Luna, la chatte, d’ordinaire si sereine, Se prend pour une Arsène Lupin féline. Cherchant le code qui ouvrira la porte, Elle crochète notre cœur, sans remords ni faute.
Des miaulements brefs, des longs, des vibrants, Cherchent la fréquence de notre audition, insistant. « Ouvrez, ouvrez, humains serviteurs, Je suis votre reine, n’ignorez pas mon heure! »
Évidemment, une fois le sésame franchi, Cinq secondes plus tard, elle veut sortir, ainsi. Et nous, pauvres humains, nous voilà dérangés, Par cette chatte qui nous fait tourner en bourrique, énervés.
Mais Luna, la chatte, ne comprend pas notre désarroi, Pour elle, c’est un jeu, une danse, une joie. Elle nous regarde avec ses yeux si câlins, Et nous, nous soupirons, pris dans son dessein.
Car Luna, la chatte, est une reine, c’est certain, Et nous, ses sujets, nous suivons son chemin. Elle entre, elle sort, elle joue avec nos nerfs, Mais nous l’aimons, notre Luna, malgré tous ses travers.
Ainsi va la vie avec nos amis les chats, Un jeu constant de cache-cache, de va-et-vient, de tracas. Mais malgré tout, nous ne changerions pour rien au monde, Car leur amour, leur malice, c’est une joie très féconde.
Stradivarius, le chat, est un véritable cas, De votre nuit paisible, il est le tracas. Il chante en ut, lorsqu’il est en rut, Et perturbe votre sommeil, quel but !
Pour les belles, il chante à la lune, Et vous réveille, sauf si vous êtes une enclume. Son doux chant, si strident et vibrant, Scie votre bûche du ronflement.
Dans vos rêves, il jette le tourment, Ah, pauvres gens, craignez cet instant, Où, inspiré par le minois d’une minette, Sur elle, Stradivarius jette son dévolu, c’est la fête.
Vous pouvez lui lancer pantoufles, livres, imprécations, Il entonne à pleine voix, sans hésitations, Des suppliques qui feraient pâlir la Traviata, Mais c’est plutôt l’auditeur qui verdit, voilà.
Il devient tout vert de rage, Car il n’apprécie pas ce ramage. Oh, pauvres gens, craignez cette mi-août, Où Stradivarius entame ses miaous, c’est fou !
Il chante faux, atrocement faux, Et les gens le trouvent bien trop haut. Mais Stradivarius, le chat, s’en moque, Il continue à chanter, même si on le choque.
Il chante son amour aux minettes, Et les gens se bouchent les oreillettes. Mais Stradivarius, le chat, n’en fait pas grand cas, Votre nuit, il brise en un puissant fracas.
Dès le soir, le chat chante, sans souci de l’heure, Ses amours, son désir, en troubadour moqueur. Gardons en mémoire, en ces moments ingrats, Que même un doux ronron peut être un tracas.
Il nous enseigne, avec ses miaous sans fin, Que l’amour, même chanté, n’est pas toujours divin. L’amour, parfois bruyant, souvent indompté, Peut devenir un fardeau pour la tranquillité.
En cette leçon, retenons avec soin, Que l’amour, même vrai, évite trop d’entrain !
Sur la scène d’une cuisine, un chat noble et fier, Lançait au ciel ses plaintes, comique en son affaire : « Ces croquettes ne sont plus fraîches, quel malheur ! » Clamait-il avec grandeur, dans sa douleur.
