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Ironique et Sarcastique L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

On déraille à vélo

Quand l’anxiété devient électro-swing

Il y a ces souvenirs d’enfance qui nous façonnent. Ces moments où, petit, j’observais ma mère enfourcher son vélo pour partir à la recherche de mon père, retardé par une simple partie de ping-pong. Ces nuits où, resté seul à la maison, je ne comprenais pas encore que ces tours de roue anxieux finiraient par tourner dans ma propre tête.

Aujourd’hui, cette histoire familiale devient une chanson électro-swing. Un choix musical qui n’est pas anodin : le contraste entre le rythme enjoué et les paroles teintées d’humour noir reflète parfaitement l’absurdité de ces situations où l’angoisse prend le guidon de nos vies.

Le vélo devient ici bien plus qu’un simple moyen de transport. Il est la métaphore filée de nos déraillements émotionnels, de ces mécanismes qui se transmettent de génération en génération comme une chaîne bien huilée. Du « papa qui chantonnait Yves Montand » à « l’angoisse qui fait tache », chaque vers pédale sur le fil tendu entre tragédie et comédie.

L’ironie du sort veut que l’enfant sage d’hier se découvre aujourd’hui les mêmes reflexes que sa mère. Comme si le temps avait fait son œuvre, transformant le spectateur en acteur de ses propres déraillements. Et pendant ce temps, ma mère continue de veiller sur son chat comme on attache un vélo – l’amour qui devient entrave, encore une fois.

« On déraille à vélo » est né de ce besoin de transformer ces souvenirs en quelque chose de nouveau. De regarder avec tendresse et distance ces mécanismes familiaux qui nous dépassent. Car après tout, si on ne peut pas empêcher la roue de tourner, autant en faire une chanson qui donne envie de danser.

Couplet 1
Papa chantonnait Yves Montand
À bicyclette, ou bien à vélo
Il ne savait pas qu’en pédalant
Maman suivait sa trace au galop

Elle scrutait chaque coin de rue
Tandis que moi, je restais bien sage
À l’époque, je n’avais pas vu
Que la roue tournerait avec l’âge

Refrain
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelle veine !

Break

Couplet 2
Quand papa tardait à rentrer
Elle se mettait en selle
Dans la nuit noire à explorer
Les fossés et les ruelles

Moi petit dans la maison vide
Je ne pédalais pas encore
Dans ces virages près du vide
D’un esprit qui perd le Nord

Chorus
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelles chaînes !

Interlude

Couplet 3
Les années ont fait leur chemin
Le gamin est arrivé à maturation
Mais voilà qu’un beau matin
L’angoisse saisit le guidon

Je me surprends sur la route
À pédaler comme elle avant
Dans ces labyrinthes du doute
La raison m’abandonnant

Chorus
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, même rengaine !

Pont musical

Couplet 4
Elle veille sur son chat maintenant
Comme sur un vélo qu’on attache
Moi je pédale en me surveillant
Cette angoisse qui fait tache

Dans ce manège qui tourne en rond
Où l’amour se fait liens
Je cherche encore le bon guidon
Pour sortir du pétrin

Refrain final
On déraille, on déraille
Quand l’angoisse fait sauter la chaîne
On déraille, on déraille
De mère en fils, quelle scène !

Outro

Fade Out

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Régine revient


Régine revient : Une mélodie entre souvenirs et jazz

Ce 21 décembre 2024, au solstice d’hiver, il pleut, il vente, et pourtant, une chaleur particulière semble nous envelopper. C’est l’ombre de Régine qui s’invite, discrète mais éclatante, dans un souffle de mémoire et une symphonie d’émotions.

Régine, une amie fidèle et passionnée de jazz, nous a quittés il y a quelque temps, mais son souvenir reste vibrant, indélébile. De son souvenir éclatant sur une photo de mes 17 ans à sa voix, elle a marqué des vies comme un solo de trompette qui résonne longtemps après la fin du morceau.

C’est pour elle que cette chanson est née : « Régine revient ». Un morceau de jazz au swing mélancolique, empreint de nostalgie et d’amour. Les paroles évoquent les roses, le souffle des trains et ces instants partagés qui nous rappellent que l’empreinte des êtres chers ne s’efface jamais. La musique, portée par une contrebasse ronde et un piano vibrant, recrée l’atmosphère chaleureuse d’un club de jazz, là où le temps semble suspendu.

