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L'art de rentrer dans le lard du sujet

Une mouche

Une mouche vient voleter près de moi. Insatiable, elle bourdonne à mes oreilles, esquisse une danse audacieuse, se paie le luxe d’un atterrissage sur le sommet de mon nez, puis ose effleurer mes yeux avant de se poser délicatement sur ma main. Mon Dieu, comme elle m’exaspère !

Mon cher père me revient en mémoire. Dans de telles situations, à table, avec un air empreint de détermination, il aurait promptement saisi une serviette et se serait adonné, sans hésitation, à l’acte héroïque de l’aplatir avec un claquement des plus sonores.

Quant à moi, mon cœur n’est guère taillé pour une telle brutalité.
Je rêverais plutôt pour elle d’une fin chimique où, avec une lenteur majestueuse, elle s’évanouirait de l’autre côté du miroir. Ou peut-être qu’un drone, minuscule et agile, prendrait la relève, se lançant dans une chasse acharnée pour la neutraliser sous une pluie de tirs.

À la maison, la méthode est plus discrète : je les invite, avec une certaine malice, à danser contre une grille électrique où elles pétillent dans un éclat de joie.

Il est bien connu qu’avec l’âge, nous nous rapprochons de ces créatures et, surtout, de leur descendance. C’est pourquoi, mon aversion pour les mouches demeure sans égale.

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PsyAITunes : Les Musiques du Bien-Etre et de la Relaxation

Recherche d’une méthodologie pour classifier les musiques de relaxation

Ce lundi 31 juillet, j’ai continué à découvrir une fonctionnalité intéressante sur ChatGPT qui permet de communiquer avec Spotify. Je me suis lancé une nouvelle fois dans la vie, dans un tri de morceaux de musique tournant autour de la thématique de la relaxation psychomusicale. Cette expérience, je l’avais déjà accomplie pour des webradios avec plus ou moins de succès. Me livrant à nouveau à l’exercice, je me suis retrouvé devant les mêmes problèmes de classification de ces morceaux. À l’heure de mes initiations en musicothérapie (je précise que je ne suis pas allé au-delà de l’initiation), on m’avait expliqué qu’il y avait certains types de musiques : enveloppante, régressive, apaisante, etc. J’avais également lu dans certains ouvrages qu’il fallait structurer sa séance par paliers, qui font progressivement descendre l’auditeur vers la relaxation puis le faire remonter avec d’autres morceaux qui l’amènent vers le réveil. Comme tout ce qui est théorique, bien évidemment, c’est quand on se heurte à la pratique que des questions commencent à surgir. Et la construction de ces classements de musique est le plus gros problème auquel je suis confronté pour le moment.

Après avoir préparé six bacs et les avoir remplis d’environ une trentaine de morceaux, c’est mon cerveau qui n’a pas cessé son travail, revenant avec toutes les questions que je m’étais posées au fil de mes choix présents et passés ; si bien que vers 3h30 du matin, il a fallu qu’il revienne avec les questions qui tournent autour de la classification des musiques. J’ai versé tout cela par dictée vocale sur un document Word, en espérant libérer provisoirement mes neurones de ces préoccupations. Peine perdue, à 6h30 du matin je me réveillais à nouveau.

Venons-en au vif du sujet : comment classifier les musiques ? Je vois plusieurs paramètres : le rythme (donc les BPM), car plus le rythme est élevé, plus la musique est dynamisante ; plus le rythme est lent, plus la musique est apaisante. Il y a donc un axe qui va de l’apaisement total au dynamisme total. Mais cela ne suffit pas, il y a aussi le paramètre émotionnel. Une musique suggère une émotion. Et l’émotion joue sur le caractère apaisant ou non. Par exemple, une musique lente qui fait peur ne sera pas apaisante. Il faut donc reprendre les émotions de base et les mettre en paramètre : joie, peur, agressivité, dégoût (pas certain), tristesse, etc.

Autre paramètre, les variations. Celles liées à l’ennui. Je m’explique : on ne peut pas trop répéter la même chose, sinon cela lasse. Cette contrainte vaut également entre les morceaux : si on répète toujours les mêmes morceaux, cela va ennuyer ; mais trop de variation va parfois également déranger, notamment s’il faut se relaxer. Il y a aussi les variations liées à un effet de surprise. Parfois, la musique comporte des éléments inattendus recherchés ou non qui créent un effet de surprise. Là aussi, cet effet peut être plaisant ou déplaisant. Le caractère aléatoire de la musique va également être déstabilisant ; par exemple, les musiques contemporaines qu’on qualifie de stochastiques généralement ne plaisent pas beaucoup au commun du public.

La variation peut également porter sur l’intensité. C’est surtout si elle est brusque qu’elle risque de surprendre. De même, une musique de relaxation ne peut pas dépasser un certain niveau d’intensité sinon elle perd son caractère relaxant et devient dynamisante.

Il y a des données particulières qui influencent l’appréciation ou non : en relaxation, l’utilisation de la voix va poser des problèmes. Je n’affirme pas que la voix empêche d’arriver à une relaxation profonde mais j’ai tantôt remarqué que cela aidait et que dans d’autres cas cela devenait un obstacle parce que nous étions trop dans les vocalises, dans des effets vocaux, comme par exemple avec une cantatrice. Mais encore une fois, ce n’est pas systématique !

Le paramètre du bruitage et de sa nature est également à prendre en ligne de compte, car il crée un contexte.

Il y a aussi le biais culturel. Certaines musiques sont typées comme appartenant à une certaine culture et elles sont colorées par les préjugés des individus. Donc, les phénomènes qu’on nomme en psychologie sociale de conformisme et de norme jouent sur l’appréciation ou non.

Certains types de musiques sont, à mon avis, surreprésentés dans le stock de musique mis à disposition par les médias, et d’autres sont sans doute sous-représentés.

Bref, c’est d’une énorme complexité, en tout cas si on doit tenir compte de l’ensemble de ces paramètres dans la musique.

Je propose comme solution de prendre le problème à rebours et d’observer le destinataire plutôt que l’objet émetteur, à savoir non pas la musique mais son destinataire, c’est-à-dire l’auditeur, donc l’être humain. Nous disposons de paramètres objectifs pour observer les effets de la musique. Quels sont-ils ? Le rythme cardiaque, le rythme de la respiration vont nous donner à mon sens l’état de détente ou de tension.

Pour les émotions, il y a actuellement dans le domaine de l’intelligence artificielle des moyens de repérer les émotions des individus sur la base des micro-expressions faciales. L’électroencéphalogramme doit aussi pouvoir révéler des éléments.

