand tout semble aller de mal en pis (Oh la vache !) ?

La chanson alterne entre des couplets qui décrivent notre réalité et un refrain qui se moque gentiment de la méthode Coué. Vous savez, cette tendance à se répéter que « tout va bien » alors que l’eau nous monte jusqu’aux genoux. J’ai tenté d’y mettre un peu d’humour, parce que parfois, rire de notre situation est vraiment la seule chose qui nous reste.

Cette petite création est maintenant disponible sur TikTok, où j’invite d’ailleurs les plus créatifs d’entre vous à participer au #VoeuxEnFeuChallenge. L’idée n’est pas de déprimer tout le monde, mais plutôt de créer un moment de partage autour de ce sentiment commun que nous vivons. Après tout, quoi de mieux qu’une valse musette déguisée en polka pour accompagner notre danse collective sur le pont du Titanic ?

Je ne prétends pas avoir créé un chef-d’œuvre, loin de là. C’est juste ma petite contribution à notre thérapie collective. Une façon de dire « Je comprends ce que vous ressentez » à tous ceux qui, comme moi, trouvent de plus en plus difficile de jouer le jeu des vœux traditionnels.

Si cette chanson peut arracher quelques sourires, même cyniques, même désabusés, alors elle aura atteint son but. Et si elle peut nous aider à traverser cette période des vœux avec un peu plus de légèreté, tout en reconnaissant l’absurdité de notre situation, eh bien, ce sera déjà ça de gagné.

N’hésitez pas à partager vos propres sentiments sur le sujet dans les commentaires. Après tout, nous sommes tous dans le même tourbillon de valse… même si certains persistent à y voir une polka !

[La chanson est disponible sur ma chaîne YouTube et sur TikTok avec le hashtag #VoeuxEnFeuChallenge]

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Manipulations sempiternelles

QUAND UN COUP DE FIL DE NOËL DEVIENT UN RAP CATHARTIQUE

15h, ce 25 décembre 2024. Mon téléphone sonne alors que je tente désespérément de récupérer d’une nuit de réveillon écourtée. J’aurais dû ne pas décrocher ! Quatre heures de sommeil au compteur, après avoir conduit ma fille à la gare aux aurores, j’espérais un moment de répit. C’était sans compter sur l’appel de ma mère et une « irrépressible envie de couscous ».

De cette situation surréaliste est né « Manipulations Sempiternelles », mon coup de gueule en rap contemporain qui tente de disséquer, avec une ironie cinglante, la dynamique toxique qui s’installe chaque année pendant les fêtes. J’y dépeins, sans concession, le portrait de cette mère dont les stratagèmes varient mais dont l’objectif reste le même : une miche de pain urgente l’an passé, un couscous impromptu cette année.

J’ai tenté d’établir une structure élaborée où s’alternent un hook obsédant (« Manipulations sempiternelles, tentatives si banales »), des couplets incisifs et un bridge qui laisse exploser ma rage contenue avec un vocabulaire le plus soigné possible. Mon écriture, entre vocabulaire soutenu et argot urbain, tente de créer un contraste qui renforce l’aspect théâtral de ces situations familiales absurdes que je subis année après année.

Ce qui aurait pu rester une simple anecdote personnelle se transforme en une critique acerbe de ma relation mère-fils dysfonctionnelle, particulièrement exacerbée pendant les fêtes de fin d’année. Mon morceau résonne déjà auprès de tous ceux qui, comme moi, sont confrontés aux parents toxiques et à leurs stratagèmes émotionnels.

« Manipulations Sempiternelles » n’est pas qu’un règlement de compte familial mis en musique, c’est mon témoignage sur ces relations familiales qui se complexifient avec l’âge, où les tensions s’expriment différemment, et où le rap devient mon exutoire pour dire l’indicible.

De quoi vous faire réfléchir sur ces moments où la famille devient un théâtre d’ombres, où chacun joue son rôle, bon gré mal gré, dans une pièce dont le script semble écrit d’avance. Et peut-être, surtout, vous faire sourire devant l’absurdité d’une envie de couscous un 25 décembre, quand les restaurants sont fermés et que son fils tente désespérément de récupérer d’une nuit trop courte.

