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Joelle Bauer > Si Tu Aimes Le Vaucluse
Ventoux, vent fou du haut de cette vague de 1910 mètres,
Je crois voir Pétrarque rencontrer Hokusai au sommet de la vague.
La pierre déferle avec le vent, couronnée de l’écume de la neige qui s’épand.
Sur ces cimes où le ciel se confond avec l’onde,
Une écume blanche frissonne et se répand en flocons vagabonds.
C’est ici que Pétrarque, âme altière, a foulé la neige,
Tendant vers l’azur comme on tend vers un rêve.
La brume s’élève, voile la crête en un souffle poétique,
Un tableau vivant, où la mer de nuages s’agite,
Et le vent, en maestro invisible, dirige ce chœur antique,
Chantant l’ascension de l’esprit, éloge mystique.
Dans ce paysage où la vague de Kanagawa s’immisce,
Le Mont Ventoux se fait Fuji, fier et complice.
Là, l’esprit de Pétrarque s’élance et se précipite,
Sur les sentiers escarpés où l’âme s’édifie et médite.
Lautréamont dans ses vers, à l’océan comparait l’existence,
Ici, la montagne et la mer se mêlent en une danse,
Le mont s’habille d’argent, la mer de silence,
Pétrarque, en son cœur, y déchiffre l’essence.
Le sommet atteint, face au grand célibataire,
Le poète lit Augustin, sous le regard solitaire
De la vague suspendue, témoin millénaire,
D’une quête de sagesse, entre terre et mystère.
Et dans ce dialogue entre la pierre et l’écume,
Se révèle le chemin, sous la voûte de brume.
L’homme, face à l’immense, reconnaît son envergure,
Et dans le miroir de neige, entrevoit la nature.
Ventoux, tu es mont et mer, dans ce monde figé,
Pétrarque, avec toi, a l’horizon élargi et diversifié,
Et sur cette crête où la pensée s’est hissée,
Résonne l’écho d’un temps, dans l’éternité cristallisée.