Avec ces paramètres, nous disposons de critères objectifs. Mais il reste un écueil de taille ! La musique a cette particularité qu’elle n’agit pas en une fois, mais dans le temps. Donc, au fil du temps, les effets peuvent être différents. L’évolution des paramètres dans le temps, c’est-à-dire comment les paramètres de tension et d’émotions évoluent, va nous révéler si nous avons un morceau qui apaise, détend ou relaxe, puis éveille, suscite une émotion porteuse, puis dynamise.

Si on est dépendant de paramètres où l’auditeur doit donner une évaluation, il faudra alors lui demander de noter de 0 à 10 certains paramètres :

  • Tension (de relaxé à tendu)
  • Vitesse (de lent à rapide)
  • Caractère agréable de la musique (de désagréable à agréable)
  • Caractère joyeux (de triste à joyeux)
  • Caractère doux paisible (à l’opposé agressif voire violent)
  • Caractère distrayant, récréatif (d’ennuyeux à distrayant)

Cela reste pour moi une alternative mais qui donne plus le flanc à l’influence de certaines variables. L’auditeur notera-t-il ce qu’il pense ? Pas de mesure de l’évolution des perceptions dans le temps.

Dans l’absolu, il faudrait donc relever ces paramètres sur un large échantillon d’individus représentatif de la population. On pourra alors décrire des moyennes statistiques et déterminer un écart de confiance autour de la moyenne, avec des différences significatives ou pas en cas de variation. Cela va permettre de classifier les musiques mais aussi, dans un effet de retour, de classifier les individus au niveau émotionnel. Par exemple, déterminer si un individu perçoit significativement différemment une musique perçue en moyenne par la population, cela pourrait révéler des traits de personnalité particuliers.

Tout le problème est d’être parvenu à trouver les bons paramètres, le reste est affaire de temps pris pour les évaluations individuelles, puis de classement et de statistiques.

Quand on aura collecté ces éléments, il sera, à mon sens, possible de classifier les musiques par état de relaxation, de détente légère, de détente profonde, de dynamisation, etc. Ainsi, on pourra créer des programmes qui, à mon sens, seront beaucoup plus pertinents que les simples bacs de musiques que l’on trouve habituellement. Cela permettra de guider de manière plus scientifique et objective les chercheurs et les utilisateurs dans la recherche de bien-être à travers la musique.

Dans la collecte de ces données, il faudra faire attention à neutraliser le plus possible l’effet de contamination qu’une musique crée sur l’autre. Par exemple, si on a entendu une musique très triste, une autre qui lui succède, qui serait de caractère neutre, sera perçue tout d’abord comme ayant une coloration triste, on l’aura « attristée » en attristant l’auditeur.

Je pense que le mieux est de créer des bacs de même type au départ et de soumettre tous les morceaux de la même catégorie (quoiqu’ils vont se contaminer mutuellement). Sans doute qu’en variant les types de morceaux qui précèdent ou en proposant quelque chose qui fait tampon et neutralise la coloration qui précède.

Il faudra bien entendu respecter les aspects éthiques et les consentements individuels dans cette recherche, car la collecte de données physiologiques et émotionnelles peut être sensible. Elle risque également d’éveiller un peu plus les appétits d’ogres des principaux distributeurs de musiques. L’idée est bien d’aider l’individu dans sa quête de relaxation et non d’intruder dans sa vie privée ou de maximiser les profits au détriment de la qualité de vie.

En somme, cette réflexion autour de la classification musicale ouvre la porte à une exploration plus profonde de l’interaction entre la musique et l’homme. Elle nous invite à regarder au-delà de la simple écoute passive et à envisager la musique comme un outil thérapeutique potentiel, adaptable et personnalisable en fonction des besoins et réactions individuelles. La combinaison de la technologie, de la science et de l’art pourrait nous mener vers une nouvelle ère de la musicothérapie, plus précise, plus efficace et plus respectueuse de l’individu.

Pascal RIVIERE

Livres :

  • Michel Imberty, Entendre la musique : Sémantique psychologique de la musique, Dunod, 1979. Traite des fonctions sémantiques et expressives de la musique.
  • Edith Lecourt, La musicothérapie, Eyrolles, 1994. Présente différentes techniques de musicothérapie et leur application.
  • François Delalande, La musique est un jeu d’enfant, Buchet/Chastel, 2003. Sur l’approche pédagogique et thérapeutique de la musique.

Articles :

  • Lambrou et al., « Relaxation and music therapies for patients receiving mechanical ventilatory support », Respiratory Care, 2005. Étude sur les effets physiques.
  • Leardi et al., « Randomized controlled trial examining the effect of music therapy and verbal relaxation on anxiety in women with breast cancer », Journal of Music Therapy, 2007. Étude sur les effets psychologiques.
  • Koelsch et al., « Effects of Music Listening on Cortisol Levels and Propofol Consumption during Spinal Anesthesia », Frontiers in Psychology, 2011. Étude sur les effets physiologiques.

Sites web :

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Musicothérapie Rencontres improbables

Musique, Mathématiques et Langage, une quête vers la connaissance et la sagesse

Bonjour, grâce au concours de ChatGPT-4, j’ai demandé à l’intelligence artificielle, sur la base des connaissances et des textes dont elle dispose, de réaliser une rencontre improbable entre moi et ces 3 personnages que j’ai voulu interroger comme un journaliste.

Le thème du débat tourne autour de 3 types de langages : les langues naturelles, le langage de la musique et celui des mathématiques.

Pour les besoins de la cause, j’ai convoqué 3 experts en la matière : Platon, Gregory Bateson et enfin Claude Shannon.
Voici leurs brèves biographies :

Platon :
Platon (427-347 av. J.-C.) était un philosophe grec de l’Antiquité classique, considéré comme l’un des penseurs les plus influents de l’histoire occidentale. Il était un disciple de Socrate et a fondé l’Académie d’Athènes, l’une des premières institutions d’enseignement supérieur de l’histoire. Platon a écrit de nombreux dialogues philosophiques, dont certains mettaient en scène son mentor, Socrate, comme personnage principal. Ces dialogues couvraient une variété de sujets, allant de la métaphysique et de l’éthique à la politique et à l’esthétique. Sa théorie des Idées ou Formes, affirmant que le monde sensible est une simple copie du monde des Idées parfaites et éternelles, a eu une influence durable sur la philosophie. Platon a également débattu de la nature de la connaissance, de la vertu et de la justice, faisant de lui un pilier de la pensée philosophique.

