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Ironique et Sarcastique L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Hôtel Terminus

Hôtel Terminus

Quand le jazz rencontre la chronique sociale

Dans la grande tradition de la chanson française qui sait rire de nos travers, « Hôtel Terminus » pose un regard acéré sur un phénomène de société aussi actuel que préoccupant. Sur un air de jazz entraînant porté par une clarinette swinguante, cette composition dépeint la descente aux enfers d’une veuve qui brade son passé tout en cherchant l’amour sur Internet.

Une réalité contemporaine

Le texte, ciselé dans un style qui fait écho aux dialogues mordants de Michel Audiard, nous plonge dans l’univers des arnaques modernes. Notre protagoniste, une veuve esseulée, se retrouve prise dans l’engrenage des voyants en ligne, des sites de rencontres douteux et des escrocs numériques qui ont flairé la bonne affaire. Entre les numéros surtaxés et les faux princes charmants, c’est toute une vie qui part en fumée à l’Hôtel Terminus.

Le contraste saisissant

L’originalité de l’œuvre réside dans le contraste délibéré entre la légèreté de la mélodie jazz et la gravité du propos. La clarinette danse, le swing nous emporte, mais les paroles nous ramènent à une réalité plus sombre : celle des seniors isolés, proies faciles pour les prédateurs du web. Les collections du défunt mari, les bijoux de famille promis aux enfants, tout part à vil prix dans cette grande braderie des souvenirs.

Un message universel

Si l’histoire peut prêter à sourire, elle n’en demeure pas moins un reflet de notre époque. Combien de nos aînés se retrouvent ainsi vulnérables face aux sirènes d’Internet ? La chanson pointe du doigt, non sans humour, cette réalité souvent passée sous silence : la solitude qui pousse aux mauvaises décisions, l’espoir qui rend aveugle, et ces escrocs modernes qui savent si bien en profiter.

Une œuvre qui résonne

« Hôtel Terminus » n’est pas qu’une simple chanson satirique. C’est un miroir tendu à notre société numérique, où la recherche effrénée d’amour et de reconnaissance peut mener à la ruine. Le talent des auteurs réside dans leur capacité à traiter un sujet grave avec légèreté, sans jamais tomber dans le jugement moral.

Le swing enjoué de la clarinette nous rappelle que même dans les moments les plus sombres, la musique peut apporter une touche de légèreté. Une œuvre qui fait réfléchir tout en faisant taper du pied, n’est-ce pas là le meilleur de la chanson française ?

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Hotel Terminus

Premier couplet
V’là la veuve qui s’languit d’amour
Sur son portable elle passe ses jours
À claquer son pognon sans r’tour
Dans des voyants à deux balles
Les numéros qui font la malle
Avec son fric, c’est pas normal !

Refrain 1
La vieille bique, la vieille bique
Elle a plus d’fric, elle a plus d’fric
À force de croire aux beaux discours
Elle s’fait plumer, jour après jour
La vieille bique, la vieille bique
Brade sa vie à l’Hôtel Terminus !

Deuxième couplet
Les gigolos lui font les yeux doux
« En un an, m’dame, vous s’rez chez vous ! »
Pendant qu’ils lui vident les sous
Elle s’croit plus fine que les autres
Mais s’fait pigeonner et se vautre
Dans leurs combines de marlous

Refrain 2
La vieille bique, la vieille bique
Sans ses bijoux, sans ses bibelots
V’là qu’elle braille contre les escrocs
Qui lui ont vidé son magot
La vieille bique, la vieille bique
Solde ses rêves à l’Hôtel Terminus !

Troisième couplet
Sur internet, elle r’trouve soi-disant
Son p’tit amour de ses vingts ans
Mais c’est du vent, que du flan !
L’vrai, quand il voit sa romance
Se tire en courant vers la France
Pour pas finir dans sa danse

Refrain 3
La vieille bique, la vieille bique
N’a plus d’mari, plus de pognon
Plus d’souvenirs, plus d’illusions
Plus que des larmes de crocodile
La vieille bique, la vieille bique
Rêve en solo à l’Hôtel Terminus !

Quatrième couplet
Les collections du vieux défunt
Les bibelots d’avant-guerre, un par un
Partent pour trois fois rien
Les bijoux d’famille promis
Aux marmots, elle les a bradés
Comme si l’passé pouvait s’effacer

Refrain final
La vieille bique, la vieille bique
N’a plus d’mari, plus de pognon
Plus d’souvenirs, plus d’collections
Plus que des larmes de crocodile
La vieille bique, la vieille bique
Crève en solo à l’Hôtel Terminus !