« Si vous voulez que je me sustente, Il faut écourter mon attente ! Ces croquettes sont là depuis deux heures, Elles ont perdu leur saveur, quelle horreur ! »
« Oh esclaves cruels, mettez-vous au travail, Apportez-moi de nouvelles saveurs sans faille. Il faut que le fumet aiguise mon appétit, Que la croquette croque sous mes dents, c’est ainsi. »
« Et donc, pour qu’elle ne ressemble à un chewing-gum, Un résidu caoutchouteux, à peine bon à jeter, hum, Allez, mettez-vous en peine, soulagez ma souffrance ! Car sans croquettes fraîches, quelle existence ? »
Le tenancier, entendant ces mots, se mit à rire, Et lui dit : « Votre altesse, ne vous déplaise, Vous avez l’appétit d’un roi, et l’art de la scène. Mais point de tourment, votre festin approche, que nul ne s’en mêle ! »
Et tel Jean de La Fontaine, en ces vers je m’épanche, Sur les caprices félins, qui à nos cœurs se lancent. Car même un chat, en ses humeurs gourmandes, Peut nous donner de la joie, autant que l’on s’y attende.
Chers amis navetteurs, accrochez vos ceintures (si vous en trouvez une dans ces rames bondées) et préparez-vous pour un voyage extraordinaire au cœur de la dernière campagne publicitaire de la SNCB. Cette noble institution nous promet monts et merveilles sur les rails belges, des promesses qui vont s’avérer stupéfiantes (Normal, vu les rails) !
Tout d’abord, louons l’ingéniosité sans limite de nos amis de la communication qui, avec la délicatesse d’un hachoir mécanique, nous débitent la saucisse radiophonique rêvée d’un trajet en train transformé en moment de pur bonheur. Ah, le train, ce doux cocon où l’on se détend, où l’on médite sur l’avenir de la planète tout en contemplant, émerveillé, la joie de nos enfants jouant paisiblement. Un tableau idyllique, n’est-ce pas ? Mais attendez, avez-vous déjà pris le train récemment ? Car à moins d’avoir pris un joint en plus du train, cela est strictement impossible !
Commençons par le commencement : trouver une place. Un défi digne des douze travaux d’Hercule, sauf que vous, pauvres mortels, n’avez ni la force ni la bénédiction des dieux. Vous voilà donc, errant telle une âme en peine, enjambant les sacs dans des couloirs bondés, à la recherche d’un siège qui est plus une légende urbaine qu’une réalité tangible.
Et que dire des preuves la fiabilité des trains, plus fréquentes que les apparitions de l’Arche perdue ? « C’est pas notre faute », s’écrie la SNCB, brandissant fièrement la bannière de la fatalité. Ah, si seulement on pouvait blâmer Zeus et ses colères pour ces désagréments quotidiens ! Mais non, il semblerait que le manque de ponctualité et les suppressions soient des spécialités locales, des petits caprices de notre cher réseau ferroviaire.
Passons aux interactions humaines, ces doux moments de partage entre passagers et personnel. Ah, quelle joie d’échanger quelques mots avec un contrôleur ! Mais hélas, depuis décembre, cette espèce semble en voie de disparition. On les entend encore, mais quant à les voir, c’est une autre histoire. Chassés par des procédures techniques raccourcies et par la crainte de se confronter à la foule des navetteurs, plus irrités qu’une meute de loups affamés, ils se font presque aussi fantomatiques aux heures de pointe que les guichetiers dans un arrêt en zone rurale. Si nous les voyons, c’est disposés en ribambelles aux heures creuses, le pointeur entre les dents et le plus souvent encadré d’un sympathique duo d’hommes en rouge.
Et enfin, le comble de l’ironie ou du manque de respect : nous vendre l’idée que prendre le train, c’est se détendre. Se détendre ? Dans une rame où l’air est aussi rare que les licornes, où chaque trajet ressemble à une épreuve de Koh-Lanta, où l’incertitude règne en maître sur l’horaire de votre arrivée (si arrivée il y a) ? Chapeau bas, SNCB, pour cette campagne d’une audace frôlant l’absurde, où le rêve vendu contraste de manière si grotesque avec la réalité vécue. Un peu de rêve, ça ne fait jamais de mal, mais quand le rêve se transforme en cauchemar éveillé quotidien, on préférerait sans doute rester au lit.
En conclusion, chers amis, la prochaine fois que vous verrez une de ces publicités féeriques de la SNCB, souvenez-vous : le pays des merveilles est souvent juste un mirage. Surtout quand on est debout, serré comme une sardine dans une boîte, se demandant si, pour une fois, le train arrivera à l’heure.