Régine aimait le jazz. Elle aurait peut-être souri à ces notes qui dansent, à ce refrain qui dit :
« Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor, Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu vibres au fond des cœurs. »

Cette chanson n’est pas seulement un hommage. C’est une déclaration : Régine vivra aussi longtemps que nous vivrons et nous souviendrons. Elle est là, dans chaque sourire que nous partageons, dans chaque éclat de musique qui nous touche l’âme. Elle est là, dans l’odeur des roses, dans le souffle du train, dans le rythme même de nos vies.

Un appel à la mémoire
« Régine revient » n’est pas qu’une chanson ; c’est une invitation à se souvenir. Souvenir des amitiés fortes, des instants volés au temps, des rires partagés. C’est aussi une ode à ceux qui restent, ceux qui dansent encore, porteurs de ces histoires qui méritent d’être contées.

Alors, si vous passez par ici, prenez un moment. Écoutez la chanson, laissez-vous porter par le swing, et pensez à ceux que vous aimez. La musique est une forme de mémoire, une manière de continuer à dire « je t’aime » quand les mots ne suffisent plus.

Merci, Régine, pour cette lumière que tu as semée. Tu reviens dans chaque refrain. Tu danses encore dans les cœurs.

Couplet 1
Ce 21 décembre, le vent joue des claquettes,
Sur les trottoirs mouillés où s’étiolent les fleurettes.
Régine, t’as laissé ton ombre en veston,
Elle glisse entre les passants, comme une vieille chanson.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.

Couplet 2
Ta maison près de la gare, un piano désaccordé,
Des chats qui miaulaient l’amour en si bémol facile à cirer.
Pirouette et Cacahuète, où sont passés vos pas ?
Ils dansent sur le carrelage des souvenirs qu’on n’efface pas.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.
Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor,
Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu vibres au fond des cœurs.

Couplet 3
Six mois de silence, un goût amer au bec,
On n’a su que trop tard que tu prenais la poudre d’escampette.
Mais dans la photo jaunie d’un jour de mes 17 ans,
Ton sourire éclabousse encore nos cœurs vieillissants.

Refrain
Régine revient, dans chaque refrain,
Dans l’odeur des roses et le souffle du train.
Tant qu’on t’aime encore, tu joues du décor,
Tant qu’on rit, tant qu’on pleure, tu danses dans nos cœurs.

Outro
Régine… reviens…

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Le Chat Peint de Noël

Dans un salon aux lumières tamisées,
Un chat curieux, aux yeux émerveillés,
Pénétra un soir, flairant l’air, intéressé
Par un sapin majestueusement dressé.
Guirlandes brillantes, tentations à mâchouiller,
Boules pendantes, prêtes à être tapotées.
Ses moustaches frémissantes, il avance,
Attiré par la guirlande qui danse,
Clignotante, capturant son regard,
Comme un phare dans ce décor hagard.
Et là, au sommet, éblouissant et lointain,
L’étoile inaccessible, son nouveau dessein.
« Quel trésor ! », pense-t-il, les yeux brillants,
« Si je l’atteins, quel exploit éclatant ! »
Pattes agiles, il s’élance, décidé,
Vers l’arbre qui semble l’inviter.
Mais hélas, le destin joue un air moqueur,
Et le sapin vacille, ô malheur !
S’effondrant avec un bruit fracassant,
Le sapin répand son faste au sol, décevant.
Sa maîtresse, par le vacarme attirée,
Découvre la scène, abasourdie, désolée.
Le chat, sous un coussin, se cache, confus,
Son rêve d’étoile, désormais réduit en miettes.
Ainsi finit la quête du chat audacieux,
Apprenant que tout désir précipité est périlleux.
Dans la poursuite des rêves les plus hauts,
Prudence est de mise, pour éviter les maux.
Car en cherchant à toucher les étoiles, parfois,
On ne récolte que désordre et désarroi.

