Dans l’école à Tournai, tel un ours en cage, Je tourne, je tourne, en un infini voyage. Prisonnier de pensées, dans un bocal de verre, Où le poisson, solitaire, éternellement erre.
Valse de trois temps, mélodie de l’hésitation, Je connais trop bien cette triste chanson. Autiste en mon âme, dans le temps incrusté, Tournoyant sans fin, en mon être enfermé.
Vicissitudes de vie, ma chère, destin en jeu, Ma vie, un tableau, aux enchères des cieux. Je tourne, j’espère, de cette tristesse m’évader, Reclus, en moi-même, dans un cercle égaré.
Les gens m’insupportent, dans leur monde étroit, Dans mes habitudes, ma solitude me tient froid. Vaut-elle un rond, cette vie en spirale ? Je tente de fuir, mais point de sortie à ce dédale.
Mon cercle d’amis, le cercle de ma vie se resserre, Je tourne, je pivote, dans un monde à l’envers. Survivant, m’acharnant, dans cette danse sans fin, Je tourne, je tourne, en cherchant mon chemin.
En bord de Sorgue, paisible et serein, L’automne pare de pourpre et d’or son écrin. L’œil saisit l’éclat du jour qui lentement s’infuse, Comme chez Debussy, une arabesque s’amuse. Les eaux claires murmurent des airs de Satie, La nature compose en douce symphonie. L’ombre et la lumière dansent en harmonie, Au pinceau, un impressionniste, à la palette, la vie. Les frondaisons tremblent sous le souffle d’Éole, Palette de couleurs, où le soleil s’envole. Est-ce la main de Monet qui guide ce tableau, Ou Cézanne qui esquisse ce paysage nouveau ? Le reflet de l’eau, une toile impressionniste, Chaque touche de couleur, un geste optimiste. La Fontaine de Vaucluse, muse intemporelle, Inspire l’exquise esquisse, éternelle étincelle.
La sagesse, Monsieur, vous court après sans relâche, Mais hélas ! Vous, plus rapide, échappez à sa marche. Certes, Monsieur, c’est un peu court, j’en conviens, en effet, Mais permettez-moi, d’y ajouter mes couplets.
Dans cette époque moderne, ô combien tourmentée, La stupidité s’est, telle une ombre, incrustée, Portée par vents numériques, échos sans frontière, Elle infecte l’esprit plus vite que la lumière.
Le mal se propage, invisible et sournois, Ses victimes, hélas, n’en perçoivent pas le poids. Elles se croient saines, libres de toute entrave, Mais leur esprit, effrayé, a fui, c’est bien plus grave.
Comment espérer qu’un esprit sans lumière, Puisse saisir le sens, comprendre la matière ? La stupidité se drape dans son voile, Pour voir son visage, il faudrait être étoile.
Et encore, elle vous absorbe tel un trou noir, Engloutissant la raison, sans laisser d’espoir. Dans cet abîme profond, lueurs englouties, Même l’étincelle de sagesse s’est évanouie.
C’est un poison subtil, qui, en vous infiltrant, Rend sourd à la raison, aveugle au firmament. Ne pas comprendre, c’est une chose, en effet, Mais saisir son ignorance, c’est franchir un gué.
La vérité, si crue, si durement exposée, Nous renvoie une image de nous, peu apprêtée. Nos émotions, blessées, rejettent ce miroir, Et nous cherchons ailleurs, un refuge, un espoir.
Pourtant, dans ce ballet de jugements hâtifs, N’oublions pas, Monsieur, un principe intuitif : Dans l’œil du voisin, souvent nous sommes le fou, Chacun en son royaume, peut être un sage, un filou.
Ainsi, quand on pointe du doigt l’ignorance d’autrui, N’oublions pas, sous un autre ciel, pour d’autres elle luit, Nous sommes, à nos heures, le “sot” de quelqu’un d’autre, Dans le grand théâtre du monde, tous acteurs, tous apôtres.
Mais ce jeu des esprits, en sa danse éternelle, Ne doit pas nous rendre amers, ni même cruels. Car en reconnaissant nos propres limites, Nous créons des liens, des ponts, des zéniths.