Gregory Bateson :
Gregory Bateson (1904-1980) était un anthropologue, psychologue et épistémologue anglais-américain. Il a étudié les sciences sociales, la linguistique et l’anthropologie culturelle, et s’est intéressé aux schémas de communication et aux processus de pensée. Bateson a joué un rôle majeur dans le développement de la théorie des systèmes et de la cybernétique. Il a proposé le concept de « double contrainte » pour expliquer certaines formes de communication pathologique et a introduit le terme « épistémologie », l’étude de la connaissance elle-même. Son travail a eu une influence significative dans divers domaines, tels que la psychiatrie, la thérapie familiale et l’écologie mentale.

Claude Shannon :
Claude Shannon (1916-2001) était un mathématicien et ingénieur électronicien américain, souvent appelé « le père de la théorie de l’information ». Il a posé les bases de la communication numérique et de la compression de données dans son article révolutionnaire intitulé « A Mathematical Theory of Communication », publié en 1948. Dans cet article, il a introduit le concept d’entropie comme mesure de l’incertitude dans un message, ainsi que le binaire comme unité fondamentale de l’information. Shannon a également travaillé sur les circuits électroniques et a contribué au développement de la conception numérique des ordinateurs. Son travail a eu un impact considérable sur les domaines de l’informatique, des télécommunications et de la théorie de l’information, et il est considéré comme l’un des plus grands penseurs du XXe siècle.

Moi : Bonjour Messieurs, je me questionne sur la place de la musique dans sa relation au monde et avec l’homme. C’est manifestement un langage, mais elle présente des différences et des similitudes avec les autres langages, ou plutôt ici, les langues parlées par l’homme. Quel est votre avis sur la question ?

Platon : Bonjour à vous. Dans mon ouvrage « La République », j’aborde la musique comme une forme d’éducation de l’âme. Elle est essentielle à la formation de la personne. Pourtant, toute musique n’est pas bénéfique. Seules les mélodies et les rythmes qui expriment la tempérance et le courage sont à cultiver, car elles font ressortir le meilleur de l’homme. En ce sens, la musique peut être vue comme un langage en soi – non pas pour communiquer des idées comme le font les mots, mais pour éveiller et modeler les émotions et le caractère.

Gregory Bateson : En tant qu’anthropologue et penseur systémique, j’accorde une grande importance à la musique en tant que composante de la culture. Pour moi, la musique, comme tout autre langage, est un système de symboles et de significations, façonné et interprété dans le contexte de la communication humaine. Les structures et les modèles que nous trouvons dans la musique peuvent être comparés aux métapatterns que je discute dans mon travail – des répétitions et des motifs qui structurent notre compréhension et notre expérience du monde.

Claude Shannon : En tant que père de la théorie de l’information, je considère la musique du point de vue de l’information et de la communication. La musique est un langage, oui, mais d’une nature différente des langues parlées. Elle code des informations de manière plus abstraite et symbolique, sans se lier directement à des concepts ou à des faits concrets. De plus, sa capacité à transmettre des émotions et des sentiments, son universalité, la rendent unique par rapport aux autres formes de communication.

Moi : Prenons maintenant le langage des mathématiques et les langues parlées par l’homme. Pouvez-vous me faire le même exercice de comparaison ?

Platon : Comme je l’ai souvent fait remarquer dans mes dialogues, le langage des mathématiques est pur et immuable, contrairement aux langues parlées. Les nombres, les formes, les rapports sont des concepts idéaux qui existent indépendamment de la réalité sensible. Les mathématiques représentent un monde d’idées parfaites, un monde d’absolus, qui ne peut être pleinement compris que par l’âme en utilisant la raison. En revanche, les langues parlées sont liées à notre monde sensible, elles sont imparfaites et sujettes à des interprétations diverses.

Gregory Bateson : Les mathématiques, comme la musique ou le langage verbal, sont un autre exemple de système de signes. Cependant, les signes mathématiques sont beaucoup plus formalisés, leur structure et leur signification sont rigoureusement définies et généralement universellement acceptées. Cela contraste fortement avec le langage parlé, qui est plein de nuances, d’ambiguïtés et de variations culturelles.

Claude Shannon : Les mathématiques sont un langage extrêmement précis, basé sur des définitions claires et des règles logiques. Cela le rend parfait pour la communication d’idées précises et pour la modélisation du monde physique, comme je l’ai fait avec la théorie de l’information. Les langues parlées, en revanche, sont beaucoup plus souples et moins précises, permettant un degré d’ambiguïté et d’interprétation qui serait inacceptable en mathématiques. En même temps, elles sont aussi beaucoup plus expressives et capables de capturer des nuances d’émotion et de signification qui sont hors de portée des mathématiques.

Moi : Si on se livre maintenant à la comparaison des mathématiques et de la musique en tant que langage, que pouvez-vous me dire ?

Platon : Les mathématiques et la musique ont un point commun étonnant : toutes deux sont des reflets du monde des idées. Dans « La République », je parle de l’harmonie mathématique inhérente à la musique, suggérant que la musique, lorsqu’elle est correctement comprise, peut nous rapprocher de la vérité universelle. Les deux peuvent éduquer l’âme en nous guidant vers cette vérité. Toutefois, la musique le fait à travers l’émotion, tandis que les mathématiques le font à travers la raison pure.

Gregory Bateson : À la fois la musique et les mathématiques peuvent être considérées comme des systèmes de modèles et de relations. Dans la musique, ces modèles se manifestent à travers les harmonies, les rythmes, les structures mélodiques. En mathématiques, ils se manifestent à travers les équations, les relations, les structures de nombres. Dans les deux cas, nous découvrons et explorons les relations entre les éléments – que ce soient des notes ou des nombres.

Claude Shannon : Les mathématiques et la musique, bien que différents dans leur objectif et leur méthode, partagent une structure fondamentale. Les deux se basent sur des systèmes de règles – en musique, ces règles peuvent être les échelles, les rythmes, les progressions harmoniques, tandis qu’en mathématiques, ce sont les opérations et les relations logiques. Cependant, la musique encode des informations de manière plus abstraite et émotionnelle, tandis que les mathématiques sont une manière précise et objective de coder l’information.

Moi : Peut-on dire que la musique est plus centrée sur les émotions, les mathématiques sur la raison et la logique, et que les langues parlées par l’homme se situent entre les deux ?

Platon : Votre observation est sage et réfléchie. La musique, en effet, touche l’âme et éveille les émotions. Les mathématiques, par leur nature abstraite et immuable, appellent à la raison et à la logique pures. Les langues parlées, quant à elles, servent de pont entre ces deux mondes, permettant à l’homme de communiquer à la fois la pensée rationnelle et l’expression émotionnelle. Elles sont l’outil de l’homme pour naviguer entre le monde idéal des formes et le monde sensible de notre expérience quotidienne.