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Landerneau en décembre

Sous le ciel de Landerneau, les lumières s’épanchent,
Sur les eaux de l’Élorn, le Pont de Rohan danse.
Cinq siècles de secrets en ses pierres s’attachent,
Les rives qu’il enlasse, par le temps, soudain bleuissent.
Le quai de Cornouaille, en ses veines de granit,
Porte l’âme du peuple et ses murmures infinis.
Les galeries s’élèvent, où le passé s’invite,
Et chaque pierre narre, de Logonna, le mythe.
L’ombre du pont de Caernarfon se profile,
Témoin moderne d’une époque versatile.
Où l’acier et le bois ont scellé leur destinée,
Pour enjamber les flots, par l’histoire dessinée.
Dans la nuit qui s’illumine, un doux ballet,
De noms et de destins, sur les murs projetés.
Marrakech à Paris, de New York à Naples,
Le monde entier converge en ce lieu qui nous échappe.
Quand la Bretagne s’éveille sous la lune câline,
Chaque pierre et reflet un conte enraciné.
Dans ce coin de pays, où le temps semble s’arrêter,
L’âme du Finistère ne cesse de fredonner.

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Ironique et Sarcastique L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Le troc des valeurs

De Prévert à l’ère numérique : Quand la poésie rencontre l’IA

Une citation apparue sur Facebook peut parfois être l’étincelle qui déclenche tout un processus créatif. C’est ce qui s’est produit lorsque j’ai découvert sur le fil d’actualité d’un ami ces mots de Jacques Prévert : « Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière » qui provient d’un film dont il avait été le dialogiste.

Cette phrase, si percutante dans sa simplicité, m’a interpellé par sa résonnance avec notre époque. J’ai alors décidé de la réinventer, en collaboration avec l’intelligence artificielle, pour en faire une chanson qui dresserait le portrait de notre société contemporaine.

Le texte se déploie en six tableaux, chacun explorant une facette de notre monde : la ville numérique où les écrans ont remplacé les regards, les gratte-ciels qui défient le ciel pendant que l’humanité reste clouée au sol, l’art qui perd ses couleurs face au diktat du profit, les politiques qui tissent leurs mensonges en soie, la presse muselée par l’économie.

L’originalité de cette création réside dans ses refrains évolutifs. La phrase de Prévert se métamorphose au fil du texte : « Quand la morale meurt, l’argent fait son beurre », « Quand les valeurs s’effritent, la morale est bien cuite », jusqu’au poignant « Quand la morale détale, l’espoir fait la malle ».

Pourtant, le texte se clôt sur une note d’espoir. Dans une ruelle oubliée, un geste simple rappelle que l’amour persiste, même quand « la morale meurt, car l’argent fait son beurre ».

Cette expérience démontre comment la poésie traditionnelle peut dialoguer avec les nouvelles technologies pour créer des ponts entre hier et aujourd’hui, entre l’humain et la machine, tout en questionnant les enjeux de notre temps.

Le troc des valeurs

Couplet 1

Dans la ville lumière éteinte

Où tout se compte, tout se feinte

Les valeurs fondent comme la neige

Refrain

Quand la morale fout le camp

L’argent jubile, c’est évident

Couplet 2

Les gratte-ciels percent le ciel

Mais les cœurs restent au sol

Les promesses se vendent en solde

Les valeurs se monnaient en or

Refrain

Quand les valeurs sont cuites

Les billets font leurs frites

Couplet 3

Les enfants rêvent de fortune

Les poètes chantent dans le vide

Les artistes peignent en gris

Les rêves se comptent en chiffres

Refrain

Quand les valeurs s’effondrent

L’argent tient les comptes

Couplet 4

Les politiques sans foi ni loi

Tissent des mensonges en soie

Le marketing, grand illusionniste

Vend du vent aux idéalistes

Refrain

Quand la morale se brise

L’argent s’idéalise

Couplet 5

La presse bâillonnée, enchaînée

Par les maîtres de l’économie

Les vérités sont enterrées

Sous les décombres de l’avarice

Refrain

Quand la morale détale

L’espoir fait la malle

Couplet 6

Mais dans une ruelle oubliée

Un sourire sans prix éclaire

Un geste simple, une main tendue

Rappellent que l’amour persiste

Outro

Même quand la morale meurt

Car l’argent fait son beurre

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière Si j'étais Rimbaud ?