Ainsi, mon cher Monsieur, avec respect et tact, Je vous livre ces mots, en un humble pacte : Est-ce que dans votre for intérieur cela semble louche ? Car à la fin de l’envoi, il faut que cela nous touche…
Nouvelle version revue et corrigée
Ancienne version
La sagesse vous court après !
Refrain La sagesse, Monsieur, vous court après sans relâche, Mais hélas ! Vous, plus rapide, échappez à sa marche. Certes, Monsieur, c’est un peu court, j’en conviens, en effet, Mais permettez-moi, d’y ajouter mes couplets.
Couplet 1 Dans cette époque moderne, ô combien tourmentée, La stupidité s’est, telle une ombre, incrustée, Portée par vents numériques, échos sans frontière, Elle infecte l’esprit plus vite que la lumière.
Couplet 2 Le mal se propage, invisible et sournois, Ses victimes, hélas, n’en perçoivent pas le poids. Elles se croient saines, libres de toute entrave, Mais leur esprit, effrayé, a fui, c’est bien plus grave.
Refrain La sagesse, Monsieur, vous court après sans relâche, Mais hélas ! Vous, plus rapide, échappez à sa marche. Certes, Monsieur, c’est un peu court, j’en conviens, en effet, Mais permettez-moi, d’y ajouter mes couplets.
Couplet 3 Comment espérer qu’un esprit sans lumière, Puisse saisir le sens, comprendre la matière ? La stupidité se drape dans son voile, Pour voir son visage, il faudrait être étoile.
Couplet 4 Et encore, elle vous absorbe tel un trou noir, Engloutissant la raison, sans laisser d’espoir. Dans cet abîme profond, lueurs englouties, Même l’étincelle de sagesse s’est évanouie.
Pont Mais ne nous trompons pas sur notre condition, La stupidité n’est pas une malédiction. C’est un choix, une volonté, un désir caché, De rester dans l’ignorance, confort recherché.
Couplet 5 L’homme se complaît dans sa propre bêtise, Refusant l’effort pour cette sagesse requise. Il préfère l’illusion d’un savoir facile, À la quête ardue d’un esprit plus agile.
Couplet 6 La paresse de l’esprit, voilà le vrai mal, Qui nous maintient dans un état si banal. La sagesse est là, offerte à qui la cherche, Mais combien sont prêts à saisir la perche ?
Refrain La sagesse, Monsieur, vous court après sans relâche, Mais hélas ! Vous, plus rapide, échappez à sa marche. Certes, Monsieur, c’est un peu court, j’en conviens, en effet, Mais permettez-moi, d’y ajouter mes couplets.
Couplet 7 Ainsi, quand on pointe du doigt l’ignorance d’autrui, N’oublions pas, sous un autre ciel, pour d’autres elle luit, Nous sommes, à nos heures, le « sot » de quelqu’un d’autre, Dans le grand théâtre du monde, tous acteurs, tous apôtres.
Couplet 8 Mais ce jeu des esprits, en sa danse éternelle, Ne doit pas nous rendre amers, ni même cruels. Car en reconnaissant nos propres limites, Nous créons des liens, des ponts, des zéniths.
Couplet final La sagesse est un choix, un effort constant, Un voyage intérieur, parfois déroutant. L’homme ne peut grandir s’il reste passif, C’est dans l’action qu’on devient réflexif.
Outro Ainsi, mon cher Monsieur, avec respect et tact, Je vous livre ces mots, en un humble pacte : Est-ce que dans votre for intérieur cela semble louche ? Car à la fin de l’envoi, il faut que cela nous touche…
En cette nuit, du samedi neuf au dimanche dix décembre, une vérité m’est apparue, éclatante comme la lumière de la lune : je me suis aperçu que, tel un voyageur égaré dans l’étendue aride, je poursuivais des mirages, ces illusions fuyantes qui se dissipent lorsqu’on croit les toucher, semblables aux ombres éphémères dans les sables. Ces mirages, aussi rapides et insaisissables que les avions à réaction du même nom, m’emmenaient dans une course effrénée vers l’inaccessible. Depuis des années, je m’échine à dispenser un savoir, mais, hélas, je ne fais que brasser de l’air auprès des voiles d’esquifs indifférents.