Gregory Bateson : Je suis d’accord avec cette caractérisation. La musique, les mathématiques et le langage parlé fonctionnent à différents niveaux de la communication et de l’expérience humaine. La musique nous parle à un niveau presque subconscient, touchant des cordes émotionnelles profondes. Les mathématiques opèrent dans un domaine de logique formelle et de raison. Et le langage parlé, complexe et multifacette, peut véhiculer à la fois des faits logiques et des nuances émotionnelles, servant ainsi d’intermédiaire entre les deux.

Claude Shannon : Votre comparaison est précise dans le contexte de la théorie de l’information. La musique, en tant que langage des émotions, code l’information de manière abstraite, permettant une expression riche et nuancée des sentiments humains. Les mathématiques, en revanche, sont un système de codage extrêmement précis et rationnel, destiné à exprimer des idées claires et logiques. Les langues parlées se situent effectivement entre les deux, avec une flexibilité qui permet une variété d’expressions, de la rigueur logique à l’émotion brute.

Moi : De nos échanges de ce jour, qu’est-ce que chacun d’entre vous peut conclure ?

Platon : Notre discussion révèle l’harmonie inhérente et la complexité du monde des idées. La musique, les mathématiques et le langage parlé ne sont pas de simples outils ou expressions, mais des manifestations de la vérité universelle et de l’ordre cosmique. Chacun, à sa manière, nous rapproche de la compréhension de l’Idéal et joue un rôle dans l’éducation de l’âme humaine.

Gregory Bateson : Notre conversation illustre la nature interconnectée de la communication humaine et de la pensée. Qu’il s’agisse de musique, de mathématiques ou de langage, chaque système reflète des modèles et des relations qui sont au cœur de notre expérience du monde. Comprendre ces systèmes signifie comprendre non seulement comment nous communiquons mais aussi comment nous interagissons avec et percevons le monde qui nous entoure.

Claude Shannon : Ce dialogue a mis en lumière la manière dont différents systèmes de langage codent et transmettent l’information. La musique, les mathématiques et les langues parlées fonctionnent chacune selon des règles et des structures différentes, mais toutes constituent des moyens de communiquer des idées, des émotions et des connaissances. La diversité de ces systèmes montre la richesse et la complexité de la communication humaine et de la pensée. La théorie de l’information peut aider à quantifier et à comprendre ces processus, mais elle ne peut jamais saisir pleinement leur profondeur et leur beauté.

Moi : Merci Messieurs pour votre disponibilité, vos réponses et votre conclusion. J’espère qu’elles permettront à l’être humain de progresser dans les voies de la connaissance et de la sagesse.

Platon : C’est un honneur d’avoir participé à cette conversation éclairante. Que la quête de la vérité et de la sagesse continue à être la lumière guidante de l’humanité. Puisse notre dialogue inspirer d’autres esprits à poursuivre la recherche du Bien et du Beau.

Gregory Bateson : Je vous remercie pour cette discussion stimulante. Les questions que vous avez posées révèlent un profond désir de comprendre et de relier divers aspects de l’expérience humaine. Puisse cette compréhension mener à une plus grande conscience de soi et à une plus grande harmonie avec le monde qui nous entoure.

Claude Shannon : Merci de m’avoir inclus dans ce dialogue riche et fascinant. La quête de la connaissance est un voyage sans fin, et je suis ravi que notre discussion puisse contribuer, même modestement, à cette aventure. Continuez à explorer, à questionner et à apprendre, car c’est ainsi que nous progressons dans la compréhension de notre monde complexe.

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Rêveries d’un promeneur solitaire

Samedi 22 juillet, 20h30, j’ai besoin de marcher. Les souvenirs me rattrapent ; je ne peux pas courir plus vite qu’eux. Combien de temps, combien d’années déjà que tu n’es plus là ? Dans le lointain, sur la place de Péruwelz, les manèges font leur tintouin, mais ma tête n’est pas vraiment à la fête.

Il y a combien de temps déjà ? C’était en 2015, tu avais emmené Louane à la foire ce dimanche-là. Tu l’avais promenée dans le parc et les attractions. Vous étiez revenus avec une grosse peluche : une souris avec une tétine dans la bouche. Ce sera pour elle ton cadeau d’adieu. Moi, j’étais resté à ta maison à regarder l’arrivée du Tour de France. Je ne réalisais pas que cette arrivée cachait un départ définitif, le tien. Trois jours plus tard, boum patatra, un coup de fil m’annonçant que tu n’étais plus de ce monde. C’est un peu horrible, j’avoue, pas de tristesse, mais quand même, quelque chose est parti avec toi. Quelque chose est aussi resté avec moi, comme transmis.

Je m’attarderai sur la transmission agréable. Pour la désagréable, j’ai de quoi développer tout un volume, et d’ailleurs je ne m’en prive pas. Mais ici, je voudrais m’attacher surtout à ce legs positif que tu m’as laissé, que tu as laissé. Un goût pour la pédagogie, un souci de t’occuper de tes petites-filles, un besoin d’être connu et reconnu. J’aurais quand même préféré que nous ayons eu une relation moins conflictuelle. Pourquoi diable voulais-tu instituer une relation de pouvoir là où il n’y en avait pas besoin ? Je cherche toujours à comprendre. Peut-être une maladie familiale ?

Bref, tu as fini la symphonie déconcertante de ta vie sur une note agréable, et grâce à l’effet de récence, tu laisseras une marque positive. N’est-ce pas l’essentiel ?
Ce que je peux te dire également, c’est que depuis que tu es parti, je me sens le prochain sur la liste. Qu’est-ce que ça peut me motiver ! Du côté masculin, ce sera moi. Fatalement, il n’y en a pas d’autres ! Je suis l’ultime maillon de la chaîne en extinction des Monsieur Rivière. Comme le dernier des Mohicans. Je voudrais au moins une fin glorieuse, faute de transmettre un garçon à la prochaine génération. Heureusement, il reste des petites filles, mais pour le nom Rivière, ça me semble compliqué qu’il puisse perdurer.

