Ah, la SNCB, cette vénérable institution, dont la quête incessante de « l’amélioration » frôle l’absurde d’une comédie de Molière, où chaque acte, noble en apparence, cache une farce digne des meilleurs vaudevilles. Prétendant améliorer ses services, la SNCB, dans un élan de générosité kafkaïenne, augmente ses tarifs avec la grâce d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. « Plus on paie, plus on rit », semble être la devise non officielle de cette joyeuse bande de stupéfiants prestidigitateurs du rail.
Dans ce monde à l’envers qu’est la SNCB, les règles du bon sens semblent avoir pris un billet sans retour pour le pays de l’absurde. Ici, dans ce théâtre de l’irrationnel, tout ce qui devrait diminuer prend de l’ampleur avec une détermination digne des plus grands conquérants.
Parlons d’abord du temps d’attente, ce cher compagnon de voyage, qui, tel un invité indésirable à une fête, ne cesse d’augmenter sa présence, s’étalant avec la complaisance d’un monarque sur son trône. Les durées des trajets, dans une envolée lyrique, s’étirent et se dilatent comme si elles étaient composées par Wagner, transformant chaque déplacement en un périple épique.
Quant aux prix, ah les prix ! Ils grimpent avec l’agilité d’un alpiniste chevronné, atteignant des sommets vertigineux, au grand dam des voyageurs dont les portefeuilles maigrissent à vue d’œil. Et n’oublions pas les contrôles, multipliés avec la ferveur d’un bureaucrate zélé, apportant cette touche de surveillance qui manquait tant à notre expérience ferroviaire.
Pendant ce temps, dans un acte de rébellion contre toute logique, ce qui devrait augmenter se fait petit, discret, presque invisible. Les places dans les trains, ces précieux sésames pour un voyage confortable, se font aussi rares que les truffes en été. Les rames, ces fières chariots de l’ère moderne, se réduisent comme peau de chagrin, laissant les voyageurs s’entasser avec la grâce d’une boîte de sardines.
Les arrêts, autrefois jalons de notre itinéraire, se font économes, disparaissant un à un comme des étoiles filantes. Les gares, ces temples du voyage, semblent se faire plus discrets, tandis que les guichets, ces oasis d’humanité dans le désert de l’automatisation, se raréfient, laissant place à des automates sans âme.
Ainsi, dans ce carnaval de l’incohérence, la SNCB mène la danse, orchestrant un ballet où ce qui devrait croître se rétracte, et ce qui devrait décroître prend de l’ampleur, dans une parodie exquise de la logique et de l’efficacité.
Leurs trains, ces majestueuses cathédrales croulantes, où le retard est plus ponctuel que l’horloge de Big Ben, où chaque voyage se transforme en une aventure épique, digne d’Ulysse lui-même. « Voyagez sur nos lignes », clament-ils, « et découvrez les plaisirs inattendus de l’attente, l’extase des sièges ergonomiques conçus par un marquis de Sade moderne, et le frisson de l’inconnu à chaque annonce de dernière minute. »
La SNCB, c’est un peu comme ce cousin éloigné qui promet de vous aider à déménager et qui arrive après que vous ayez tout fait, avec une bouteille de vin bon marché et des excuses encore moins convaincantes. Leurs annonces de modernisation sont un doux euphémisme pour « nous avons repeint le wagon, mais oubliez le Wi-Fi ». Leur conception du « service client » est aussi rafraîchissante que la climatisation en panne en plein été.
Mais ne soyons pas trop durs. Après tout, la SNCB tente d’innover, à sa façon. Augmenter les tarifs est, je suppose, une forme d’art moderne, une sorte de performance où le spectateur (ou dans ce cas, le voyageur) participe à une expérience sociale grandeur nature : « Combien êtes-vous prêt à payer pour le même service, mais en moins bien ? » Un concept révolutionnaire !
Et puis, il faut leur laisser cela, la SNCB est cohérente. Cohérente dans sa capacité à transformer chaque trajet en une épopée, un mystère, une énigme enveloppée dans un paradoxe. Un train à l’heure est aussi surprenant qu’une éclipse solaire, et tout aussi célébré.
En conclusion, chers amis, la prochaine fois que vous monterez dans un train de la SNCB, n’oubliez pas : vous n’êtes pas seulement un voyageur, vous êtes un aventurier, un explorateur des confins de la patience humaine, un pionnier du XXIe siècle. Bon voyage !
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