Blues comptoir

Dans la pénombre d’un bar anonyme, où les néons fatigués dessinent des ombres complices, naît « Blues Comptoir », une composition jazz-blues qui capture l’essence même de ces moments suspendus entre deux vies. Cette création s’inscrit dans la grande tradition du jazz-blues narratif, où chaque note raconte une histoire, où chaque silence porte un monde.

L’histoire se tisse autour de trois personnages : un homme vissé à son tabouret, le chapeau rabattu comme un rideau sur ses regrets ; une femme qui observe et tente de briser le mur du silence ; et un barman aux mains d’enclume, gardien muet de ces confessions sans absolution. Le jazz-blues, avec sa capacité unique à transformer la mélancolie en poésie, devient ici le quatrième personnage de ce huis clos nocturne.

La structure musicale épouse parfaitement la narration. Le refrain, hypnotique avec son « Peut-être un autre jour, peut-être une autre vie », agit comme un mantra brisé, un espoir qui refuse de mourir mais n’ose plus vraiment vivre. Les couplets, portés par une instrumentation où le piano dialogue avec la contrebasse, dessinent les contours de ces solitudes qui se frôlent sans jamais vraiment se rencontrer.

Un moment particulier mérite qu’on s’y attarde : le bridge parlé, dans la plus pure tradition du jazz-blues, où la voix de la femme tente de percer le silence : « T’essaies de tuer le passé, mais il est coriace… ». Ces mots, tranchants comme du verre mais doux comme une confidence, se brisent sur le dos voûté de l’homme, créant un moment de tension dramatique que seul le jazz-blues sait porter avec autant d’élégance.

L’arrangement musical joue sur les contrastes : des phrases jazz sophistiquées viennent enrichir la base blues, créant une texture sonore qui évoque autant les fumées des cigarettes que les brumes de la mémoire. Les accords mineurs se succèdent comme autant de verres vides sur un comptoir, tandis que les blue notes rappellent que certaines blessures ne guérissent jamais vraiment.

« Blues Comptoir » n’est pas qu’une chanson – c’est un tableau sonore, une histoire à boire lentement, comme ces verres qu’on fait durer pour retarder l’heure de la fermeture. Elle s’inscrit dans cette tradition du jazz-blues français qui sait raconter nos vies avec pudeur et intensité, où la langue de Baudelaire danse avec les blue notes de La Nouvelle-Orléans.

Chaque écoute révèle de nouvelles nuances, de nouveaux détails : ici un soupir dans la mélodie, là une phrase de contrebasse qui souligne un non-dit. C’est une œuvre qui vous prend aux tripes dès la première écoute, mais qui ne révèle sa pleine profondeur qu’après plusieurs visites, comme ces bars où l’on retourne moins pour boire que pour se souvenir.

Dans un monde où la musique devient souvent un simple produit de consommation, « Blues Comptoir » nous rappelle que certaines chansons sont des miroirs, des confessionnaux, des refuges. Elle nous rappelle aussi que le jazz-blues reste une des formes musicales les plus puissantes pour raconter nos histoires, nos peines, nos espoirs – même ceux qui commencent par « peut-être ».

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L’amère au vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants de passage, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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Noël désillusion

Une anti-chanson qui secoue nos certitudes festives

Quand les lumières scintillantes des guirlandes ne suffisent plus à masquer nos désillusions collectives, il est temps de réinventer nos chants de Noël. C’est précisément ce que propose « Le Noël des Désillusions », une création originale qui ose regarder nos célébrations de fin d’année avec un œil délibérément cynique.

Une mélodie trompeuse

Dès les premières notes, on pourrait croire à une traditionnelle chanson de Noël. L’air enjoué et le fameux « Oh oh oh » nous sont familiers. Mais rapidement, les paroles viennent briser ce miroir aux alouettes. Cette dissonance voulue entre la mélodie festive et le texte acerbe ne fait que souligner davantage l’hypocrisie de nos célébrations modernes.

