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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Grand vent et pétards mouillés

L’année 2024 s’est ouverte sur un ballet aquatique et aérien : une pluie battante accompagnée d’un vent frondeur, le tout ponctué d’une pétarade assourdissante. Ah, la nature fait son cirque ! Mais attendez, n’est-ce pas là le parfait prologue pour une année qui s’annonce ? Un avant-goût d’un spectacle à venir, riche en pétards mouillés et en bourrasques de promesses vides.
Imaginez un peu : à chaque coin de rue, des hommes politiques transformés en artificiers amateurs, lançant des feux d’artifice de paroles creuses, qui s’éteignent avant même de toucher le ciel. Des déclarations tonitruantes, des promesses qui s’envolent comme des chapeaux emportés par le vent, laissant derrière elles une traînée d’éclats de rires cyniques.
Et nous, spectateurs amusés ou désabusés, on se retrouve à parier sur le prochain pétard mouillé, à guetter le vent pour voir de quel côté il tournera les girouettes dorées de notre société. ‘Faites vos jeux, rien ne va plus !’ s’exclamera le croupier du destin, tandis que les nuages, eux, ne pourront s’empêcher de verser une larme d’ironie.
2024, une année où les oracles se gratteront la tête, perplexes, devant tant de bruit pour rien. Et moi, j’ouvrirai mon parapluie, non pas pour me protéger de la pluie, mais pour me cacher des éclats de rire qui, je l’espère, feront écho à cette farandole de pétards mouillés et de vents capricieux.
Avec tout ce vent agité, on pourrait presque rêver à une révolution énergétique. Imaginez, toutes ces bourrasques transformées en énergie verte grâce à d’ingénieuses éoliennes. Chaque coup de vent, chaque tempête de promesses non tenues pourrait ainsi se muer en un courant électrique bénéfique. Un tour de magie où le vent brassé par les discours se convertit en lumière pour nos foyers. Quelle ironie délicieuse ! Le vent de 2024, jadis symbole de paroles vides, deviendrait le souffle qui éclaire et qui réchauffe.
Mais, alors que nous jonglons avec ces idées utopiques, le monde, lui, continue de gronder de conflits bien réels. Dans les coins sombres de notre planète, les pétards ne sont pas mouillés, ils explosent avec une violence qui déchire la chair et les âmes. Les guerres, à l’opposé des promesses électorales et des discours politiques, ne connaissent pas l’échec du pétard mouillé. Elles brûlent, détruisent, et leur écho résonne bien plus fort que le crépitement des feux d’artifice de nos ambitions politiques.
Et ainsi, tandis que nous envisageons de faire tourner des éoliennes avec le vent de nos paroles, il y a des endroits où le vent transporte des cris, de la douleur, des vérités incontestables sur la fragilité de la paix. 2024, avec son cortège de vents et de pétards mouillés, nous rappelle que si certains bruits ne sont que du vent, d’autres portent en eux le poids de réalités bien plus lourdes et tragiques.