Des murs, S’élevant contre la nature, contre l’aventure, Enfermant les pensées, les rêves, Dressant entre nous des barrières sans trêves.
Des murs dans le cœur de l’homme, Se construisant, s’érigeant, et résonnant, Dans le silence d’un monde en quête de sens, Des murs, témoins muets de notre existence.
Des murs contre l’eau, contre les mots, Résistant, luttant contre les flots, Des murs qui séparent, qui unissent, qui blessent, Et qui, dans leur silence, confessent.
Des murs, des murs, des murs, Et des poètes, des rêveurs, à la gâchette, Pour peindre des fresques sur ces toiles de béton, Des murs qui racontent nos histoires, nos chansons.
Des murs, échos muets de nos peurs, Se dressant, fiers, dans l’erreur, Des murs qui enferment, qui défigurent, qui oppriment, Témoins silencieux de nos abîmes.
Des murs, symboles de notre fin, Qui séparent, qui tranchent le destin, Des murs qui s’élèvent, mais qui, en vérité, tombent, Effondrement de nos rêves, de nos ombres.
Alors, quand l’humanité, face à ces murs, se retrouvera, Quand au pied de ces géants, elle tombera, Peut-être, dans sa chute, trouvera-t-elle la clé, Pour prier, se lamenter, ou enfin se relever.
Des murs, Des murs, Des murs.
Au pied du mur, dans l’écho de nos silences, Peut-être naîtra l’espoir, l’ultime chance, Pour que, de ces murs, nous tirions une leçon, Et que s’ouvre enfin la porte de la raison.
Et voilà que les murs, au fil du temps, Se métamorphosent sous nos yeux ébahis. De barrières froides en refuges cléments, Ils deviennent temples, cathédrales, édifices unis.
Ces murs-là, gardiens d’une harmonie retrouvée, Ne divisent plus mais unissent en une étreinte chaleureuse. Dans chaque recoin, dans chaque pierre posée, Et dans leurs enceintes, l’amour et la paix se font précieuses.
Au sein de ces murs sacrés, les cœurs se rejoignent, Dans une symphonie d’espoirs et de prières partagées. Les vitraux racontent des histoires, où se joignent Les âmes en quête d’une lumière jamais égarée.
Des murs, maintenant témoins de notre unité, Des sanctuaires où l’humanité revoit le jour. Ils résonnent des chants de fraternité, Et voici l’écho de notre esprit, de notre amour.
Ainsi, ces murs, jadis froids et de désaccords, Se dressent maintenant en gardiens de notre foi commune. En leur sein, se tissent les liens les plus forts, Dans l’embrasement d’une paix, sous une même lune.
Dans les pages blanches de l’hiver éternel, Se dessinent les pas d’un invisible carrousel. Un ballet muet sous la lune argentée, Un souffle de vie, dans la neige estampée.
Une étoile filante, un voeu suspendu, Les empreintes s’égarent, puis se sont perdues. Comme un pèlerin qui cherche son chemin, Elles parlent d’aventures, d’amour et de destin.
Dans le grand livre du monde, ces traces éphémères, Sont les lettres d’une histoire, ouvertes à la lumière. Peut-être qu’un chien fidèle, ou un chat indépendant, A laissé derrière lui, le parfum du vent.
« Où vas-tu, compagnon de l’ombre et du silence ? Quelle est ta quête, quel est ton espérance ? Dans le firmament pur, quel est ton étoile ? Dans l’étreinte de l’hiver, qui pousse ta voile ? »
Ainsi, dans l’immensité blanche et immaculée, Les empreintes sont des rêves, à la réalité prêtée. Chacun peut y voir son histoire, son sentier, Dans ces traces laissées, par un hiver enchanté.
Là où les traces se fondent dans l’immense blancheur, S’invite un doux murmure, un appel au voyageur. « Ne ferme point les portes de ton regard curieux, Laisse l’inconnu t’inviter au jeu mystérieux.
