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Avec Philosophie Les essais de Pascal Rivière

Y avait !

Quand la rage blues danse avec l’absence

La contradiction peut-elle être source de création ? C’est la question que je me suis posée un jour de pluie, debout sur un quai, mon pied douloureux me rappelant cruellement que la place assise que je convoitais était déjà prise. Dans ce moment de frustration, un jeune homme m’a proposé sa place. J’ai refusé, et c’est précisément ce refus qui a fait naître « Y avait… »

Une étrange rancœur

Comment peut-on ressentir de la rancœur envers quelque chose – ou quelqu’un – dont on a la certitude qu’il n’existe pas ? Cette question, apparemment absurde, est pourtant profondément humaine. Dans « Y avait… », j’ai choisi d’explorer ce paradoxe à travers le prisme d’une relation conflictuelle avec un Dieu absent, jouant sur l’ambiguïté sonore entre « y avait » et « Yahvé ».

Du quotidien à l’universel

Ce qui n’était au départ qu’une expérience banale – l’attente sous la pluie, la douleur physique, un acte de gentillesse refusé – s’est transformé en une réflexion plus large sur notre rapport à l’absence. Le rock blues s’est imposé naturellement comme le véhicule idéal pour exprimer cette dualité entre rage et mélancolie, entre rejet et nostalgie.

Une fusion musicale et poétique

Pour porter ce texte, j’ai choisi de marier deux influences apparemment contradictoires : la musicalité de Paul Verlaine et la puissance du rock blues. Les rimes verlainienne se fondent dans les riffs électriques, créant un espace sonore où la poésie peut rencontrer la rage, où le doute peut côtoyer la certitude.

Structure et symbolisme

La chanson progresse comme une spirale, partant d’un constat simple (« Y avait, disait-on, là-haut ») pour explorer des territoires de plus en plus complexes. Le refrain lancinant « Y avait… Y avait… » agit comme un mantra obsessionnel, rappelant ces pensées qui nous hantent malgré nous.

La coda finale, « Et dans la pluie qui tombe, je bénis nos simples gestes d’hommes », offre une forme de réconciliation – non pas avec l’absent, mais avec notre condition humaine elle-même.

Une invitation à la réflexion

« Y avait… » n’est pas tant une chanson sur la foi ou son absence que sur notre capacité à maintenir des sentiments contradictoires. C’est une exploration de ces espaces étranges de notre psyché où la logique cède le pas à l’émotion, où la conscience de l’absurde n’atténue en rien la force du ressenti.

En fin de compte, cette chanson est une invitation à embrasser nos contradictions, à reconnaître que nos relations les plus intenses ne sont pas toujours avec ce qui existe, mais parfois avec ce qui n’est plus – ou n’a jamais été.

Y avait !