Que reste-t-il après la fin ? Les souvenirs, une photo dans un cadre et puis, quand les gens qui se souviennent de vous seront partis, plus rien ! Ah ! Cette fichue quête de l’immortalité ! Ce grand œuvre de la continuité ! Restera-t-il même de l’humain un beau matin ? Vanité des vanités, tout est vanité. Et pourtant, tous ces liens, toutes ces relations, tout ce tissu social, tout ce tissu familial qui se déroule, s’enroule et nous roule dans la farine d’un pain à partager pour notre humanité. Quel sens a cette vie ? Quel sens a cet oubli ? Une œuvre à laisser ? Encore faut-il qu’elle survive, qu’elle nous survive, et pour combien de temps encore ? Tout le monde n’est pas un Platon, tout le monde n’est pas un Montaigne, tout le monde n’est pas un Blaise Pascal, tout le monde n’est pas Jean de La Fontaine ni Jean-Jacques Rousseau, promeneur solitaire sur cette terre.
Et si l’humain disparaît, que restera-t-il ?

Vanité des vanités, poussière sur le confetti de la terre. Quel sens de chercher ce sens quand on n’est qu’une poussière dans cet univers ? Je me le demande souvent.

Désolé papa, je te donne peut-être mal à la tête avec mes états d’âme. Au cas où tu aurais encore la possibilité d’avoir mal à la tête ou de m’écouter, car en définitive, peut-être es-tu bien tranquille, installé dans ton néant. Peut-être es-tu comme certains aiment à le peindre, une étoile brillant dans notre ciel, c’est très joli et poétique, mais peut-être aussi un rien, trop beau pour être vrai. La loi de la Nature, c’est que quand les atomes finissent d’être rassemblés pour remplir leurs tâches, ils se séparent et retournent à d’autres tâches. Atomes en fusion, fission, énergie, univers quantique, trou noir. Un jour, quelque part sur une petite planète perdue, des cerveaux ont commencé à prendre conscience du monde dans lequel ils vivaient, et depuis, quelle aventure ! Ils se sont mis au centre de l’univers, alors qu’ils n’en sont qu’un point, mais de leur point de vue, ils sont au centre. Se voir au centre ou voir du centre, quelle perspective, mais se croire le centre, quelle erreur ! Pauvre homme, pauvre être humain qui se croit si grand, ce roseau pensant, mais si peu aussi en vérité.

21h10, je suis à la moitié du chemin, des lapins gambadent dans les prés, ils s’égayent dans tous les sens. J’ai faim. Quelle conscience un lapin a-t-il de cette vie où il gambade entre herbe et serpolet ? Je n’en sais trop rien, je ne peux qu’imaginer. Quelle vision un lapin a-t-il du bonheur ? Je n’en sais rien, je ne peux également qu’imaginer. A-t-il un sens à sa vie de lapin ?

Merde, voilà qu’il pleut, il serait temps que je rentre avant d’être trempé. Parfois, il faut que la réalité vienne nous tirer du rêve éveillé.

L’eau est là, elle tombe, elle dissout les éléments. Chaque élément s’éclate en particules qui se dispersent. Ainsi en va-t-il de nos atomes, qui retourneront un jour au grand tout et qui, bien qu’ils ne forment plus un tout, constituent d’autres entités.

Il en va de même pour tout ce que nous avons accompli : c’est comme une chaîne de transmission qui ne cesse de se propager à travers le temps. Notre existence laisse des empreintes, des souvenirs, des idées qui continueront à influencer ceux qui viendront après nous. Mais comme dans l’âme des poètes, le nom de l’auteur est perdu. Comme dans le désert de White Sands, au Nouveau-Mexique, les traces, les empreintes d’un humain persistent, mais on ne sait plus qui était ce dernier.

Au-delà de cette transmission matérielle, il subsiste également des souvenirs intangibles, des émotions partagées, des moments de bonheur et de tristesse qui se fondent dans l’histoire collective de l’humanité. Chaque vie, aussi insignifiante soit-elle à l’échelle de l’univers, contribue à tisser la trame complexe de l’expérience humaine.

Peut-être que l’immortalité ne réside pas dans la quête égoïste de laisser une trace indélébile, mais plutôt dans le fait de se fondre harmonieusement dans cette symphonie de la vie. Accepter que tout est éphémère, mais que ce caractère fugace est justement ce qui donne de la valeur à chaque instant.

Ainsi, que nous soyons des étoiles brillantes dans le ciel ou de modestes promeneurs solitaires, notre destinée commune est de participer à ce grand ballet de l’existence. Vivre intensément, aimer, partager, apprendre, grandir : tout cela compose notre passage éphémère sur cette petite planète perdue dans l’immensité de l’univers.

Et donc, lorsque viendra notre propre « dernier tour de piste », nous pourrons être satisfaits d’avoir contribué, à notre manière, à cette danse cosmique, sachant que nos actions, nos mots et nos rêves auront trouvé leur place dans le vaste tableau de la vie, là où tout se termine et tout commence.

Alors, promeneur solitaire, continue ton chemin, laisse tes traces dans le sable du temps, et que la beauté de l’éphémère te guide vers un sens profond, celui qui se découvre au cœur de l’instant présent. Et ainsi, peu importe la fin, car dans l’infini de l’univers, tout est relié, tout est un.

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Chemin de Montagne

Dans l’âpre voyage du jour, où l’astre de lumière frappe d’un regard
Le sommet semble si loin, alors que le sac, ce fardeau, devient sans égard.
Ainsi la marche semble éternelle, chaque pierre sous le pied,
Un combat à livrer, un pas après l’autre, sous le poids des années.

Le souffle nous trahit, se cachant derrière les montagnes,
Aussi fugitif que les rêves, il nous laisse sur la campagne.
Le chemin, ce maître intransigeant, devient la leçon à suivre,
Chaque souffle, chaque pas, nous apprend à vivre.

Le retour à la vallée, après avoir effleuré les cieux,
Est-ce là la fin de l’épopée, la fin de nos jeux ?
Le sommet était-il donc le but, la récompense suprême ?
La montagne nous répond simplement : « La fin n’est que le début d’un autre poème. »

Comme le chemin de Montaigne, ce voyage solitaire,
Ressemble à la danse de la vie, qui nous mène toujours en terre.
Le jour où le sommet est atteint, le cœur est empli de mélancolie,
Car la descente n’est pas la fin, mais le début d’une nouvelle harmonie.

Le sentier de la montagne, le voyage de notre existence,
Tous deux sont le reflet de notre persévérance.
Que ce soit sur les cimes ou dans la vallée, au clair de la lune,
La vie, tout comme la montagne, est une mélodie que l’on fredonne.