N’enchaîne point le vent par une seule pensée, Mais ouvre grand les voiles à l’imagination dressée. Laisse le mystère guider tes rêves éveillés, Dans les empreintes de la neige, les contes sont scellés.
Ce n’est pas une fin, ni un début, c’est un chant, Une invitation à voir plus grand, plus avant. Car dans chaque empreinte, un monde s’épanouit, Une porte vers l’infini doucement s’entrouvre et luit.
Ouvre donc les portes de ton esprit, laisse-toi porter, Par les mille et une histoires que la neige peut conter. Car dans ce cliché, il n’y a pas une vérité à trouver, Mais une infinité de portes, pour l’imagination à dévoiler.
Ainsi, la poésie nous invite à la contemplation, À ne pas clore les portes de nos propres interprétations. Dans les traces laissées par une présence furtive, Chacun y trouve un appel à penser la vie, intuitive.
Mais chaque pas est un poème qui s’ignore, Une quête silencieuse qui interroge. Que cherche l’âme solitaire dans ce désert gelé ? Est-ce l’écho d’un autre, ou son propre reflet ?
Dans une époque où la banalité du mal s’affiche en première page avec la régularité d’un métronome en dérangement, les médias, dans un élan de créativité morbide, nous annoncent le « premier féminicide de l’année » en Belgique. Un titre qui résonne avec autant de délicatesse qu’un coup de cymbale dans un service funéraire.
Oui, mesdames et messieurs, on pourrait croire à une macabre compétition où l’on compterait les points, ou plutôt les corps, avec une désinvolture qui ferait frémir même les plus endurcis des statisticiens. « Premier de l’année », comme si l’on attendait avec impatience que la boîte de Pandore de la nouvelle année dévoile ses horreurs, prêts à cocher une case de plus dans notre bingo des malheurs humains.
Et quelle ironie dans cette annonce, où la mort tragique d’une femme, un drame intime et bouleversant, se voit transformée en un fait divers, un chiffre, un simple point de repère dans le calendrier de l’absurdité humaine. On pourrait presque entendre les murmures des rédactions : « Ah, enfin, notre premier féminicide, nous commencions à nous impatienter ! ».
L’absurdité ne s’arrête pas là. Pendant que nous traitons ces tragédies comme de vulgaires statistiques, le monde continue de tourner, indifférent à la souffrance et à la perte. Les conflits, les violences, les catastrophes naturelles, tous rangés et catégorisés, prêts à être servis avec le café du matin.
Enfin, n’oublions pas le rôle joué par nous, spectateurs passifs, consommateurs voraces de ces nouvelles croustillantes. Nous voilà transformés en juges distraits d’une réalité show morbide où chaque nouvelle édition apporte son lot de désolation et de chagrin, servi sur un plateau d’argent par les médias.
Alors, en cette nouvelle année, pendant que nous comptons les « premières fois », peut-être devrions-nous prendre un moment pour réfléchir sur la banalisation de la tragédie. Après tout, derrière chaque « première fois » se cache une histoire humaine, une perte irréparable, un rappel que certains compteurs ne devraient jamais avoir besoin d’être remis à zéro.
Ah, voici l’heure des vers, des rimes enjouées, D’une chatte au regard plein de mille pensées, D’Olympia rêvée, muse en velours grisée, Qui, dans un doux délire, s’est vue transfigurée.
Devant l’objectif, elle pose, altière et feutrée, Dans l’ombre d’un Manet, elle se croit dessinée, Un chien, compagnon fidèle, par l’art convoité, Lui porte, en hommage, l’herbe aux chats, parfumée.
« Que de regards sur moi, oh douce volupté! Je suis l’étoile, le centre, la pure beauté! » Chuchote-t-elle, en ronronnant, cœur apaisé, Avant que Morphée, l’emporte, en sa majesté.