Intro instrumentale

Refrain
Manipulations sempiternelles, tentatives si banales
J’esquive tes pièges, mes nerfs lâchent, c’est fatal
Tu joues la comédie, mais ton scénario est bancal
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale

Couplet 1
Ma chère mère s’acharne à me faire plier
Arguments médiocres, j’suis pas prêt à céder
Mon refus est loyal, définitif, assumé
Ta fin de journée de Noël, tu peux te la garder

Refrain
Manipulations sempiternelles, tentatives si banales
J’esquive tes pièges, mes nerfs lâchent, c’est fatal
Tu joues la comédie, mais ton scénario est bancal
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale

Couplet 2
Dans ton génie pervers, tu inventes des désirs
Désirs de vieillarde en scène, j’commence à t’agonir
Chaque Noël c’est pareil, tu veux me perturber
Ces manœuvres perfides, j’veux plus les supporter

Refrain
Manipulations sempiternelles, tentatives si banales
J’esquive tes pièges, mes nerfs lâchent, c’est fatal
Tu joues la comédie, mais ton scénario est bancal
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale

Pont
Et quand la rage monte, j’perds mon vocabulaire
Les mots les plus crus s’envolent dans les airs
Une gouaille de rue qui sort tout’ seule, rien à faire!
C’est l’effet qu’tu m’fais avec tes plans délétères

Refrain
Manipulations sempiternelles, tentatives si banales
J’esquive tes pièges, mes nerfs lâchent, c’est fatal
Tu joues la comédie, mais ton scénario est bancal
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale
Ton couscous va tourner, ça butte vieille chacale

Couplet 3
Une poubelle à sortir, c’est ton nouveau prétexte
Tragédienne du dimanche, tu joues un mauvais texte
L’an passé c’était l’pain, quarante minutes avant
Tes magouilles de réveillon, j’en ai eu mon content

Refrain
Manipulations sempiternelles, tentatives si banales
J’esquive tes pièges, mes nerfs lâchent, c’est fatal
Tu joues la comédie, mais ton scénario est bancal
Ton couscous va tourner, ta lutte est finale
Ton couscous va tourner, point final

Outro
Sous ton masque de mère se cache une cynique
Perverse, égocentrique, ta parodie est critique
J’suis plus l’dindon d’la farce de tes sales mesquineries
Game over, rideau tombé sur ta comédie.

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On déraille à vélo

Quand l’anxiété devient électro-swing

Il y a ces souvenirs d’enfance qui nous façonnent. Ces moments où, petit, j’observais ma mère enfourcher son vélo pour partir à la recherche de mon père, retardé par une simple partie de ping-pong. Ces nuits où, resté seul à la maison, je ne comprenais pas encore que ces tours de roue anxieux finiraient par tourner dans ma propre tête.

Aujourd’hui, cette histoire familiale devient une chanson électro-swing. Un choix musical qui n’est pas anodin : le contraste entre le rythme enjoué et les paroles teintées d’humour noir reflète parfaitement l’absurdité de ces situations où l’angoisse prend le guidon de nos vies.

Le vélo devient ici bien plus qu’un simple moyen de transport. Il est la métaphore filée de nos déraillements émotionnels, de ces mécanismes qui se transmettent de génération en génération comme une chaîne bien huilée. Du « papa qui chantonnait Yves Montand » à « l’angoisse qui fait tache », chaque vers pédale sur le fil tendu entre tragédie et comédie.

L’ironie du sort veut que l’enfant sage d’hier se découvre aujourd’hui les mêmes reflexes que sa mère. Comme si le temps avait fait son œuvre, transformant le spectateur en acteur de ses propres déraillements. Et pendant ce temps, ma mère continue de veiller sur son chat comme on attache un vélo – l’amour qui devient entrave, encore une fois.

« On déraille à vélo » est né de ce besoin de transformer ces souvenirs en quelque chose de nouveau. De regarder avec tendresse et distance ces mécanismes familiaux qui nous dépassent. Car après tout, si on ne peut pas empêcher la roue de tourner, autant en faire une chanson qui donne envie de danser.

Couplet 1
Papa chantonnait Yves Montand
À bicyclette, ou bien à vélo
Il ne savait pas qu’en pédalant
Maman suivait sa trace au galop

Elle scrutait chaque coin de rue
Tandis que moi, je restais bien sage
À l’époque, je n’avais pas vu
Que la roue tournerait avec l’âge

Refrain
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelle veine !

