Catégories
Le psychologue du quotidien

Gainsbourg Gainsbarre, quand notre cerveau s’emballe …

Le 2 mars 1991 disparaissait Serge GAINSBOURG, il avait été consumé plus par les mécanismes inflatoires de notre cerveau que par son propre génie.Prenons un homme, il avait quelque chose à nous dire mais alors qu’il n’en est qu’aux 63 ans de sa vie, on le trouve mort sur son piano. Tué par ses addictions mais aussi par l’inflation de son striatum et de sa dopamine qui l’ont amené à brûler la chandelle de sa vie par les deux bouts.Sur le chemin de la vie, nous avons besoin du véhicule de notre corps pour nous porter. Il convient donc d’en prendre soin.Hélas, à quoi sert un véhicule s’il ne mène nulle part et si nous n’avons pas un sens dans le chemin à accomplir.Le destin de Serges Gainsbourg était d’avoir des choses à nous dire, son besoin relationnel primordial (cf. Jacques Salomé) était d’être entendu mais aussi d’être reconnu et valorisé. Il voulait d’un avenir meilleur pour lui, sans doute pour les hommes. Car sinon à quoi bon leur parler ? Mais un homme doit aussi prendre plaisir à ce qu’il fait sinon quel intérêt, quel bénéfice.Hélas, à cause des mécanismes inflatoires de notre cerveau, la machine du plaisir peut rapidement se muer en machine infernale. Méfie-toi disait Spinoza. Dans la Nature et dans notre nature, il y a des lois de l’équilibre qu’il convient de respecter, au risque de tomber.Que s’est-il passé ? A peu près la même chose que chez tous ces génies qui nous ont été trop vite arrachés.Quand j’écoute le Gainsbourg, avant qu’il soit Gainsbarre nous avons déjà quelqu’un de remarquable mais le problème c’est que pour lui, il n’est pas assez remarqué.Il n’est pas assez reconnu, valorisé, … . Le mécanisme inflatoire a frappé ! Plus on le reconnait, plus il a besoin d’être reconnu. L’adrénaline et le striatum l’ont hacké. Il est comme possédé par quête de plus en plus forte du plaisir qu’il retire d’être reconnu. Il a confondu le bonheur et le plaisir. Les apports de la dopamine avec les bénéfices de la sérotonine.Je ne suis pas dans la tête de Gainsbourg Gainsbarre, mais je suis avec le même cerveau que lui et sur cette base, je pose l’hypothèse qu’il s’est à un moment donné lancé dans des comportements de plus en plus provocateurs et déjantés car à chaque fois il en tirait de la reconnaissance. La dopamine lui procurait du plaisir, mais plus il éprouvait de plaisir plus il lui en fallait pour ressentir le même plaisir. Il s’était hacké à la dopamine.L’homme dont les besoins relationnels n’étaient pas assez écoutés, n’a pas choisi de diriger l’agressivité et la violence sur les autres de manière privilégiée, comme l’ont fait d’autres personnages, il l’a redirigée contre lui-même. Mais plus il s’approchait du soleil, plus il risquait d’y laisser des plumes, plus il prenait des risques sous les bravos de la foule, plus il risquait de se brûler. C’est ce qui a fini par arriver.Souvenons-nous de l’homme et des autres génies consummés à la sortie de la lampe de l’humanité, qu’ils nous servent d’exemple dans ce qu’il y a lieu de faire ou de ne pas faire quand notre cerveau s’emballe.