Dans le ciel, un voile de grisaille s’étend,
Vents et pluies, dans le noir le plus profond descendent.
Nous sommes là, au cœur de l’obscurité fendue,
Espérant au lendemain, ce jour meilleur tant attendu.
Mais voici le solstice, l’hiver dans sa splendeur,
Un moment suspendu, où le temps semble avoir peur.
L’esprit humain, dans les abîmes plongé,
Semble, hélas, en une noirceur plus dense, enchaîné.
Au plus court des jours, dans le froid le plus rude,
Peut-il surpasser, dans son ombre, sa propre nuit ?
Quand reviendra la lumière dans l’âme qui fuit ?
La promesse du renouveau, dans le solstice, s’élude.
Plus sombre que l’obscur, dans le gouffre on se perd,
Répugnant, comme si l’univers de trous noirs est couvert.
Un horizon de ténèbres, où se multiplient les peurs,
Un cortège de néants, s’abîmant en leur cœur.
Mais l’ardent désir de la lumière demeure,
Comment donc, dans cette éclipse, faire renaître la lueur ?
Si les astres suivent leurs cycles immuables et clairs,
Pour l’âme humaine, le chaos, moins ordonné que l’air.
Dans cet univers, l’homme est une énigme, un mystère,
Cherchant en vain son chemin dans l’immensité éphémère.
Victor Hugo aurait vu, dans cette lutte incessante,
La quête éternelle de l’âme, dans la nuit puissante.