Break

Couplet 2
Quand papa tardait à rentrer
Elle se mettait en selle
Dans la nuit noire à explorer
Les fossés et les ruelles

Moi petit dans la maison vide
Je ne pédalais pas encore
Dans ces virages près du vide
D’un esprit qui perd le Nord

Chorus
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelles chaînes !

Interlude

Couplet 3
Les années ont fait leur chemin
Le gamin est arrivé à maturation
Mais voilà qu’un beau matin
L’angoisse saisit le guidon

Je me surprends sur la route
À pédaler comme elle avant
Dans ces labyrinthes du doute
La raison m’abandonnant

Chorus
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, même rengaine !

Pont musical

Couplet 4
Elle veille sur son chat maintenant
Comme sur un vélo qu’on attache
Moi je pédale en me surveillant
Cette angoisse qui fait tache

Dans ce manège qui tourne en rond
Où l’amour se fait liens
Je cherche encore le bon guidon
Pour sortir du pétrin

Refrain final
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelle scène !

Outro

Fade Out

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Le troc des valeurs

De Prévert à l’ère numérique : Quand la poésie rencontre l’IA

Une citation apparue sur Facebook peut parfois être l’étincelle qui déclenche tout un processus créatif. C’est ce qui s’est produit lorsque j’ai découvert sur le fil d’actualité d’un ami ces mots de Jacques Prévert : « Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière » qui provient d’un film dont il avait été le dialogiste.

Cette phrase, si percutante dans sa simplicité, m’a interpellé par sa résonnance avec notre époque. J’ai alors décidé de la réinventer, en collaboration avec l’intelligence artificielle, pour en faire une chanson qui dresserait le portrait de notre société contemporaine.

Le texte se déploie en six tableaux, chacun explorant une facette de notre monde : la ville numérique où les écrans ont remplacé les regards, les gratte-ciels qui défient le ciel pendant que l’humanité reste clouée au sol, l’art qui perd ses couleurs face au diktat du profit, les politiques qui tissent leurs mensonges en soie, la presse muselée par l’économie.

L’originalité de cette création réside dans ses refrains évolutifs. La phrase de Prévert se métamorphose au fil du texte : « Quand la morale meurt, l’argent fait son beurre », « Quand les valeurs s’effritent, la morale est bien cuite », jusqu’au poignant « Quand la morale détale, l’espoir fait la malle ».

Pourtant, le texte se clôt sur une note d’espoir. Dans une ruelle oubliée, un geste simple rappelle que l’amour persiste, même quand « la morale meurt, car l’argent fait son beurre ».

Cette expérience démontre comment la poésie traditionnelle peut dialoguer avec les nouvelles technologies pour créer des ponts entre hier et aujourd’hui, entre l’humain et la machine, tout en questionnant les enjeux de notre temps.

Le troc des valeurs

Couplet 1

Dans la ville lumière éteinte

Où tout se compte, tout se feinte

Les valeurs fondent comme la neige

Refrain

Quand la morale fout le camp

L’argent jubile, c’est évident

Couplet 2

Les gratte-ciels percent le ciel

Mais les cœurs restent au sol

Les promesses se vendent en solde

Les valeurs se monnaient en or

Refrain

Quand les valeurs sont cuites

Les billets font leurs frites

Couplet 3

Les enfants rêvent de fortune

Les poètes chantent dans le vide

Les artistes peignent en gris

Les rêves se comptent en chiffres

Refrain

Quand les valeurs s’effondrent

L’argent tient les comptes

Couplet 4

Les politiques sans foi ni loi

Tissent des mensonges en soie

Le marketing, grand illusionniste

Vend du vent aux idéalistes

Refrain

Quand la morale se brise

L’argent s’idéalise

Couplet 5

La presse bâillonnée, enchaînée

Par les maîtres de l’économie

Les vérités sont enterrées

Sous les décombres de l’avarice

Refrain

Quand la morale détale

L’espoir fait la malle

Couplet 6

Mais dans une ruelle oubliée

Un sourire sans prix éclaire

Un geste simple, une main tendue

Rappellent que l’amour persiste

Outro

Même quand la morale meurt

Car l’argent fait son beurre

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L’amère au vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants de passage, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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Noël désillusion

Une anti-chanson qui secoue nos certitudes festives

Quand les lumières scintillantes des guirlandes ne suffisent plus à masquer nos désillusions collectives, il est temps de réinventer nos chants de Noël. C’est précisément ce que propose « Le Noël des Désillusions », une création originale qui ose regarder nos célébrations de fin d’année avec un œil délibérément cynique.