Un texte qui fait mouche

« Sans frapper, te voilà qui t’installes / Gros barbu, ventru, tout en tralala » : dès les premiers vers, le ton est donné. La chanson dépeint un Père Noël intrusif, symbole d’une fête qui s’impose à nous avec son lot de contraintes sociales et financières. Les couplets s’enchaînent, abordant tour à tour le consumérisme effréné, les tensions familiales autour de la dinde traditionnelle, et ces sourires forcés qui masquent mal nos rancœurs.

Un miroir de notre société

Cette anti-chanson n’est pas qu’une simple critique de Noël. Elle pointe du doigt nos contradictions contemporaines : nous courons après des moments de bonheur préfabriqués, nous nous ruinons pour des cadeaux souvent superflus, nous nous forçons à des réunions familiales qui ressemblent parfois à des séances de torture psychologique.

Une lueur d’espoir

Pourtant, au milieu de ce tableau noir, une note d’espoir persiste. La neige, élément naturel et pur, reste préservée de notre critique. « Elle au moins ne ment pas quand elle tombe » nous rappelle que la beauté authentique existe encore, même dans notre monde de faux-semblants.

Plus qu’une chanson, un exutoire

« Le Noël des Désillusions » offre un exutoire salutaire à tous ceux qui étouffent sous le poids des conventions festives. Elle permet d’exprimer, sur un air paradoxalement joyeux, ce malaise que beaucoup ressentent face à la surenchère commerciale et émotionnelle des fêtes de fin d’année.

Cette création s’inscrit dans une tradition de contestation artistique, utilisant l’humour noir et le cynisme comme outils de réflexion sociale. Elle nous invite à repenser nos rituels et, peut-être, à réinventer une célébration plus authentique et moins artificielle.

Car finalement, n’est-ce pas en reconnaissant nos hypocrisies que nous pouvons espérer retrouver le véritable esprit de Noël ?


Note de blog : Cette chanson est disponible sur toutes les plateformes de streaming. N’hésitez pas à la partager si vous aussi, vous en avez assez des traditionnels chants de Noël trop sucrés.

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L’Amère au Vitriol

Quand le Dark Cabaret fait valser les fantômes familiaux

Dans la pénombre d’un cabaret où les souvenirs se dissolvent dans l’alcool et l’amertume, « L’Amère au Vitriol » se dresse comme une performance cathartique qui fait valser les spectres du passé. Ce n’est pas un simple morceau, c’est une incantation vengeresse, un exorcisme en règle qui transforme la douleur familiale en spectacle grinçant.

Des coulisses aux planches

Le titre joue délibérément sur le double sens : l’amère (la mère) et l’amer (la substance), le vitriol comme acide qui ronge les souvenirs et comme paroles qui brûlent les mensonges. Dans cette performance, la figure maternelle devient une protagoniste de cabaret noir, transformant l’héritage familial en monnaie d’échange pour ses propres démons : voyantes d’arrière-salles, amants en projets, bouteilles qui ne désaltèrent jamais la soif de destruction.

Une scénographie de la mémoire

La structure même du morceau évoque une représentation de dark cabaret où chaque couplet est un acte différent du même drame. On y retrouve les éléments classiques du genre : une théâtralité macabre, des refrains qui tournent comme des manèges détraqués, et ce mélange unique de rage et de poésie qui caractérise les meilleurs spectacles du genre.

L’utilisation du spoken word, particulièrement dans l’inventaire rageur des objets disparus, rappelle ces moments de cabaret où le quatrième mur tombe et où l’artiste confronte directement son public à la réalité crue qui se cache derrière le vernis des conventions.

La valse des objets perdus

Ce qui frappe dans « L’Amère au Vitriol », c’est cette litanie d’objets disparus qui deviennent autant de personnages fantomatiques. Chaque souvenir bazardé – des photos aux médailles du grand-père, des livres aux napperons brodés – danse une dernière valse macabre avant de disparaître dans les limbes de l’oubli forcé. Ces objets ne sont pas de simples possessions : ils sont les témoins silencieux d’une histoire familiale systématiquement effacée.

Une catharsis en costume noir

Le dark cabaret a toujours excellé dans l’art de transformer la douleur en spectacle, le tragique en grotesque sublime. « L’Amère au Vitriol » s’inscrit parfaitement dans cette tradition, utilisant les codes du genre pour créer un espace où la rage devient poésie et où les reproches deviennent des refrains qu’on pourrait presque fredonner.

