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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Malin comme un chat !

Dans l’ombre d’une table, un chat, l’œil affamé,
Se traîne, épuisé, sans force, alarmé.
Cinq longues minutes ont passé, sans festin,
Son ventre crie famine, c’est un triste destin.


Ses croquettes dorées, loin de son museau,
Lui, noble félin, réduit à l’état de roseau,
Doit quémander des miettes, pour calmer disette,
Et voler à l’humain son repas, quelle défaite!


Le hamburger tentant, une île de saveurs,
Lascive comme le lard, aux prometteuses senteurs.
Une patte s’avance, un geste de voleur,
Pour ce pauvre petit, épreuve de douleurs.


Quelle misère de voir, dans son regard fermé,
L’appel désespéré, d’un être affamé,
Réduit à l’implorer, une bouchée volée,
Lorsqu’il est méritant de manger à satiété.


O monde cruel, où même un chat innocent,
Doit se battre pour vivre, et mendier en rampant.
Qu’un soupir s’échappe, pour ce chaton, si tendre,
Qui de la compassion, saura nous faire entendre.


Ainsi se conclut l’histoire, d’un chat bien nourri,
Qui joue les affamés, avec un bon appétit.
Garnie est sa gamelle, mais c’est dans l’humain qu’il croit,
Trouver le plus gourmet, un repas digne d’un roi.


Soyons donc indulgents, face à ce petit comédien,
Qui de sa patte fine, nous vole un bout de bien.
Car dans son œil malicieux, une leçon se dessine :
Même repus, nous convoitons, ce qui brille en cuisine.


Et rions de bon cœur, à cette mascarade,
Où le chat, en acteur, pour un rien nous persuade.
Qu’il est la pauvre bête, à l’appétit de loup,
Quand il est, en vérité, rassasié et surtout…

malin comme un chat !