Langage du rêve, lorsque la raison se met en grève,
Nous obligeant à accoster dans un recoin du passé.
Dans la maison, l’écho de ton absence résonne en moi,
En ce mois d’août où tu as pris, peu à peu, tes distances.
Pour toi, l’aventure recommence,
Mais pour moi demeure ce manque lancinant.
Une étreinte avant le départ : « Bonne chance, prends soin de toi. »
« Toi aussi. » Un réveil soudain, cru.
Je pensais avoir fait le deuil, il n’en est rien.
Pourquoi n’ai-je pu te garder ?
À la distance relationnelle s’ajoute celle de l’espace,
Et bientôt, celle du temps.
Ici, l’été flamboie, mais dans le foyer, l’absence rougeoie,
Et bientôt, elle s’éteindra.
Dans ma tête, Lana Del Rey chante en boucle « Summertime Sadness »,
Mélancolie de l’été qui fut mais n’est plus.
Je devrais passer à autre chose,
Mais le deuil, je le sens, n’est pas encore clos.
Il reste des couches, qui s’évanouiront au fil de ma vie,
Même si, aujourd’hui, une de plus s’est envolée.
Il y a eu ton premier départ,
La mort de notre chien,
Et ton départ au loin.
Il reste encore notre enfant,
Et ça et là, ces traces de toi sous ce qui fut notre toit.
Tant de choses ici me parlent encore de toi,
De ce que tu étais, avant de cesser de l’être.
Nous nous sommes ainsi peu à peu perdus,
Chagrin d’un matin réticent à s’exprimer,
Optant pour le langage du rêve pour converser.