Une mélodie trompeuse

Dès les premières notes, on pourrait croire à une traditionnelle chanson de Noël. L’air enjoué et le fameux « Oh oh oh » nous sont familiers. Mais rapidement, les paroles viennent briser ce miroir aux alouettes. Cette dissonance voulue entre la mélodie festive et le texte acerbe ne fait que souligner davantage l’hypocrisie de nos célébrations modernes.

Un texte qui fait mouche

« Sans frapper, te voilà qui t’installes / Gros barbu, ventru, tout en tralala » : dès les premiers vers, le ton est donné. La chanson dépeint un Père Noël intrusif, symbole d’une fête qui s’impose à nous avec son lot de contraintes sociales et financières. Les couplets s’enchaînent, abordant tour à tour le consumérisme effréné, les tensions familiales autour de la dinde traditionnelle, et ces sourires forcés qui masquent mal nos rancœurs.

Un miroir de notre société

Cette anti-chanson n’est pas qu’une simple critique de Noël. Elle pointe du doigt nos contradictions contemporaines : nous courons après des moments de bonheur préfabriqués, nous nous ruinons pour des cadeaux souvent superflus, nous nous forçons à des réunions familiales qui ressemblent parfois à des séances de torture psychologique.

Une lueur d’espoir

Pourtant, au milieu de ce tableau noir, une note d’espoir persiste. La neige, élément naturel et pur, reste préservée de notre critique. « Elle au moins ne ment pas quand elle tombe » nous rappelle que la beauté authentique existe encore, même dans notre monde de faux-semblants.

Plus qu’une chanson, un exutoire

« Le Noël des Désillusions » offre un exutoire salutaire à tous ceux qui étouffent sous le poids des conventions festives. Elle permet d’exprimer, sur un air paradoxalement joyeux, ce malaise que beaucoup ressentent face à la surenchère commerciale et émotionnelle des fêtes de fin d’année.

Cette création s’inscrit dans une tradition de contestation artistique, utilisant l’humour noir et le cynisme comme outils de réflexion sociale. Elle nous invite à repenser nos rituels et, peut-être, à réinventer une célébration plus authentique et moins artificielle.

Car finalement, n’est-ce pas en reconnaissant nos hypocrisies que nous pouvons espérer retrouver le véritable esprit de Noël ?


Note de blog : Cette chanson est disponible sur toutes les plateformes de streaming. N’hésitez pas à la partager si vous aussi, vous en avez assez des traditionnels chants de Noël trop sucrés.

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L’Amère au Vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants en projets, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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J’aime pas Noël !

Je dois commencer par un aveu : je n’aime pas Noël. Je devrais plutôt formuler que je ne l’aime plus. Oh, j’ai eu mes moments de faiblesse, quelques instants où j’ai cru à la magie, à l’espoir qu’on emballe dans du papier doré. Mais aujourd’hui, tout ça est fané, éteint, enterré sous des couches de souvenirs rances.

Quand j’étais gamin, le sapin trônait fièrement dans un coin de la baie vitrée, comme un roi sur un trône de verre. Sous ses branches, une crèche avec ses santons bancals originaires des Baux de Provence jouaient à l’innocence. Mes parents ? Croyaient-ils à Noël ? À l’esprit de la fête ? Non, ils faisaient semblant, comme tout le monde !

Je me souviens d’un Noël d’austérité : quelques babioles dans la cheminée, rien d’extravagant. Saint-Nicolas avait déjà vidé son sac. Puis, il y a eu le Noël « Apollo ». Cette année-là, il n’y avait que des fusées, des cosmonautes, des modules partout. Apollo 8 avait fait rêver le monde entier, et moi avec. C’était peut-être la seule fois où Noël m’a semblé magique, connecté à quelque chose de plus grand que nous.

Et puis, il y avait les repas chez l’oncle André. Mon père, ce roi de la scène, ne ratait jamais une occasion de proclamer : « Moi, je suis famille ! » Quelle blague. Pour l’héritage, oui. Pour le reste ? C’était chacun pour soi et surtout tout pour lui !

