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L'art de rentrer dans le lard du sujet Les essais de Pascal Rivière

Paternité Atomique

Dans l’ombre d’un laboratoire, un mage de l’équation,
Tisse les fils d’un rêve, un orage de protons.
Oppenheimer, visionnaire, d’une ère sans passion,
Sous ses doigts, l’atome se fit malédiction.

Les cieux s’ouvrent, pleurent des larmes d’uranium,
Des villes s’éteignent sous un soleil de plomb.
Il regarde, éperdu, le berceau de l’enfant delirium,
Né d’espoirs, devenu tyran plein d’abjection.

« J’ai été la mort », murmure-t-il au vent,
Dans les rues d’un monde, entre peur et néant.
Un enfant de Prométhée, errant, désabusé,
Dans le labyrinthe d’une époque désenchantée.

Là, où les roses rougissent sous un ciel irradié,
Oppenheimer, un Faust moderne, contemple son péché.
Dans le silence après le tonnerre, il entend la plainte,
De l’humanité, dansante au bord de l’abîme.

Son cœur bat au rythme d’une mélodie atomique,
Un requiem pour les jours perdus, écho tragique.
Dans le crépuscule de sa vie, un père désolé,
Regarde son enfant de feu, dans l’éther étoilé.

L’espoir, tel un Icare, s’est brûlé les ailes,
Et Oppenheimer, solitaire, erre spectre frêle.
Un poète maudit, chantant l’amour et la peur,
D’une paternité atomique, née dans la douleur.