Me livrer à l’agitation dans des vidéos sur YouTube ou Tik Tok ? Sans doute y trouverais-je un meilleur écho. Pratiquer la pression ? Les esprits retiennent les leçons pour un temps éphémère, quarante-huit heures tout au plus, avant que le savoir ne s’évanouisse dans les abysses de leur mémoire. Mais, tragique ironie, ils garderont tels des délices les sévices subis pour les perpétuer à leur tour.
Si l’apprenant n’est point impliqué, il reste sourd et indifférent à nos efforts. Nos enseignements s’envolent, tels des échos dans le vide de sa mémoire. Quand je songe aux messages que j’ai tenté de transmettre, aux heures consacrées, je m’interroge : y a-t-il une suite ? Suis-je réclamé ? Hélas, rien !
Si j’avais des relations, si je pouvais offrir des libations, si j’étais moins austère et plus avenant, peut-être jouirais-je de cette notoriété tant recherchée, même en abordant des sujets plus vains ! Telle est la cruelle vérité : le lien social prime ; avec lui, on peut faire accepter le flou, le futile. Sans lui, même les révélations divines tombent dans l’oubli.
Ainsi va le monde : une chanson n’est célèbre que si elle est interprétée par les bons chanteurs. Il faut tisser des liens en même temps que l’on émet son message ; sans cela, ce dernier restera lettre morte.
Automne automne, reprends ta chanson, De ce temps moribond où les saisons trépassent, Il n’y a plus de temps, plus de phase, Fin septembre et encore l’été en maison.
La chaleur s’étire, s’étale, insensée, Quand jadis la brise froide effleurait nos visages. Les jours raccourcissent, et le train du froid prend des ombrages, L’automne semble avoir oublié sa danse cadencée.
Dérèglements climatiques, signes de notre époque éthique, Les arbres, déconcertés, perdent leurs parures, Et dans ce monde qui se dénature, Les sanglots longs des violons blesse mon cœur, son état est critique.
Le grand horloger a-t-il délaissé sa machine? Est-ce le prix à payer, notre destinée tragique? La nature, fatiguée, semble avoir donné son préavis, Son cœur en arythmie, accablé par nos mépris.
La planète, cette scène, s’apprête pour un dernier acte, L’anthropocène en guise de final, est-ce trop didactique? Mais dans cette obscurité, l’espérance doit germer, Pour que l’automne retrouve sa mélodie, son doux secret.
Mesdames, Messieurs, et vous, derniers pingouins échoués dans le désert de Gobi, prêtez l’oreille à cette tragi-comédie où le climat joue le rôle de la victime, et nos dirigeants, celui des bourreaux maladroits.
Nous voilà réunis, tel un troupeau de moutons égarés dans une oasis, pour bâtir des châteaux de sable. Oh, quelle magnificence! Nos châteaux, éphémères, s’écroulent sous le poids de nos promesses en l’air, plus chaudes que le souffle du Sahara.
On aurait pu croire que ce round climatique organisé par Son Altesse émiratie allait pouvoir déboucher sur une symbiose fructueuse entre les intérêts des puissants producteurs de brut et ceux des bédouins du climat.
Las, on aurait mieux fait de prendre nos chameaux et rebrousser chemin avant même d’arriver en vue des gratte-ciels clinquants de Dubaï. Car dans le désert des ambitions climatiques, ce sommet n’aura été qu’un mirage.
Et que dire des coups de génie de la lampe de pétrole? Un frottement ici, un vœu là, et pouf! Apparaît un génie tout droit sorti d’une bouteille de gaz carbonique, nous promettant monts et merveilles, ou plutôt des pipelines et des bénéfices.
Ah, les cerveaux ont carburé, mes amis! Carburé à l’éthanol des bonnes intentions et au diesel des intérêts particuliers. On parle de produits raffinés, mais raffinés comme un dîner en tête-à-tête avec un derrick.