Ensuite, Noël s’est transformé en foire. Une compétition malsaine avec leurs amis, des repas trop lourds, la société à impressionner. Chacun voulait faire plus, dépenser plus, briller plus. Et moi, au milieu de tout ça, je jouais le jeu, sans jamais comprendre les règles.

Quand j’ai rencontré l’âme sœur, Noël est devenu un champ de bataille. Il fallait surpasser mes beaux-parents, prouver qu’on pouvait faire mieux, offrir plus. Mes deux malfrats géniteurs, ces saboteurs professionnels, ont tout gâché. Ils ont décidé de m’emmener en Autriche, avec ma fille. Imaginez : des repas ennuyeux à mourir, des regards fuyants, des conversations qui traînent comme une nappe sale. Heureusement, il y avait les paysages autrichiens, leur culture. Une lumière dans cette grisaille familiale. Pendant que mes parents tiraient des gueules interminables – l’un ou l’autre, jamais ensemble – j’ai plongé dans la beauté autrichienne pour oublier ces deux cornichons géniteurs.

Pour les remercier, avec un sens perfide de l’ironie, je leur ai offert un baromètre en souvenir. De ceux avec les deux petits personnages, un qui sort quand il fait beau, l’autre quand il pleut. Symbolique, non ? Parce qu’eux, ils savaient toujours s’organiser : quand l’un était d’humeur massacrante, l’autre jouait les absents.

Le comble, c’est que mes parents, ces gens qui ne fêtaient plus Noël depuis des années, se sont soudain entichés de cette fête. Pourquoi ? Parce que dans la belle-famille, c’était sacré. Résultat : une guerre ouverte, des reproches en cascade, et une accusation qui me hante encore : « Ton père et ta mère ont volé le dernier Noël de mon grand-père. »

Depuis que mon père nous a quittés, Noël s’est transformé en une nouvelle comédie. J’emmène Madame ma mère chez mon ex-femme pour le repas familial. Et là, quel spectacle ! Elle qui ne crachait que du fiel sur mon ex jusqu’à ce que je rencontre ma nouvelle compagne, la voilà tout sucre tout miel. Je la regarde pavoiser du haut de son âge respectable et surtout en profiter lâchement pour se saouler la gueule. Quelle hypocrite !

Avec tout ce merdier, comment voulez-vous que j’apprécie encore Noël ? C’est devenu une mascarade, un amas de rancunes et de souvenirs pourris. L’esprit de Noël ? Il s’est barré avec mon ex-compagne et les santons planqués quelque part dans le sud de la chance où personne ne le trouvera. Et franchement ? Je ne lui en veux pas.

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La Mère Noël est une ordure

On connaissait le Père Noël est une ordure mais la Mère Noël n’est pas en reste.


La mère Noël est une ordure : un blues noir pour les cœurs cabossés

Il y a des chansons qui claquent comme une porte dans la nuit, des morceaux qui ne demandent pas la permission pour s’installer dans votre âme. La mère Noël est une ordure est de celles-là. Un blues noir, brut, désabusé, qui raconte l’histoire d’un homme perdu entre ses souvenirs, ses amours passées, et ses propres contradictions.

Cette chanson, c’est avant tout une atmosphère. Elle commence doucement, presque en chuchotant, avec une guitare plaintive et une contrebasse qui gronde comme un vieux moteur. Puis la voix s’élève, rauque, sincère, comme si elle sortait d’un bar enfumé où le temps s’est arrêté. On y entend un Noël qui n’a rien de festif, un être fatigué, abusé par trois figures féminines qui l’ont marqué à jamais : une blonde, une brune, une rousse. Trois étoiles brûlantes qui éclairent sa solitude autant qu’elles la creusent.

Une chanson entre jazz et mélancolie

Ce morceau puise ses racines dans le blues, mais il flirte avec le jazz noir. La mélodie est lente, pesante, presque hypnotique. Un saxophone rauque y pleure des notes qui semblent s’éteindre dans la nuit, tandis que le piano suspend des accords qui vous laissent en apnée. C’est le genre de musique qui vous fait sentir la fumée des cigarettes, le poids des regrets, et cette lumière vacillante d’un néon qui clignote “Noël” dans un café désert.

Les paroles sont aussi percutantes que la musique. Elles parlent de désirs, de blessures, et d’illusions brisées. « Blonde en or ou toc ? Brune froide comme un bloc ? Sorcière rousse, ma malédiction, » chante la voix avec une résignation qui frappe juste. Ce refrain, à la fois simple et obsédant, résonne comme un mantra pour tous ceux qui ont aimé, perdu, et continué malgré tout.