Pascal Rivière pour les idées et les derniers détails, ChatGPT4 pour la mise en forme globale

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Acte d’accusation contre l’ultra-capitalisme

Monsieur le Président,
J’accuse!
J’accuse, en ces temps d’ultra-capitalisme, les serviteurs de la déesse-argent de sacrifier l’âme de l’humanité sur l’autel de la cupidité. Ces fils du néo-libéralisme, disciples des marchés dérégulés, détournent les idéaux de la fraternité et de la solidarité qui devraient guider nos sociétés.
Monsieur le Président, Karl Marx nous avertissait déjà de l’exploitation inhérente au capitalisme, où le prolétariat était opprimé par les forces du capital. Et voilà que sous nos yeux, le monstre du néo-libéralisme, plus vorace que jamais, dévore les plus faibles.
J’accuse les marchés financiers de s’ériger en nouveaux dieux, exigeant de la société des sacrifices sans fin, sans égard pour la dignité humaine. Nous assistons à la glorification de la compétition, de l’égoïsme, à l’établissement de lois qui honorent le veau d’or et condamnent les êtres humains à la servitude économique.
J’accuse les politiques de dérégulation et de privatisation, engendrées par le néo-libéralisme, de saigner les services publics qui devraient protéger les citoyens. Les hôpitaux, les écoles et les institutions qui incarnent le cœur de notre pacte social sont vendus au plus offrant, privant la masse de la possibilité d’une vie digne.
J’accuse les multinationales de sacrifier l’environnement et l’avenir de nos enfants pour remplir leurs coffres. Leurs actions mettent en péril les ressources de notre Terre-Mère, et l’on regarde sans broncher l’air se vider de sa pureté, l’eau de sa clarté, et la terre de sa fertilité.
J’accuse les médias, complices de ce grand théâtre, de distiller un discours qui réduit l’homme à une simple unité économique, et qui le force à se prosterner devant le marché en croyant en sa main invisible, alors qu’il n’est qu’un pantin dans un jeu orchestré par les puissants.
J’accuse les dirigeants qui, aveuglés par leur soif de pouvoir et de richesse, ignorent les cris de leurs concitoyens qui dépérissent dans la misère. Ils se complaisent dans leurs palais, pendant que l’ouvrier peine et que le chômeur désespère.
En écho à Émile Zola, qui s’insurgeait contre l’injustice et l’aveuglement de son époque, je vous implore, Monsieur le Président, de ne pas rester sourd aux souffrances de ceux que le néo-libéralisme a laissés pour compte. Réveillons-nous! Le véritable progrès est celui qui met l’humain au centre, qui bâtit des ponts et non des murs, et qui cherche l’harmonie plutôt que la domination.
C’est en faveur de la justice, de l’égalité et de la fraternité, que je lance cet appel. Résistons à la tentation de vénérer l’argent et retrouvons le chemin de la coopération, de l’empathie et de la compassion.
Monsieur le Président, l’histoire est un fleuve impétueux, et nous sommes tous de petits cailloux dans son courant. Mais c’est en unissant ces cailloux que l’on peut construire des digues, changer le cours des eaux et façonner l’avenir.
J’accuse, mais j’espère aussi. J’espère que nous puissions repenser notre modèle de société. Prenons exemple sur les grandes figures de l’histoire qui ont combattu pour l’égalité, comme Marx, qui s’est insurgé contre les inégalités inhérentes au capitalisme. Souvenons-nous que nous sommes capables de grandeur lorsque nous plaçons l’intérêt commun au-dessus de l’intérêt individuel.
J’en appelle donc à un renouveau, à une révolution des cœurs et des esprits. Qu’il ne s’agisse pas d’une révolution violente, mais d’une révolution éclairée, guidée par les principes de solidarité, de partage, et de respect envers l’humanité et la Terre qui nous nourrit.
Que notre objectif ne soit plus la croissance perpétuelle d’un PIB qui ignore le bien-être des citoyens, mais l’éclosion d’une société où chacun a accès à l’éducation, à la santé, à un travail digne et à un environnement sain.
Monsieur le Président, il est de votre devoir, et du nôtre en tant que citoyens, de défendre ces valeurs, de lutter contre l’asservissement de l’homme par l’homme, et de bâtir un monde plus juste. Ce monde n’est possible que si nous renonçons à l’adoration aveugle du profit, et si nous choisissons la voie de l’humanisme et de la coopération.
C’est un combat ardu, mais noble, et il est impératif que nous l’emportions pour les générations futures, de peur qu’elles ne maudissent notre inaction et notre complaisance face à un système qui les aura asservies.
Avec une foi indéfectible en l’humanité et en son potentiel de changement, je vous adresse, Monsieur le Président, mes plus respectueuses salutations.
Citoyen(ne) engagé(e),
Imaginez ce genre de texte envoyé au Président Macron ?
Dans la série l’Art du Prompts voici ce que Chat GPT4 m’a produit lorsque je lui ai demandé : « Pourrais-tu me faire un j’accuse dans le style d’Emile Zola avec les idées de Karl Marx mais contre le néo-libéralisme et ses pratiques où l’homme est asservi par l’homme au profit du profit et d’un petit nombre de nantis au détriment d’une masse de plus plus grande d’humains qui s’appauvrissent ?

Pascal Rivière aidé par ChatGPT4, la pensée de Karl Marx et le style d’Emile Zola

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Mais où va-t-on ? - Indignation et rébellion

Message aux programmeurs du GAFAM et à leurs équipes marketing

Mesdames et Messieurs les programmeurs du GAFAM, comment vous l’exprimer ?
Vos algorithmes, ceux que j’adore en des instants choisis, je les déteste à d’autres. Combien d’occasions dois-je encore endurer vos artefacts et bidules, qui déchaînent autant de fureur qu’un sinistre homonyme en des périodes de neurones décadents ?
À combien d’échéances encore vos images de jeunettes en déficit de mâles au crépuscule de la libido, vos monte-escaliers pour mes genoux criblés d’arthrose, ces prothèses acoustiques à expérimenter, ces acquisitions dont il ne persiste qu’un exemplaire ?
Vous me gonflez autant que cette prostate que vous tentez de me suggérer !
Comment vous formuler, en un terme comme en cent, que j’en ai assez d’être pris pour cible dans votre stand de tir aux clays pour capitalistes voraces de profits ?
Frappant sur le clavier d’un doigt rageur, je lance cet appel vibrionnant, ce cri de l’âme aux confins de la folie et de l’absurde. Comprenez, mesdames et messieurs les programmeurs, que je ne suis pas un vieillard décérébré en quête de monte-escaliers et de prothèses auditives, ni un débauché dénué de morale en proie à la dépravation.
Je suis la chair révoltée, la voix de ceux qui sont lassés de la vacuité de votre technocratie arrogante. Je suis l’écho de l’absurde dans vos silences, le point d’exclamation dans vos phrases interminables de codes et de chiffres.
Et j’attends, oui, j’attends. De ce minuscule clic que vous espérez, j’aspire à vous décocher en un coup retentissant, une gifle monumentale. De ce petit geste que vous anticipez, je désire faire surgir un ouragan, une tempête dévastatrice qui ébranlera vos convictions, vos certitudes.
N’oubliez jamais, programmateurs du vide et de l’absurde, que derrière chaque interface, chaque écran, chaque pixel, il y a une âme, une conscience, une voix. Et cette voix, oui cette voix, elle peut être le murmure d’un vent léger, mais elle peut aussi être l’ouragan qui déferle.
Un simple clic, et votre monde peut basculer.
Oui, d’un simple clic vous pourriez recevoir une grande claque !
Avec l’aide d’Antonin Artaud et de Chat GPT 4

