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Ironique et Sarcastique Les essais de Pascal Rivière

La Mère Noël est une ordure

On connaissait le Père Noël est une ordure mais la Mère Noël n’est pas en reste.


La mère Noël est une ordure : un blues noir pour les cœurs cabossés

Il y a des chansons qui claquent comme une porte dans la nuit, des morceaux qui ne demandent pas la permission pour s’installer dans votre âme. La mère Noël est une ordure est de celles-là. Un blues noir, brut, désabusé, qui raconte l’histoire d’un homme perdu entre ses souvenirs, ses amours passées, et ses propres contradictions.

Cette chanson, c’est avant tout une atmosphère. Elle commence doucement, presque en chuchotant, avec une guitare plaintive et une contrebasse qui gronde comme un vieux moteur. Puis la voix s’élève, rauque, sincère, comme si elle sortait d’un bar enfumé où le temps s’est arrêté. On y entend un Noël qui n’a rien de festif, un être fatigué, abusé par trois figures féminines qui l’ont marqué à jamais : une blonde, une brune, une rousse. Trois étoiles brûlantes qui éclairent sa solitude autant qu’elles la creusent.

Une chanson entre jazz et mélancolie

Ce morceau puise ses racines dans le blues, mais il flirte avec le jazz noir. La mélodie est lente, pesante, presque hypnotique. Un saxophone rauque y pleure des notes qui semblent s’éteindre dans la nuit, tandis que le piano suspend des accords qui vous laissent en apnée. C’est le genre de musique qui vous fait sentir la fumée des cigarettes, le poids des regrets, et cette lumière vacillante d’un néon qui clignote “Noël” dans un café désert.

Les paroles sont aussi percutantes que la musique. Elles parlent de désirs, de blessures, et d’illusions brisées. « Blonde en or ou toc ? Brune froide comme un bloc ? Sorcière rousse, ma malédiction, » chante la voix avec une résignation qui frappe juste. Ce refrain, à la fois simple et obsédant, résonne comme un mantra pour tous ceux qui ont aimé, perdu, et continué malgré tout.

Un cri dans la nuit : « Ouais, la mère Noël est une ordure ! »

Le moment qui reste, qui marque, c’est cette conclusion. Après un voyage à travers la mélancolie et les souvenirs, la chanson se termine sur un cri amer, presque désespéré : “Ouais, la mère Noël est une ordure !” Une phrase qui résume tout le poids de cette désillusion. Noël, ici, n’est pas une fête. C’est une façade, un prétexte pour déterrer les regrets et affronter ses fantômes.

Un morceau à écouter les yeux fermés

La mère Noël est une ordure est plus qu’une chanson : c’est une expérience. Elle ne cherche pas à plaire, mais à toucher. À sa manière, elle parle à tous ceux qui ont traversé des nuits difficiles, ceux qui savent que la vie est rarement un conte de fées, et que parfois, tout ce qu’il reste, c’est un bon vieux blues pour tenir debout.

Si vous aimez les morceaux qui ont du caractère, de la profondeur, et une sincérité brute, alors cette chanson est pour vous. Écoutez-la les yeux fermés, laissez-vous emporter par ses notes sombres et ses paroles acérées. Et souvenez-vous : parfois, la mère Noël est vraiment une ordure.