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Lettres ouvertes pour ne pas fermer ma gueule ...

Cela va de soi !

Voici votre texte avec les corrections d’orthographe, de syntaxe et de ponctuation :

« Rien n’est moins clair que ce qui va de soi !

Cela va de soi ? Non ?

Ce qui est clair, c’est comme le bon sens !

On vous le présente comme un axiome, un truisme !

Quel euphémisme !

Vous rappelez-vous la dernière fois où vous avez croisé « cela va de soi » ?

Moi, il me revient une première qui m’est restée en mémoire.

C’était en salle des profs.

Un importun avait osé entrer sans frapper.

Il s’est fait agonir, conspuer, bannir du lieu sacré où nos éminences grises reposent leurs neurones en devisant sur ces générations incultes !

« Quoi ? Ne pas frapper à la porte avant d’entrer ! Mais quelle ignominie, quelle horreur ! Cela va de soi de frapper à la porte !

Frappez et on vous ouvrira ! Demandez et il vous sera donné !

Le respect, cela va de soi !

Mais curieusement, une espèce d’amnésie semblait frapper ces cerveaux bouillonnants dans cette urne trop pleine. Évaporé, l’épisode précédent où un quidam est resté de longues minutes devant la porte à frapper, frapper en vain, tout en entendant le tumulte au-delà du seuil !

La mémoire courte nous en dit long sur ce qui devrait aller de soi !

La décence, cela va de soi ?

Pourtant, à en croire certains ethnologues, il fut un temps où, chez les Esquimaux, le chef confiait sa femme pour la nuit à son hôte. Signe indéniable d’hospitalité pour les Esquimaux ! Oui, mais pas pour l’Occidental lambda qui voyait là des pratiques de sauvages !

Tout va toujours de soi ?

Croyez-moi, ce qui va de soi, c’est que rien ne va de soi !

Tout est adaptation aux interactions que l’on reçoit quand elles ne sont pas contradictoires.

Mais cela est une autre histoire. »

Pascal Rivière