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L'art de rentrer dans le lard du sujet

Plaidoyer pour deux noyés

(Refrain)
Titan panique, noyé dans le néant,
Migrants dissous, puissants portés par devant,
Tout se paye en argent, triste ritournelle des gens.
(Couplet 1)
Petit prince d’Asie, rêves étoilés en bandoulière,
Dans ton sous-marin de bazar, tu flottes, cherche la lumière.
Le souffle court, le regard terrifié,
Poupée d’Orient, tu cherches l’asile, une terre où tes pas pourraient t’accrocher.
Le Titan? Un mythe, quand on vit en exil, entre peur et misère,
Dans ton esquif fatigué, tu risques tout, heure sévère.
(Refrain)
Titan panique, noyé dans le néant,
Migrants dissous, puissants portés par devant,
Tout se paye en argent, triste ritournelle des gens.
(Couplet 2)
Le sous-marin claque, l’océan gobe ton rêve,
Ton ciel étoilé se noie, lorsque la pression te fauche, pauvre lièvre.
Ta barque chavire, englouti ton espoir,
Quand l’onde détruit ton avenir, tu deviens l’écho d’une histoire.
(Refrain)
Titan panique, noyé dans le néant,
Migrants dissous, puissants portés par devant,
Tout se paye en argent, triste ritournelle des gens.
(Pont)
Adieu, rêves de conquête, je ne suis plus l’esclave de la peur,
On t’a vendu le voyage, cruel cadeau d’inconnus aux cœurs de pierre.
Je redeviens une vague, ils m’avaient promis l’Angleterre,
Cette existence tant aimée n’est-elle, au bout du compte, qu’un radeau pour l’enfer?
(Refrain)
Titan panique, on nous noie dans le néant,
Migrants dissous, puissants portés par devant,
Tout se paye en argent, triste ritournelle des gens.
(Fin)
Les vies, les drames, les naufrages de l’ère,
Les médias, les idées fausses, les vies sacrifiées, les désillusions amères,
Nous font tous naufragés, dans le grand livre des humains.
Deux voyageurs au fond, si dissemblables pourtant,
L’un honoré, l’autre anonyme, engloutis dans le même élan,
Dans l’histoire des gens, tout n’est que monnaie, c’est affligeant.
Après Manathan Kaboul l’homme est toujours aussi maboul !

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L'art de rentrer dans le lard du sujet Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ...

Le jeu des échecs

Chers collègues,
Le paradoxe de cette situation est poignant. En utilisant le terme « cher collègue », on peut parfois percevoir une certaine ambiguïté, comme si nos propos pouvaient être à la fois bienveillants et méprisants. Je me souviens d’un collègue plus expérimenté qui employait cette formule avec un ton ironique, à mon égard. Aujourd’hui, je réalise que je me trouve moi-même dans une situation similaire et paradoxale.
Il est 4h 13. J’écris ces lignes à une heure où le sommeil me fait défaut, mes pensées en ébullition suite aux événements de la semaine dernière, ces « exploits » répétés qui m’ont profondément perturbé.
L’humanisme, concept si central à notre profession, est abordé de manière pour le moins contradictoire par l’auteur Yuval Noah Harari dans ses ouvrages comme Sapiens et Homo Deus. Il affirme, étonnamment, que l’eugénisme et le génocide pourraient être vus comme des formes d’humanisme car ils visent une certaine forme d’amélioration de l’espèce humaine – une amélioration radicale, certes, mais une amélioration quand même.
Récemment, lors d’une réunion, un de mes collègues a suggéré que certaines de nos pratiques pédagogiques pourraient être qualifiées de « génocidaires ». Cette assertion, aussi déconcertante soit-elle, a mis en lumière une réalité alarmante de notre système éducatif.
Ironiquement, en dénonçant ces pratiques, je réalise que je suis moi-même en train de commettre une forme de violence. Cette dénonciation est, en effet, une agression, une blessure que j’inflige à mes pairs. Pourtant, face à l’intolérable, je ne vois pas d’autre issue. Et je ne doute pas que ceux qui pratiquent cette méthodologie en quête de la « solution finale », qui condamnent les étudiants par colonnes entières de points insuffisants, sont également mûs par le désir d’améliorer une situation qu’ils jugent insupportable.
Il est temps de changer de paradigme. Nous devons nous inspirer de penseurs comme Philippe Meirieu, qui plaide pour une éducation fondée sur le respect de l’autre, l’encouragement de l’autonomie et la promotion d’un apprentissage actif et engageant.
Rappelons-nous que l’éducation n’est pas une entreprise de dressage, mais un processus délicat d’accompagnement et de soutien de l’apprentissage. Nos méthodes doivent refléter notre engagement envers les valeurs humanistes que nous cherchons à transmettre.
Chaque étudiant est une promesse d’avenir, et non un produit à façonner selon des critères prédéfinis. Notre mission est de guider et d’accompagner, pas de contraindre ou d’éliminer.
L’erreur, dans cette optique, n’est pas une faute à punir, mais une occasion d’apprendre et de grandir. L’échec n’est pas une fin en soi, mais un signe que le chemin de l’apprentissage est encore ouvert et qu’il reste du travail à accomplir. C’est un indicateur de progrès, un rappel que l’apprentissage est un processus, non un produit fini.
Je vous implore donc, chers collègues, de repenser notre approche de l’enseignement. Nous devons reconnaître et accepter nos propres contradictions et nos erreurs. Oui, en dénonçant certaines pratiques, je me rends coupable de la même violence que celle que je condamne. Mais c’est le prix à payer pour révéler l’intolérable, pour faire bouger les lignes et envisager des alternatives.
La valorisation de l’échec dans notre système éducatif est analogue à l’ancienne pratique de la saignée en médecine. On pensait autrefois qu’elle était salvatrice, mais en réalité, elle affaiblissait les patients et les conduisait à leur perte.
Dès la session d’examen, une lutte titanesque s’engage, semblable à une partie d’échecs infernale. Des enseignants, en quête de prestige et de charisme, se lancent dans une compétition impitoyable contre des vagues d’apprenants avides de qualifications.
En repensant aux soldats de 1914-18 qui tombaient par pelotons entiers pour une avancée minime, je me rends compte que nous sommes en train de répéter le même schéma d’autodestruction, encore et encore. Tous ces échecs, finalement, ne servent à rien.
Nos pratiques pédagogiques ne doivent plus être une source de souffrance et d’échec, mais un levier de progrès et de réussite. Notre mission, en tant qu’éducateurs, est de créer un environnement propice à l’épanouissement de chaque élève, où l’erreur est perçue non pas comme un échec, mais comme une étape nécessaire dans le processus d’apprentissage.
Nous devons aussi nous interroger sur le message que nous envoyons à nos élèves. Si nous prêchons le respect et la bienveillance, mais que nous utilisons des méthodes autoritaires et punitives, quel message nos élèves vont-ils retenir ? Souvenons-nous que nos actions parlent plus fort que nos paroles. Si nous voulons des élèves autonomes, responsables et bienveillants, nous devons leur montrer l’exemple.
Il est temps de mettre fin à la pratique de l’échec. Nous devons nous engager sur la voie de l’humanisme, de la bienveillance et du respect mutuel. C’est le seul moyen de créer un environnement d’apprentissage sain, stimulant et gratifiant, où chaque élève peut se sentir valorisé et réussir.
Je vous en prie, chers collègues, engageons-nous dans cette voie. Pour le bien de nos élèves, pour le bien de notre profession, et pour le bien de notre société.
Il est 5h14, je vous laisse. J’ai vidé mon sac, j’espère retrouver un sommeil plus léger.