Un cri dans la nuit : « Ouais, la mère Noël est une ordure ! »

Le moment qui reste, qui marque, c’est cette conclusion. Après un voyage à travers la mélancolie et les souvenirs, la chanson se termine sur un cri amer, presque désespéré : “Ouais, la mère Noël est une ordure !” Une phrase qui résume tout le poids de cette désillusion. Noël, ici, n’est pas une fête. C’est une façade, un prétexte pour déterrer les regrets et affronter ses fantômes.

Un morceau à écouter les yeux fermés

La mère Noël est une ordure est plus qu’une chanson : c’est une expérience. Elle ne cherche pas à plaire, mais à toucher. À sa manière, elle parle à tous ceux qui ont traversé des nuits difficiles, ceux qui savent que la vie est rarement un conte de fées, et que parfois, tout ce qu’il reste, c’est un bon vieux blues pour tenir debout.

Si vous aimez les morceaux qui ont du caractère, de la profondeur, et une sincérité brute, alors cette chanson est pour vous. Écoutez-la les yeux fermés, laissez-vous emporter par ses notes sombres et ses paroles acérées. Et souvenez-vous : parfois, la mère Noël est vraiment une ordure.


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Dominique

De l’histoire personnelle à l’expérimentation IA : La métamorphose de Dominique

Il y a des histoires qui dorment pendant des années avant de se réveiller sous une forme inattendue. Celle-ci commence dans une salle de cours où j’enseignais la psychologie, et ressurgit aujourd’hui dans une réinterprétation musicale assistée par l’intelligence artificielle.

La Genèse : Une Histoire Vraie

À l’époque, j’étais professeur de psychologie. Une rencontre, une histoire d’amour avec une professeure de français, et puis la rupture dans un restaurant grec. Ces moments de vie qui semblent anodins mais qui laissent leur empreinte. Des années plus tard, cette histoire personnelle s’est transformée en inspiration créative, donnant naissance à une réinterprétation singulière de « Dominique » de Sœur Sourire.

La Transformation Artistique

Le choix de détourner « Dominique » n’est pas anodin. Cette chanson religieuse des années 60, avec son refrain enjoué « nique nique », offrait un contraste saisissant avec mon histoire. La transformation de cet hymne joyeux en une confession cynique s’est imposée comme une évidence. La moussaka qui refroidit, les promesses non tenues, le whisky (imaginaire) qui ravive les souvenirs… Chaque élément du texte puise dans le réel pour créer quelque chose de nouveau.

L’Alchimie de l’IA

Pour donner vie à cette réinvention, j’ai fait appel à Suno AI. L’intelligence artificielle a su capturer l’essence de ce que je voulais exprimer : un swing lent qui porte des paroles où l’ironie le dispute à la mélancolie. La voix générée par l’IA apporte une distance qui permet paradoxalement de mieux toucher à l’universel de ces histoires d’amour qui finissent dans l’amertume.

Du Personnel à l’Universel

Cette chanson est finalement devenue plus qu’une simple histoire personnelle. Elle parle de ces moments où l’on se croit au paradis avant de retomber brutalement sur terre, de ces souvenirs qui nous habitent longtemps après, de la façon dont on peut transformer une blessure en création. Le temps a fait son œuvre, permettant de regarder le passé avec un mélange de tendresse et d’ironie.

Une Expérience Créative Unique

Cette réinterprétation montre comment l’art peut naître du croisement improbable entre une expérience personnelle, une chanson populaire et les nouvelles technologies. L’IA n’est pas ici un simple outil, mais un moyen de réinventer le passé, de lui donner une nouvelle dimension.

Conclusion

De la salle de cours au studio virtuel de Suno AI, cette version de « Dominique » témoigne de la façon dont nos histoires personnelles peuvent se métamorphoser avec le temps. Elle illustre aussi comment l’intelligence artificielle peut nous aider à transformer nos souvenirs en création artistique, en leur donnant une nouvelle vie inattendue.


Vous pouvez découvrir cette réinterprétation de « Dominique » sur ma chaîne YouTube et Tik Tok.

Crédits :

  • Texte et histoire originale : L’Oreille du Psy
  • Musique et voix : Suno AI
  • Inspiration : Sœur Sourire