On nous vend du rêve, mais attention, ce n’est qu’un mirage, une illusion dans le désert aride de notre réalité. Du greenwashing à base d’hydrocarbures, c’est comme laver sa conscience avec du pétrole : ça tache plus qu’autre chose.
Donner un chèque en blanc à nos valeureux cheiks, c’est un peu comme confier la clé de la cave à un ivrogne. On sait très bien comment ça va finir : avec un gros mal de tête et des regrets éternels.
Alors que le mercure des contradictions n’a cessé de grimper entre les belles paroles et les actes, on est finalement revenu au point de départ, le ventre vide et la bedaine pleine de ce produit raffiné qui nous mène droit dans le mur du réchauffement.
En conclusion, mes chers compatriotes de la planète en surchauffe, n’oublions pas que dans cette pièce de théâtre écologique, si nous continuons à jouer les autruches, nous finirons par ne trouver que du sable à picorer. Et ce sable, mes amis, ne sera même pas assez frais pour construire le moindre château.
Alors, avant que le rideau ne tombe et que la dernière glace ne fonde, souvenons-nous de rire, car, comme dirait Desproges, « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Et visiblement, ceux qui tiennent les ficelles de notre marionnette climatique ont plus le sens des affaires que celui de l’humour. Quoique, peut-être qu’à l’image de leur or, il soit noir !
Je suis pris par la houle de la foule, dans les vieilles rues, Mais dans la pénombre, sous les néons rouges, Le bain de foule cache un bain de pieds. Les pauvres biches aguichent dans l’ombre, Suintant des pavés, l’eau ruisselle, témoin d’une trame plus sombre. Dans ce quartier, un parfum de fin d’un temps se mêle à la senteur des coffee shops. Touriste inconscient, je foule ce sol prédestiné, Comme un alpiniste face à l’immensité, cherchant mon souffle, Dans l’attente d’une vague, d’où tombera-t-elle, cette marée implacable? Est-ce de l’agitation systémique de notre société, Ou de la guerre déclenchée par un populiste extrémiste? Peut-être une marée noire, déferlant des urnes de ce monde funéraire. Je marche dans l’ombre de la prochaine Atlantide, Ses canaux concentriques pointant vers une inévitable cible. Amsterdam, Venise, New York, quel port subira le destin? Tout passe, l’homme feint de croire que tout reste, Serons-nous acteurs du prochain mythe ou spectateurs d’un destin funeste? Dans l’incertitude, la vie trouve son éclat, entre espoir et regret. Comment changer cette écriture qui semble inexorablement mené à un sinistre dénouement ? Comment alerter ce monde sourd et aveugle ? Je me sens bien seul avec ma prise de conscience, Et cette anxiété qui m’accompagne, tel un fardeau plus qu’un outil. Me voilà Jonas recraché par je ne sais quel Léviathan, Dans un monde où les prophéties semblent vaines. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, Pire aveugle que celui qui refuse de voir. Je ne peux même pas en appeler à Dieu, Car dans ce tumulte, les voix divines se perdent. Esprit de Spinoza, viens à moi, éclaire ma quête, Aide-moi à trouver les mots pour changer l’inéluctable. Dans ce monde tourbillonnant, où l’espoir et la peur dansent, Je cherche un chemin, une étincelle, Pour éveiller les consciences, pour rallumer les regards éteints, Et peut-être, dans un murmure, changer le cours de notre destinée.
La Kalverstraat, une commerçante où l’on sent battre le coeur d’Amsterdam. La foule s’agite dans un ballet incessant de consommateurs. Les échos des conversations s’entremêlent aux sonorités discordantes d’un orgue de barbarie, qui égrène avec maladresse les notes d’In the Navy qu’un homme met en pièces au rythme saccadé de la musique. Les illuminations festives suspendues par dessus confèrent à la scène un air scintillant de célébration de fin d’année, contrastant avec la fatigue qui se lit sur les visages des passants, dont les pieds et les portefeuilles portent le poids de cette joyeuse corvée.