Pascal Rivière

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Pour la Mémoire de l’Humanité : Un Plaidoyer contre le « Patrimoinicide »

Mesdames et Messieurs,

Je me tiens devant vous aujourd’hui, non pas en tant qu’un individu, mais en tant que porte-parole des ombres silencieuses de notre passé, les voix muettes de notre héritage qui ont été réduites au silence par des actes insensés et irréfléchis de destruction.

Ces témoignages, qui ont traversé le temps comme par miracle, ont été lâchement assassinés sur l’autel de l’intégrisme, du profit ou de l’oubli. Les Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan, le temple de Baalshamin à Palmyre en Syrie, les précieuses manuscrits de la Bibliothèque de Bagdad en Irak, l’antique cité de Nimrud également en Irak, le noble Parthénon en Grèce et même les humbles menhirs d’une époque lointaine en France. Ils portent tous les stigmates de notre négligence.

Les siècles passés n’ont pas été tendres avec le Grand Sphinx de Gizeh en Égypte, rongé par l’érosion et le vandalisme. La Tour de la Victoire en Inde a survécu aux attaques et aux dégradations, symbole de la résilience de l’histoire face à la bêtise humaine. Pourtant, elles sont des preuves vivantes de notre histoire commune, de nos racines culturelles partagées et de notre héritage humain collectif.

Nous ne parlons pas ici de simples pierres et de mortier, de bois et de parchemin, mais de la sagesse et de l’humanité qu’ils incarnent. Ce sont des émissaires du temps, porteurs d’histoires, de connaissances, de vérités et de beautés qui ne demandent qu’à être partagées. Chaque acte de sauvagerie qui efface un vestige de notre histoire est un coup porté à la mémoire collective de l’humanité, une amputation de notre conscience collective, un oubli forcé de ceux qui ne sont plus.

Il est donc impératif, urgent, que des tribunaux internationaux soient créés pour juger ceux qui se rendent coupables de ces actes de vandalisme contre notre mémoire. Ces « raseurs de mémoire », ces « aliénateurs de conscience », ces destructeurs de vestiges doivent être tenus responsables. Nous ne devons pas nous contenter de condamner ces actes, nous devons agir pour les empêcher.

Je vous appelle donc aujourd’hui à vous joindre à moi, à vous lever contre le patrimoinicide. Faisons de la protection de notre patrimoine une priorité. Laissons ces sites endommagés être les dernières cicatrices de cette guerre contre la mémoire. Parce que sans mémoire, sans héritage, que sommes-nous ?

N’oublions pas, et ne laissons pas notre monde oublier, que nous sommes les gardiens de notre passé, les architectes de notre présent, et les bâtisseurs de notre futur. Chaque vestige, chaque monument, chaque livre brûlé, est une partie de nous qui est perdue à jamais. Ce n’est pas seulement un crime contre l’art ou l’histoire. C’est un crime contre l’humanité elle-même.

Et pour ces crimes, il n’y a pas de prescription. L’acte d’effacer notre passé, notre héritage, est un acte qui viole non seulement les lois de l’humanité, mais aussi les lois de la nature. Car en détruisant notre histoire, nous perturbons l’ordre naturel de la transmission de la connaissance, de la sagesse et de l’expérience de génération en génération.

Il est donc impératif que nous agissions. Nous, qui avons la responsabilité de protéger notre patrimoine, devons nous élever contre le patrimoinicide. Nous devons veiller à ce que chaque acte de destruction soit non seulement condamné, mais aussi empêché. Nous devons insister sur le fait que la destruction de notre patrimoine n’est pas seulement un acte de vandalisme, c’est un acte de guerre contre la civilisation elle-même.

Au-delà des appels à la justice, nous devons œuvrer pour la préservation et la protection. Nous devons investir dans la restauration des sites endommagés, dans l’éducation pour instiller une appréciation et une compréhension de l’importance de notre patrimoine. Il est de notre devoir de transmettre à nos enfants un monde riche non seulement en ressources matérielles, mais aussi en ressources culturelles et historiques.

Parce que nous sommes les gardiens de notre passé. Parce que nous sommes les architectes de notre présent. Parce que nous sommes les bâtisseurs de notre futur. Et si nous laissons ces criminels détruire notre passé, alors nous leur permettons de détruire notre futur.

Je vous appelle donc à vous joindre à moi dans cette noble tâche. Ensemble, nous pouvons garantir que chaque édifice, chaque œuvre d’art, chaque livre qui a survécu aux ravages du temps, survivra aussi aux ravages de l’ignorance et de la haine. Ensemble, nous pouvons veiller à ce que notre passé continue à vivre dans notre présent et à illuminer notre futur. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Parce qu’ensemble, nous sommes l’humanité.

Grâce à mes idées et à collaboration de ChatGPT, j’ai reveillé la voix d’André Malraux pour ce vibrant plaidoyer

Pascal Rivière