Stradivarius, le chat, est un véritable cas,
De votre nuit paisible, il est le tracas.
Il chante en ut, lorsqu’il est en rut,
Et perturbe votre sommeil, quel but !
Pour les belles, il chante à la lune,
Et vous réveille, sauf si vous êtes une enclume.
Son doux chant, si strident et vibrant,
Scie votre bûche du ronflement.
Dans vos rêves, il jette le tourment,
Ah, pauvres gens, craignez cet instant,
Où, inspiré par le minois d’une minette,
Sur elle, Stradivarius jette son dévolu, c’est la fête.
Vous pouvez lui lancer pantoufles, livres, imprécations,
Il entonne à pleine voix, sans hésitations,
Des suppliques qui feraient pâlir la Traviata,
Mais c’est plutôt l’auditeur qui verdit, voilà.
Il devient tout vert de rage,
Car il n’apprécie pas ce ramage.
Oh, pauvres gens, craignez cette mi-août,
Où Stradivarius entame ses miaous, c’est fou !
Il chante faux, atrocement faux,
Et les gens le trouvent bien trop haut.
Mais Stradivarius, le chat, s’en moque,
Il continue à chanter, même si on le choque.
Il chante son amour aux minettes,
Et les gens se bouchent les oreillettes.
Mais Stradivarius, le chat, n’en fait pas grand cas,
Votre nuit, il brise en un puissant fracas.
Dès le soir, le chat chante, sans souci de l’heure,
Ses amours, son désir, en troubadour moqueur.
Gardons en mémoire, en ces moments ingrats,
Que même un doux ronron peut être un tracas.
Il nous enseigne, avec ses miaous sans fin,
Que l’amour, même chanté, n’est pas toujours divin.
L’amour, parfois bruyant, souvent indompté,
Peut devenir un fardeau pour la tranquillité.
En cette leçon, retenons avec soin,
Que l’amour, même vrai, évite trop d’entrain !