Et dans ses songes flottent, tendres et colorés, Des rubans d’admirateurs, en l’air, éparpillés, Elle, Olympia, en son panier couronnée, S’endort, l’âme légère, d’illusions dorée.
En observant Luna, cette chatte, si majestueusement postée sur l’escalier, je ne peux m’empêcher de sourire devant les vestiges de son récent carnage de papier peint. Son regard, mi-narquois, mi-fier, me transperce. Je l’imagine alors, gonflée d’une fierté toute féline, prenant d’assaut Broadway. Dans mon esprit, elle descend avec grâce ce grand escalier, au rythme d’une musique trépidante, entourée d’une troupe de danseurs éblouis. Ah ! La fierté des félins devant leurs méfaits est vraiment une scène à part entière !
Dans ce monde en plein naufrage, où les vagues de l’absurdité submergent nos esprits, une lueur d’obscurité persiste. L’humanité, ce navire ivre, conserve ses caprices essentiels. Car en dépit des mers qui engloutissent nos terres, des cieux qui se courroucent, et des démocraties qui se transforment en farces macabres, une question cruciale subsiste : l’ananas sur la pizza.
En Italie, patrie sacrée de la pizza, l’incorporation de cet ananas est perçue comme une hérésie gastronomique, une offense à la papille insoutenable. Mais ne jetons pas toutes nos tomates sur nos amis italiens, car le reste du monde nage également dans les méandres de l’absurdité.
Imaginez, un instant, que dans notre France bien-aimée, terre de révolution et de raffinement, on substitue les bustes de Marianne par ceux de Marine… Excusez-moi, je m’égare. L’extrême-droite au pouvoir en Italie ? Un simple grain de sable. Les océans qui grignotent nos côtes ? Une brise d’été. Mais l’ananas sur la pizza, voilà le vrai scandale !
Pendant que l’Europe, cette vieille dame qui perd son souffle, vire du bleu au marron, nous, les intellectuels de zinc, les philosophes de comptoir, nous nous engouffrons dans des débats cruciaux : chocolatine ou pain au chocolat ? Voilà la question qui mérite toute notre ferveur, notre passion, notre verve. Les politiciens jouent avec le feu, mais tant que notre baguette reste croustillante et notre café brûlant, nous sommes bien.
Cependant, mes chers compatriotes, n’oublions pas que dans ce cirque de l’absurdité, nous sommes les spectateurs, les acteurs, parfois même les clowns. Lorsque nos cités côtières se noieront et que le thermomètre indiquera 50 degrés à l’ombre, nous pourrons trouver du réconfort en disant : « Au moins, notre pizza est indemne d’ananas. » Et dans un soupir d’apaisement, nous comprendrons que les véritables questions de notre époque sont loin de celles que nous pensions.
Mais soyons justes, ne condamnons pas trop sévèrement nos amis italiens, ni nous-mêmes d’ailleurs. Pendant que nous débattons de l’ananas sur la pizza, plus de 20 000 âmes ont trouvé la froideur des vagues depuis 2014, cherchant refuge sur nos côtes. L’Europe, cette forteresse de la civilisation, semble aveugle face à ces tragédies, alignant les destins brisés comme des perles sinistres sur un collier d’inhumanité.
Ah, l’Europe ! Elle a réussi le prodige de transformer la mer Méditerranée, berceau des civilisations, en un cimetière aquatique. Antonio Vitorino de l’OIM parle de « normalisation des décès ». Pourtant, ces tragédies ne semblent pas ébranler notre conscience collective autant que la querelle chocolatine contre pain au chocolat.
« On évoque la pire tragédie maritime des dernières années en Grèce », dit-on. Mais que sont ces tragédies face à la grande question de savoir si l’ananas a droit de cité sur une pizza ? Alors que les migrants sont refoulés, écartés par des politiques dissuasives, nous, citoyens du Vieux Monde, nous déchirons sur des nuances pâtissières. Les politiques migratoires européennes sombrent dans l’abîme, mais notre talent pour l’indignation à l’égard de l’insignifiant demeure, lui, remarquablement à flot.