La chanson se termine comme elle a commencé : dans l’amertume, mais une amertume qui a trouvé sa forme artistique, son expression cathartique. Le vitriol est toujours là, mais il est devenu encre, musique, performance.

Dans un genre musical qui aime jouer avec les ombres, « L’Amère au Vitriol » apporte sa propre nuance de noir : celui des photos de famille brûlées, des souvenirs dissous, et d’une mémoire qui refuse de se taire malgré les tentatives répétées de la faire disparaître.


La chanson « L’Amère au Vitriol » est disponible sur vos plateformes.

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La Rêveuse au balcon


Une Mélodie Suspendue entre Ombre et Lumière

Dans les accords feutrés du cool jazz, où chaque note semble flotter comme un murmure au crépuscule, « La Rêveuse au Balcon » s’élève telle une peinture sonore. Cette chanson, empreinte de poésie et de mélancolie, nous emmène dans un voyage introspectif, inspiré par l’image délicate d’une jeune fille au balcon, perdue dans ses songes.

Un instant figé, une éternité rêvée

La genèse de cette chanson réside dans une photographie : celle d’une adolescente, appuyée contre une balustrade, le regard perdu dans un ailleurs qu’elle seule connaît. Le soleil caresse son épaule, illuminant sa silhouette d’une lumière douce et éphémère.
C’est cette scène, presque banale mais infiniment évocatrice, qui a donné naissance à « La Rêveuse au Balcon », une ode musicale à l’enfance qui s’efface et à l’âge adulte qui hésite encore à franchir le seuil.

L’empreinte du cool jazz : une toile sonore délicate

Dans cette chanson, les instruments tissent un paysage sonore qui évoque à la fois l’immobilité du moment et l’effervescence intérieure de la jeune fille :

  • La trompette, avec son timbre doux et mélancolique, trace les contours des rêves invisibles de cette rêveuse immobile.
  • Le piano, à la fois subtil et narratif, égrène des notes comme des pensées fugitives, entre lumière et pénombre.
  • La contrebasse, profonde et vibrante, ancre la rêverie dans une réalité douce-amère, soulignant le poids du temps qui passe.

Chaque instrument dialogue, comme s’il tentait d’interpréter les pensées de cette jeune fille au balcon, à la frontière de deux mondes.

Un texte poétique et universel

Le texte de « La Rêveuse au Balcon » s’élève comme un écho des pensées silencieuses de la protagoniste. Le refrain, lumineux et mélancolique à la fois, capture l’essence de cette jeunesse suspendue :

Ô l’enfant si belle et rebelle,
Mélancolie douce, compagne fidèle,
Un rayon de soleil dans l’ombre qui danse,
La vie qui s’en va, qui attend sa chance.

Ces mots, simples et profonds, résonnent avec une universalité touchante. Ils parlent à chacun de nous, évoquant ce moment fragile où les rêves d’enfance rencontrent les réalités de la vie adulte.

Une chanson comme un tableau sonore

« La Rêveuse au Balcon » ne se contente pas de raconter une histoire ; elle peint un tableau, où l’ombre et la lumière, le rêve et la réalité, se mêlent dans une harmonie délicate. C’est une expérience immersive, où chaque écoute dévoile une nuance nouvelle, comme un rayon de soleil qui perce à travers les nuages.

Une invitation à la contemplation

« La Rêveuse au Balcon » s’adresse à ceux qui cherchent un instant de pause dans le tumulte du quotidien. Que vous soyez amateur de jazz, passionné de poésie, ou simplement en quête d’une émotion sincère, cette chanson saura vous toucher. Elle vous invite à partager un moment suspendu, à rêver avec cette jeune fille au balcon, et à vous souvenir de vos propres rêveries passées.

Conclusion : Écoutez, vibrez, rêvez

Avec « La Rêveuse au Balcon », laissez-vous emporter par la magie du cool jazz et la poésie des mots. C’est une ode à la jeunesse, au passage du temps et à ces instants fugaces qui restent gravés dans nos cœurs.
N’hésitez pas à écouter la chanson, à partager vos impressions en commentaire et, surtout, à rêver un peu plus longtemps…